Lu sur La Depeche

Deux nouveaux Tarn-et-Garonnais, un habitant de Mirabel et un autre de Montauban, ont été assignés à résidence. Des assignations qui ne concernent pas, cette fois, des personnes liées à l’islamisme radical, mais qui pourraient constituer « une menace pour la sécurité et l’ordre public » le temps de la conférence sur le climat à Paris.

A Montauban, Ali Benamara a reçu la visite de la police, en pleine nuit de vendredi à samedi, à son domicile du centre-ville de Montauban. « Je n’ai pas compris, sur le moment, ce qui m’arrivait. Ils m’ont dit qu’ils étaient passés, vendredi après-midi, mais que qu’ils n’avaient trouvé personne. Il a donc fallu donc que je les suive en pleine nuit au commissariat. Mais ils n’ont pas perquisitionné », raconte le Montalbanais qui s’est vu notifier une assignation à résidence jusqu’au 12 décembre, soit au lendemain de la fin de la conférence sur le climat.

Sympathisant de la Confédération nationale du travail, un syndicat d’inspiration anarchiste, Ali Benamara a été condamné pour des violences commises à la suite d’une manifestation interdite qui s’est déroulée en 2014, à Toulouse après la mort de Rémi Fraisse. « J’avais jeté trois pierres sur les forces de l’ordre lors de cette manif. C’est le seul truc tangible qu’ils avaient contre moi. Mais j’ai été condamné. J’ai payé. Du 29 juin 2015 au 3 novembre dernier, j’ai vécu avec un bracelet électronique. Tout s’est bien passé. J’essaie de bosser maintenant, d’avoir une vie normale. Je ne comprends pas cette assignation, qui est bien plus contraignante encore qu’un bracelet électronique. Je leur ai dit : je n’ai ni le temps, ni les finances d’aller à Paris. »

Hier, le Montalbanais a décidé de contester son assignation devant le tribunal administratif. « Avec cet état d’urgence, on frôle l’état totalitaire », lance Ali.