Premières Journées Iconoclastes

Du vendredi 29 au dimanche 31 mai 2015, la Chapelle accueillera les "Rencontres iconoclastes", des journées de conférences, débats, ateliers, réflexions, partages et discussions autour de différents thèmes qui nous posent question !

Programme provisoire amené à évoluer au cours de ce mois de mai !

Vendredi 29 mai (18h - 22h))

A partir de 18h : Apéro d’accueil et introduction aux journées

A 20h : Conférence-débat avec Françoise Morvan autour du thème
"Ethnorégionalisme et ultralibéralisme : La Bretagne pour laboratoire"

Une langue qui meurt, c’est une part du patrimoine de l’humanité qui disparaît : au nom de cette évidence, on s’emploie à sauver le breton, qui n’est plus guère parlé que par moins de 1 % des jeunes en Bretagne. Juste cause, mobilisant des militants dévoués ?
Oui, jusqu’au moment où l’on prend conscience des enjeux réels du combat régionaliste.
Après un étrange périple au sein des milieux régionalistes bretons, Françoise Morvan, originaire du centre de la Bretagne, a conduit une réflexion sur l’instrumentalisation qui est faite de la langue et de la culture bretonnes à des fins politiques et commerciales.
Si elle a mené une enquête à la fois historique et sociologique en Bretagne, celle-ci ne concerne pas seulement cette région mais bien toute l’ « Europe des ethnies » qui trouve à présent l’appui des tenants de l’ultralibéralisme.

Françoise Morvan est auteure de "Le Monde comme si (Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne)" publié chez Actes Sud en 2002.
Pour aller plus loin : www.francoisemorvan.com

Samedi 30 mai (11h - 22h)

A 11h : TABLE RONDE avec tous les intervenants du week-end suite à la conférence de Françoise Morvan, et en compagnie de Eric Fraj

A 16h : Yves Coleman « antisémitisme de gauche »

La plupart des militants et des intellectuels de gauche ou d’’extrême-gauche considèrent que l’’antisémitisme tout court serait un fléau en voie de quasi disparition, alors pourquoi diable s’intéresser à « l’’antisémitisme de gauche » ?
Pourtant cet antisémitisme existe depuis près de deux siècles et a pris différentes formes dont il faut à la fois retracer l’’histoire au sein du mouvement ouvrier, mais aussi souligner les continuités et les discontinuités jusqu’’à l’’antisémitisme mondialisé actuel, qui, dans la grande communion du cyberespace, fédère toutes les formes d’antisémitisme, du vieil anti-judaïsme religieux chrétien et musulman à l’’antisémitisme racial, nationaliste, anti-capitaliste ou anti-impérialiste, permettant à des groupes et des individus très différents politiquement de communier dans la même haine (assumée ou pas) : celle du Juif….
Sans une telle vision d’’ensemble de l’’antisémitisme de gauche, il est impossible de comprendre la portée de l’’assassinat d’’Ilan Halimi (réduit à un simple fait divers par la gauche et l’’extrême-gauche en 2006), des meurtres commis par Merah, Nemmouche ou Coulibaly, mais aussi les alliances –a priori contre nature– entre l’’extrême-droite pro-islamiste, le politicien raciste Dieudonné et l’’extrême-gauche qui se prétend antisioniste.

A 20h : Jordi Vidal « post-modernisme, la stratégie ou l’extinction des Lumières »

« L’une des victoires du postmodernisme est d’être considéré comme un mouvement profondément de gauche. Il s’y entend comme personne pour soutenir toutes les postures et ne jamais défendre un seul combat qui évoquerait, même de loin, l’existence d’une lutte des classes. "L’indigène de la République" se substitue à l’exploité, les "queers" font l’impasse sur les luttes féministes et l’hétérosexualité devient un impérialisme à combattre. On conteste la domination de l’homme blanc abstrait, jamais celle de la marchandise concrète ».
Ce bref extrait, tiré de l’un de son ouvrage "Servitude et simulacre", donne à lui seul un aperçu de la réflexion de Jordi Vidal sur les dérives qui sclérosent l’esprit critique, le renvoyant à un simulacre de pensée et à de nombreux sophismes.
Il dénonce, également, un monde où le « relativisme culturel », fait « l’apologie de la différence pour la différence ». En bref, il dénonce les attaques contre le rationalisme des « Lumières » aux fins de perpétuer la servitude de l’Homme par l’Homme.

Jordi Vidal est l’auteur de "Servitude et simulacre en temps réel et flux constant" publié aux Editions Allia en 2007.
Pour aller plus loin : entretien avec Jordi Vidal

Dimanche 31 mai (11h - 22h)

De 11h à 13h : Atelier-débat autour du thème "30 ans de scissions dans le mouvement libertaire"

De 13h à 15h : pique-nique dans le jardin !

A 15h : Yves Coleman « Idéologues et militants du social-chauvinisme »

Le « social-chauvinisme » est une vieille expression polémique utilisée durant la Première Guerre mondiale par les socialistes marxistes internationalistes (Lénine, Luxembourg, etc.) pour dénoncer les sociaux-démocrates qui soutenaient leurs bourgeoisies nationales respectives en usant d’une phraséologie pseudo-radicale….
Aujourd’hui, on retrouve le même type d’arguments sociaux-patriotes chez des intellectuels (Todd, Lordon, Michéa, Ariès, les équipes du Monde diplomatique et de Politis, à gauche mais aussi à droite chez Taguieff, Finkielkraut, etc) et des organisations (ATTAC, PCF, Parti de Gauche, etc.) : cette mouvance critique « l’’oligarchie » (vieux concept d’’extrême-droite), la dictature de la finance et la Bourse (idem) ; ils prônent un capitalisme industriel, productif, national et un Etat fort menant une politique keynésienne d’’indépendance nationale, sans oublier, bien sûr, la défense des PME. Pour ce faire, ils s’’affublent d’’un masque critique, anticapitaliste ou altermondialiste, toujours chauvin.
Démystifier ces discours et ces organisations est essentiel dans une période où la compétition économique entre les États européens ne fait qu’’attiser les régionalismes, les nationalismes, et la xénophobie sous toutes ses formes.

Yves Coleman est l’auteur du site "mondialisme.org".
Pour aller plus loin : https://bataillesocialiste.wordpress.com/2010/12/22/entretien-avec-yves-coleman

P.-S.

Ces journées sont co-organisées par la CNT-AIT (http://cntaittoulouse.lautre.net/) et l’Atelier Idéal (http://www.atelierideal.lautre.net).

L’équipe de Iaata.info est consciente que les écrits de Jordi Vidal peuvent - et doivent - être critiqués. Nous invitons toutes celles et ceux qui le souhaitent à s’exprimer et à débattre par le biais d’articles à proposer depuis l’interface interne du site (http://iaata.info/Comment-publier-394.html).

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