Contre la vidéo-surveillance et ses critiques

Un article d’abord publié sur Rebellyon en 2013.

Où la métropole lyonnaise pourrait facilement être remplacé par la toulousaine, où les quartiers cités pourrait tout aussi bien être Bonnefoy, Belfort, la Daurade, les abords du canal latéral, Arnaud Bernard, les Izards ou le Mirail.

A prendre comme une proposition, discutable. Où le concept de peuple ne fait pas évidence ...

Contre la métropole.

Où il est question de beaucoup plus que le simple gadget de la vidéo-surveillance : l’édification d’un monde immunitaire où le contrôle devient inséparable des existences.
Où tout le monde en prend pour son grade : aussi bien les tenants de la vidéo-surveillance que leurs critiques.

1.
« Non plus fixer et marquer le territoire, mais laisser faire les circulations, contrôler les circulations, trier les bonnes et les mauvaises, faire que ça bouge toujours, que ça se déplace sans cesse, que ça aille perpétuellement d’un point à un autre, mais d’une manière telle que les dangers inhérents à cette circulation en soient annulés » (Sécurité, territoire, population). C’est ainsi que Michel Foucault décrivait la fonction des dernières nées des technologies de pouvoir : les dispositifs de sécurité. Là où la vieille souveraineté écrasait et suppliciait les corps pour ramener l’ordre, là où les sociétés disciplinaires les rassemblaient et les dressaient afin de les normaliser, il faut reconnaître une certaine subtilité de nos démocraties biopolitiques dans l’art de perpétuer l’ordre social. C’est désormais à partir de la liberté des sujets, de leur droit à avoir des droits, et d’abord celui d’être écarté de toute menace, leur droit à aller et venir comme ils et elles l’entendent, que se fonde leur pouvoir. « Métropole » est l’un des noms de ce nouveau pouvoir.

1.1
Il n’y a qu’à lire les constats alarmistes des géographes quant aux « phénomènes d’hybridation entre le rural et l’urbain » pour se convaincre que nous sommes les premièr-e-s humain-e-s à évoluer désormais ni tout à fait dans des villes, ni tout à fait dans des campagnes, mais dans des métropoles. Il n’y a qu’à ouvrir les yeux et découvrir les « nouvelles architectures modernes » pour se rendre compte que nous sommes les premièr-e-s à devoir « vivre » dans des espaces complètement artificiels, des univers métropolitains où chaque aspect de la vie, chaque besoin, chaque désir est pris en charge par une somme d’institutions, de dispositifs. Lorsqu’une firme américaine, qui fabriquait jusque là des microprocesseurs, se met en tête de « construire des villes plus intelligentes », c’est que ce mouvement de sécurisation, d’aménagement, d’« écologisation », de fluidification de la métropole n’est pas prêt de s’arrêter. Et à chacune de ces avancées, c’est un peu de notre capacité d’action qui disparaît, et de nouvelles dépendances qui s’établissent.

1.2
Personne dans l’histoire n’avait vu, n’avait fait l’expérience d’existences comme les nôtres, où tout – de la naissance jusqu’à la mort en passant par l’amour, l’habitat, l’agriculture – est aménagé à l’aide de procédures, planifié avec des normes, si totalement, si finement. Nous sommes bien les premièr-e-s dans tous ces domaines. Nous nous serions bien passé-e-s de ce privilège.

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P.-S.

Ce texte a été féminisé par IAATA.

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