[Genève] Conflit et métropole : retour sur la “sauvage” du 19 décembre

“Honte”, “saccage”, “casseurs professionnels”. Le spectacle médiatique tente une fois encore de coller ses mots sur la manifestation sauvage qui a pris place à Genève le 19 décembre 2015. Pour certains commentateurs, la guerre sociale menée par “nos” élites contre les précaires, migrants ou simples citoyens sera toujours plus acceptable qu’une série de vitrines brisées. La gravité du ton de leurs discours est à la hauteur de l’hypocrisie en vigueur dans ce pays. Comme le faisait remarquer des camarades après les affrontements qui ont ponctués les “RTS” de Zurich en septembre 2011, le pouvoir n’aborde que les questions qu’il est capable de résoudre. En pointant du doigt les “ultras”, c’est toute forme d’autonomie dans l’action qu’il s’agit de conjurer. Ce texte se propose fort modestement d’entamer une discussion sur ce qui s’est joué à Genève ce soir-là.

Un formidable coup d’audace

Rendez-vous était pris au Parc des Cropettes pour ce défilé de réappropriation de la rue. De la musique latino-américaine résonne dans la brume du parc, les participants se dévisagent et se sourient, heureux d’être ensemble et grisés par l’ambiance électrique qui plane sur le rassemblement. Des tags contestataires viennent horner les murs dès le départ du cortège, annonçant la couleur du défilé. Au fur et à mesure que le cortège s’approche du quartier de la Cité, les vitrines des banques et commerces de luxe sont impitoyablement détruites ou recouvertes de slogans à consonance révolutionnaire. De telles scènes n’ont pas été vues à Genève depuis la manifestation contre l’OMC du 28 novembre 2009. Il est d’ailleurs notables que les déprédations matérielles n’ont pas découragé la fraction plus pacifique des manifestants, loin s’en faut. En réalité le cortège a continué de grandir, des passants rejoignant le cortège tout au long du parcours avec un pic de participation à l’arrivée dans le quartier de la Jonction.

Des modes d’expression très différents, à l’image de la composition sociale de la manifestation, ont su cohabiter durant le cortège. On peut par exemple mentionner l’organisation d’une performance artistico-humoristique sur la Place Neuve pendant qu’une partie des manifestants ravalaient la façade du Grand Théâtre, symbole de la culture bourgeoise s’il en est. Le cortège a témoigné d’une grande capacité de régénération après chaque pic de conflictualité. L’un des moments les plus intenses a sans doute été quand les policiers anti-émeute se sont fait copieusement caillasser devant l’Hôtel de police du boulevard Carl-Vogt qu’ils tentaient tant bien que mal de défendre. En guise d’épilogue, c’est le magasin de cigarettes électroniques du poujadiste Eric Stauffer qui a fait les frais de la colère des manifestants.

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