Le procès d’un fasciste : Matthieu Clique

Jeudi 27 avril se tenait au tribunal pénal de Toulouse le procès de Matthieu Clique, né le 1er août 1988, ancien chef du bloc identitaire (aujourd’hui reformé sous la plus lisse "génération identitaire") toulousain, ancien militant du « syndicat » très à droite qu’on a vu un moment à l’université Toulouse 1, l’UTIL, et militant anti-avortement auteur de vidéos sur le sujet qui nous avaient beaucoup fait rigoler [1]. Ce procès est arrivé près de 5 ans après l’agression sur la place Arnaud Bernard par l’équipe de Clique d’un étudiant chilien, Andres, qui avait failli y laisser sa vie et s’en était sorti de peu et hémiplégique [2] [3].

Jeudi au tribunal, donc, si la juge souhaite « ne pas rentrer dans un débat politique », c’est qu’elle connait le profil de l’accusé, qui a passé 4 mois en préventive pour l’affaire, mais aussi de son avocat, Pierre-Marie Bonneau, affreux parmi les affreux, militant placard de l’Oeuvre Française et cofondateur des Jeunesses Nationalistes, qui tente dès le début de l’audience de discréditer un des témoignages qui accablent Matthieu Clique sous le prétexte que celle qui a vu les faits depuis sa fenêtre aurait été une fois candidate à une élection sur une liste du NPA.

Victime d’un complot policier ?

En dehors des témoins qui se trouvaient par hasard ou par habitude sur Arnaud Bernard ce soir là, les récits qui renvoient tous à la culpabilité de Clique viennent surtout... de ses anciens amis, qui ont un à un balancé Matthieu aux flics lors de leurs auditions répétées, en affirmant et réaffirmant que c’était bien lui l’auteur du coup de pied au plexus qui a fait chuter Andres. Mais sous la pression de leur ancien chef sorti de prison, les discours finissent par changer, notamment pour Loris Quessada, témoin en faveur de Matthieu Clique qui se présente au tribunal et qui revient sur ses déclarations au flics en les accusants de lui avoir mis les mots dans la bouche et la pression lors des auditions pour accuser son acolyte. On a l’espace d’un instant eu peur qu’il en vienne à dénoncer des violences policières, mais rassurez-vous, quand il parle de sa garde à vue, Loris dit « les policiers m’ont mis en permanence », oui, comme les surveillants aux collège ! On se dit que l’expérience, finalement, n’a pas dû lui laisser un grand traumatisme... D’ailleurs, la juge révèle en passant que les flics ont violé le secret de l’enquête en faisant passer le mot à Clique et sa clique qu’ils étaient sous écoute. Mais bon, l’avocat suivra quand même le filon de l’accusation au complot policier à l’encontre des identitaires. Ah, et d’ailleurs aussi, Loris Quesada, footballeur et salarié de la Mutualité Française, est le frère de Frédéric Quessada, militant des Jeunesses nationalistes, hooligan toulousain et ex-militant au Jeunesse Identitaire qui a été condamné le 10 juillet 2014 pour agression en récidive à deux mois de prison ferme et 1000€ de dommages et intérêts à la victime par le tribunal correctionnel de Toulouse.

Verdict

Aujourd’hui, Clique bosse dans l’immobilier et est le père de trois enfants (catholicisme intégriste et rejet de l’avortement obligent), et il a conservé son rictus suffisant bien particulier qui lui donne sa tête à claque si reconnaissable.
La procureure a requis 30 mois de prison dont 10 avec sursis et mise à l’épreuve, mais on se doute bien que Clique ne retournera pas en prison. Ca faisait quand même chaud au cœur de voir sa face au tribunal, il nous avait presque manqué après tout ce temps. Pour fêter nos retrouvailles, il nous a d’ailleurs gratifié d’un beau geste d’amitié (voir photo). Peut-être qu’on aura la chance de le recroiser lors de sa remise de prix : le rendu est prévu pour le 23 mai.

Notes

[3Pour un descriptif très complet du bloc identitaire de cette époque : https://fafwatch.noblogs.org/post/2012/03/29/les-identitaires-a-toulouse/

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