Attaque de l’hôtel Albion, habitantEs 1- flics 1.

Toulouse, par un bel après-midi ensoleilé, pleins de trucs à penser, mais v’la que mon téléphone ne cesse de sonner. Alerte à l’hôtel occupé (cet hôtel est squatté depuis bientôt deux mois, dans le centre de toulouse).

Toulouse, par un bel après-midi ensoleilé, pleins de trucs à penser, mais v’la que mon téléphone ne cesse de sonner. Alerte à l’hôtel occupé (cet hôtel est squatté depuis bientôt deux mois, dans le centre de toulouse). J’fais aussi vite que j’peux. Des vigiles, des flics, des fafs -je n’sais pas- attaquent le squat. Alors vite je m’empresse d’aller soutenir les potes. J’arrive et à ma grande surprise la rue est bondée de monde.

C’est qu’on n’a pas l’habitude de voire ça hein. C’est qu’il y a plus d’une centaine de personnes présentes et qu’on verrait presque pas les keufs. Presque pas hein. Parce qu’on les voit toujours que trop ces abrutis.

Avec leurs grandes et sales gueules. Ils ont beau être peu ils ne peuvent s’empêcher de prendre tout l’espace. Pourtant cette fois ils font tout de même un peu moins les malins. N’osant pas trop s’approcher de la foule,

Ils se retranchent dans le bâtiment. Ils ont peur de se prendre des projectiles dans la gueule [1]. Je comprends une bouteille est si vite tombée… et paf le keuf..! Ils préfèrent se calfeutrer dans le hall et faire des blagues de flics. Ils tentent d’être humiliant, voire même d’avoir l’air intelligent mais autant dire que ça ne marche pas. On est bien au dessus de tout ça. Ahah.

C’est en réalité assez beau ce qu’il se passe. Toutes ces personnes qui se sont bougées, qui n’ont pas hésité à venir prêter mains fortes aux squatteureuses. AmiEs ou pas, voisinEs peut-être ou tout simplement solidaires. Et c’est déjà tellement. Tout ce monde présent dans cette rue qui n’a plus l’air si grande. Tout ce monde réagissant en coeur aux provocations des représentants de l’ordre. Tout ce monde faisant face.

C’est beau, ça donne de la force, ça renforce. Ca donne de l’espoir, un peu. Tant de monde en si peu de temps. C’est presque émouvant. Vraiment. Et puis ça marche surtout. Il y a comme un certain rapport de force qui semble être installé. Les flics flippent. Ils n’osent pas parler devant tout le monde et préfèrent s’isoler pour parler avec les habitantEs. Retranchés sous le hall, ils n’osent pas à en sortir. C’est drôle. Et puis lorsqu’un des sbires tente naïvement un « la police est là pour vous protéger » c’est la poilade générale. Le pompom sur la garonne !

Mais, -parce que souvent il y a un mais et que si « mais » il y a, il n’est point anecdotique- je ne peux pas de ce grand jour en garder qu’un glorieux souvenir.
Car aussi peu la flicaille était-elle, aussi nombreuSES étions nous, nous n’avons pu empêcher l’arrestation d’un compagnon. Nous aurions pu et nous aurions du.

Un compagnon, dans un coin de rue, qui tranquillement discutait s’est fait violemment embarquer. Plusieurs condés lui ont sauté dessus et l’ont jeté dans une de leur caisse. Les autres, flash-ball braqués sur nos gueules nous tenait à distance. Mais en réalité le travail était déjà fait. Ils ont été rapide. Nous n’avons pas eu le temps d’anticiper, nous n’avons pu/su réagir. Et puis c’est sur qu’avec des armes c’est beaucoup plus facile hein.

Mais, en attendant, aussi équipés qu’ils étaient ça puait le stresse de leur côté. Ils étaient pas détendus les flicaillons. Mais … le compagnon, en l’espace de même pas cinq minutes, à disparu. Voiture, comico, dépôt, prison, compa. Ou comment priver une personne de 5 jours liberté. Comme ça. En un claquement de tonfa.

Alors oui, c’était beau. Réjouissons-nous, il le faut. Pour continuer de lutter, de résister, de trouver de l’énergie. Hurlons notre joie, notons ce qui va, ce qui roule, tout ce qui nous fait du bien. Faisons-le. C’est important.

Mais, très honnêtement je ne peux me dire que ce n’était qu’une simple victoire. Je ne peux la célébrer en tant que telle. Car ce mercredi soir là, un compagnon, pote et ami, dormait en cellule.

Et tant que des genTEs iront en prison, tant que des genTEs seront enferméEs et privéEs de liberté nous n’aurons rien gagné.

Parce qu’il y en a assez de payer. Parce qu’il y en a assez de pleurer, de poster des mandats, de faire la queue aux parloirs.

Parce qu’une minute de privation de liberté est une minute de trop.

« Parce qu’on a pas le choix des armes mais plus la rage qu’eux. »

Notes

[1Je suis arrivée trop tard mais il semblerait qu’une pluie d’objets et substance en tout genre se soient déjà abattus sur les vigiles. Quel dommage d’avoir loupé ça !

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