À la mi-mai 2016, le projet de loi « travail », qui n’a d’autre objectif que d’affaiblir les salarié·e·s face à leurs patrons, est contesté dans la rue depuis plus de deux mois. La violence judiciaire et policière est permanente. Les blessé·e.·s lors des affrontements se comptent par centaines. Certains manifestant·e·s sont gravement atteint·e·s et parfois mutilé·e·s par les armes « non létales » de la police. Les arrestations et les comparutions immédiates se multiplient.
C’est dans ce contexte que des syndicats policiers décident, le mercredi 18 mai, d’organiser une manifestation contre la « haine anti-flics » sur la place de la République, lieu de rassemblement nocturne des opposant·e·s à la loi travail.
Cette provocation délibérée attire, évidemment, des contre-manifestant·e·s qui entendent rappeler les effets bien palpables de la haine que les flics vouent aux populations que l’État et le capital leur demandent de garder sous contrôle. Les gendarmes mobiles tapent et gazent les contre-manifestant·e·s. Celle-ux-ci, bloqué·e·s dans un coin de la place, s’échappent en manif spontanée en direction du canal Saint-Martin.
Sur le quai de Valmy, ils·elles croisent par hasard une voiture de police. Cette voiture ne fait pas partie du dispositif déployé sur la Place de la République mais elle symbolise à elle seule toute la morgue dont les flics et l’État font preuve depuis deux mois. Des manifestant·e·s s’en prennent à la voiture. La scène, filmée par de nombreuses caméras, ne dure pas plus de deux minutes. Il est évident que cet acte est le fruit d’une colère collective.
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