[audio] Le super U qui bannit les pauvres

Le Super U du petit village des Bordes sur Arize en Ariège a décidé de ne plus accepter les chèques de l’aide sociale à l’enfance lorsque les clients veulent s’en servir pour acheter de la nourriture bio. Les amalgames anti-pauvres et les arguments fallacieux des dirigeants du magasin s’opposent à la détermination des personnes rassemblées devant le Super U ce 4 avril 2015, à l’appel du collectif ariégeois CAFCA (le Collectif d’Autodéfense Face au Contrôle de l’Administration). Un reportage de Canal sud

L’appel était passé sur iaata.info
Pour mémoire :

En protestation contre leur politique anti-pauvres : refus des bons d’aides alimentaires, remarques déplacées, etc. Une présence massive est nécessaire pour mettre fin à ces pratiques.
En Ariège comme ailleurs, le Conseil Général délivre des bons alimentaires aux familles en difficulté.

Un bon alimentaire, c’est 100 à 200 euros une à deux fois par an octroyés par l’ASE (aide sociale à l’enfance). Pour les obtenir, il faut rencontrer un travailleur social et monter un dossier justifiant des faibles ressources de la famille. Le dossier est ensuite examiné par une commission qui donne, ou non, son accord. Ces aides sont utilisées par des travailleurs précaires, des chômeurs ou toute famille ponctuellement en difficulté.

Ces bons excluent seulement l’alcool, les vêtements et les produits ménagers.
Mais le Super U des Bordes sur Arize s’est donné le rôle de redresseur de caddie de précaires.

C’est ainsi qu’un samedi matin, devant l’ensemble des clients, une famille s’est vue humiliée et jugée sur le contenu de ses achats. Des pâtes et du riz bio de marque super U, jugez l’outrage !

« Quand on crève la dalle, on n’achète pas du bio [...] moi je travaille et je mange pas bio. » Se sont-ils entendu dire. En plus de vendre de l’alimentaire, Super U offre une leçon de gestion de budget sur simple présentation d’un bon du Conseil Général.
Les « bons » pauvres, y compris les caissières, doivent manger de la merde discount (peu importe si la différence de prix est en réalité négligeable sur les pâtes et le riz).

Après cette scène nauséabonde, la famille sera finalement « autorisée » à quitter le magasin avec ses achats.
Quelques semaines plus tard, ce même magasin informe le Conseil Général qu’il refuse désormais les bons alimentaires.

Super U punit ainsi l’ensemble des familles en difficulté en les obligeant à faire plusieurs dizaines de kilomètres pour utiliser ces aides dans un autre supermarché.

Quand on est un client pauvre de Super U, on doit accepter d’être contrôlé, humilié en public et devant ses enfants sous peine de se voir exclu.

Pauvres, passez votre chemin !

Canal sud était sur place :

Le super U qui bannit les pauvres

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