31 mars : tout Toulouse déteste la police

Dès l’heure officielle du départ de la manif, les allées Jean Jaurès étaient noires de monde. Galère de retrouver les camarades entre tous les drapeaux des grandes centrales syndicales. On finit par se retrouver et la manif a encore une fois l’air d’être partie pour ne rien donner. Les étudiantEs et lycéenEs se tirent dans les pattes (embrouilles triangulaires entre le SO étudiant, le SO lycéen et le SO de Sud) et le reste ne sait pas qui rejoindre.

ArrivéEs au niveau de la rue de Rémusat, miracle ! La queue de cortège (500 à 1000 personnes) composée de lycéenEs, d’étudiantEs et de celleux qui sont déter partent en direction du Capitole. Le cortège se retrouve bloqué à deux pas de la place et décide de repartir, toujours en cortège, par les petites rues. On ne sait pas trop dans quelle direction on va et les flics encore moins. Chaque fois qu’on les croise on n’hésite pas à leur rappeler que tout le monde déteste la police !

Sur le chemin, ça tague les murs, ça hurle des slogans et quelques pierres volent même sur la vitrine d’une agence immobilière. On finit par se retrouver sur le Pont Neuf et quand le cortège redescend, on voit enfin l’ampleur de la manif... Et ça en jette. Difficile de réprimer un frisson de plaisir dans le dos.

On arrive à Saint-Cyprien pour rejoindre le premier cortège mais les Gendarmes Mobiles barrent la route. Tant pis, la banderole de tête du cortège décide de forcer le passage. Malgré quelques coups de matraque, une cinquantaine de personnes arrive à passer de l’autre côté de la place. C’est tout particulièrement jouissif de voir à quel point les flics sont dégoutés ; beaucoup moins de se rendre compte qu’on est que cinquante à être passés et que les camarades mangent de la lacrymo derrière.

Arrivé sur Saint Cyprien, tout le monde part dans tous les sens, impossible de revenir en arrière pour soutenir les camarades. Des genTEs essaient de motiver celleux qui sont encore sur la place mais personne n’est chaud pour bouger. Du coup on se cale avec jeunes qui n’étaient pas dans la manif mais se trouvaient dans le coin ! Eux aussi ils détestent la police et ils sont complètement déterminés. Ils caillassent les flics bien comme il faut. Et quand des jaunes viennent râler, ils se font remballer direct. Normal.

Les flics sont débordés par les départs sauvage. On voit des grappes de CRS et de baqueux courir parfois 50 ou 100 mètres derrière la manif complétement désorientés. Les véhicules bloqués, l’hélico ne tardera pas à venir prêter main forte au maintien de l’ordre, mais un peu tard : la manif est déjà entrain de tenter la jonction avec l’autre. Sur la rue de la République une simple poubelle posée par un passant facétieux bloque la colonne de flic. On n’imagine pas ce qu’auraient fait deux cortèges de ce type dans la ville...

L’arrière de la manif sauvage, coupée en deux à son arrivée à St-Cyprien, repart dans les rues vers Fer à Cheval, sous l’oeil de l’hélicopère

Après une petite partie de ping-pong cailloux/lacrymo, la flicaille visiblement vexée de s’entendre crier "lacrymo même pas mal, on veut du napalm" décide de charger. Et là c’est comme d’habitude : grosses arrestations bien sales, éparpillement en petits groupes plus vulnérables. C’est tellement dommage, après la belle manif qu’on a passée !

Beaucoup trouvent refuge dans les différents commerces ou agences... avec ou sans l’accord de leurs propriétaires. Un groupe de lycéenNEs visiblement inexpérimentéEs en sort trop tôt, croyant les arrestations terminées. Une d’entre elleux se fait choper et sévèrement tabasser par les chiens de la BAC, sous les yeux ahuris des commerçantEs. Plusieurs personnes frappées au visage par des bacqueux arrivent à partir quand même. Un groupe important réussit à traverser les immeubles et à partir du boulevard, grâce à la complicité d’un voisin qui indique le chemin, puis remonte une barricade dans l’avenue de Grande-Bretagne au-dessus de Patte d’Oie. Les flics encerclent ce nouveau regroupement, obligé à nouveau de fuire. CertainEs trouveront refuge chez des gens qui acceptent de leur ouvrir leur porte. Deux ou trois lycéens sont arrêtés dans la rue Antipoul.

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