Ses murs blancs et son ciment gris vous accueillent chaleureusement – sur présentation de votre carte étudiante. Toute tentative de réappropriation sera désormais punie et bannie par des vigiles armés et des caméras 360 degrés. Ne vous inquiétez pas, vous êtes bien surveillé-e-s, encadré-e-s, contrôlé-e-s. Vous avez le droit de consommer vos cours et de rentrer chez vous le cerveau lobotomisé dans un métro bondé.

Circulez, circulez, y’a rien à voir. Fini, les messages tels que VINCI DEGAGE, RESISTANCE ET GROS SACCAGE. Pour chaque ACAB écrit au POSCA, un mur est intégralement repeint. Aujourd’hui, toute dégradation-expression rapporte plus qu’elle ne coûte, et cet argent est directement réinjecté dans le circuit VINCI. 180 fissures en 9 mois au bâtiment Olympe de Gouges … Vive l’obsolescence programmée ! Vive le capitalisme vert !

La fac devient une entreprise, bienvenue à bord de VINCI BUSINESS CLASS : tchao les lettres celtiques et la photo argentique, bonjour citoyenneté bien brossée et Union Européenne imposée. Chacun sa gueule, vive la compét’ et l’économie de la connaissance. STOP !

Allez, malgré la rentrée, on reste plus chaud-e-s qu’la météo (OK, facile), et on se prépare quelques bouffes et projections, histoire de discuter, de se rencontrer et de faire exister de la vie hors des cadres établis. Sous le ciment de VINCI c’est le Mirail qui s’étouffe, rendons lui ses couleurs par tous les moyens possibles …

Le Mirail renaîtra de ses cendres. A suivre...