RABASTENS : Soirée Femmes et prison

Soirée d’échanges et de débats autour du documentaire :
« Ils nous ont volé nos nuits » Tissé avec des ex-prisonnières, mères, compagnes, et filles de prisonnier.e.s.
Samedi 29 avril 2017 à partir de 19H

Échanges – débat – Projection – Lecture/Théâtre – Expo – Repas – Tables de presse !

Les Trois Passants, Le Rabastikiosk , Le Banc Sonore et Partage ton Pot vous invitent à une soirée d’échanges et de débats autour du documentaire : « Ils nous ont volé nos nuits » Tissé avec 11 femmes mexicaines : ex-prisonnières, mères, compagnes, et filles de prisonnier.e.s.

Samedi 29 avril 2017 à partir de 19H

Au Banc Sonore
22, Promenade des Lices
81800 RABASTENS

Cliquez ici pour téléchargez le flyer

« Ils nous ont volé nos nuits »  : ce film collectif réalisé au Mexique en octobre 2016, est un outil de lutte anti-carcérale. C’est un documentaire fait maison, avec nos propres moyens, par des personnes solidaires et non spécialistes. Il a été possible grâce à la complicité de mères, de compagnes, de femmes solidaires, de filles de prisonnier.e.s et d’ex-prisonnières ; et la participation de La Voix de Zapoteques Xiches en Prison d’Oaxaca, du Groupe de Travail Nous ne sommes pas tous et toutes là du Chiapas, de La Croix Noire Anarchiste de Mexico et du groupe Les Trois Passants de Toulouse.

Au fil du temps nous avons observé la lutte incessante, la résistance et le travail que mènent les femmes dans et hors les prisons, non seulement en tant que tisserandes de la mémoire contre l’oubli, mais aussi en tant que porteuses d’une lutte infatigable contre le système judiciaire et pénitentiaire. Cependant, et ce y compris dans nos propres espaces, peu de choses se disent sur elles. C’est pourquoi en cette occasion, sans fabriquer une vision innocentante et victimisante, nous avons ouvert un espace de paroles pour les femmes confrontées à l’enfermement, à l’humiliation, à la maltraitance du corps, à la torture sexuelle, au harcèlement, à la stigmatisation et à l’hypothétique “justice”. Elles nous rappellent la valeur de la lutte, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des geôles. Nous en parlerons ensemble.

Au Programme :

19H Exposition : « Liberté en fuite »
Vente d’affiches, tissus imprimés, cartes postales de l’expo et artisanat en soutien aux compagnon-ne-s prisonnier-e-s en lutte : Fernando Barcenas Castillo, Miguel Ángel Peralta Betanzos, Luis Fernando Sotelo Zambrano, Abraham Cortes Avila, Álvaro Sebastián Ramírez et Natacha Lopvet Mrikhi.

À partir de 19H – Apéro Kiosque – Tables de presse – Brochures – Fanzines (écrits de prison- chroniques carcérales) – Affiches – autocollants – cartes postales – artisanat – tissus imprimés – Livres …

EMPANADAS végétariennes.

20H – Lecture de la pièce : « Le troisième âge derrière les barreaux » monologue satirique écrit par Natacha Lopvet incarcérée au Mexique depuis 10 ans.

20H30 – Projection du documentaire : « Ils nous ont volé nos nuits » documentaire collectif filmé récemment au Mexique tel un outil de lutte anti-carcérale et contre l’oubli.(1H10)

Débat : Comment la prison s’empare de la vie des femmes – Solidarité /Luttes individuelles et collectives – Échanges avec des toulousaines anti-carcérales.

L’argent recueilli lors de cette soirée sera versé aux prisonnier-e-s par le biais de : La Croix Noire Anarchiste de Mexico, La Voix des Zapotèques Xiches en prison d’Oaxaca et les familles des prisonnie-r-e-s.

19H Exposition : « Liberté en fuite »
Vente d’affiches, tissus imprimés, cartes postales de l’expo et artisanat en soutien aux compagnon-ne-s prisonnier-e-s en lutte


Qui sont les prisonnier-e-s que nous soutenons lors de cette journée de solidarité ?

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Miguel Peralta Betanzos est un membre de l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca et militant anarchiste. Le jeudi 30 avril 2015, vers 5 heures et demie de l’après-midi, Miguel Ángel Peralta Betanzos, membre de l’Assemblée Communautaire a été arrêté au centre-ville de Mexico. Cette arrestation a été exécutée sans identification et sans mandat d’arrêt, avec une grande violence. Toutes ces irrégularités concernant l’arrestation de Miguel constituent une attaque de plus contre l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán, dans la continuité de celles qui sont perpétrées depuis 5 ans par l’ex-président municipal qui siégea à la Présidence municipale après s’y être imposé de façon autoritaire, piétinant ainsi le système communautaire basé sur les « us et coutumes indigènes » dont l’Assemblée Générale est l’organe de prise de décisions. Miguel se trouve dans la prison de Cuicatlan, Oaxaca.

Qu’est-ce que c’est le temps, quand, en prison, on en a trop ?
On danse avec l’ombre, on joue avec nos rêves et on rit
On marche sur la voute céleste
On pleure en silence
On est parfois morts en vie
On chante et on se révèle face à leurs murs et à leurs barreaux
On se nourrit des déchets que jette la société ; on les recycle
On aiguise nos sens.
On détruit tous les jours ce qui est en place, on dés-arme la réalité…

-Miguel Betanzos-

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Fernando Bárcenas Castillo est un jeune anarchiste, musicien et étudiant du Collège de Sciences Humaines, siège Vallejo – ville de Mexico. Il a 22 ans et a été arrêté le 13 décembre 2013, dans le cadre des protestations contre l’augmentation du prix des billets du métro. Il a été accusé d’avoir mis le feu à un l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola, depuis lors il se trouve dans la prison Nord à Mexico. En décembre 2014 il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison. Fernando a élaboré plusieurs projets de diffusion et d’information tels des fanzines et le journal anti-carcéral “El Canero” ; dernièrement il a mis en place une bibliothèque gérée par les propres prisonniers et encouragé depuis son arrestation l’organisation de plusieurs collectifs de prisonniers en resistance. Fernando se trouve dans la Prison Nord de la Ville de Mexico.

« (…) Nous sommes la jeunesse qu’ils enferment dans des écoles, en essayant de nous tromper avec les faux nationalismes, les préjugés et le patriotisme qui sont les composants de leur mensonge, leur soumission et leur obéissance. Nous sommes les jeunes humiliés et harcelés par les CRS, les renseignements généraux et par tous types de forces répressives « qui construisent leur démocratie » (…). Nous sommes la cible quotidienne de leur abus de pouvoir (…). Nous sommes les blessé-e-s lors des manifestations ; on nous a cogné la tête contre le béton, nous avons été humiliés, et notre dignité a été piétinée sous leurs bottes, ils nous ont cassé les jambes à coup de matraques et nous ont rempli les poumons de gaz lacrymogène… Aujourd’hui nous cheminons avec la chaleur de notre dignité et de notre rage, pendant toutes les nuits froides qu’ils nous ont fait passer en prison. »

– Fernando Barcenas –

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Abraham Cortés Ávila a été arrêté le 2 octobre 2013 pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco, il est le seul à rester en prison après les arrestations du 2 octobre 2013. Abraham faisait face à une accusation de tentative d’homicide, pour avoir supposément lancé des cocktails Molotov contre les lignes de policiers anti-émeutes. Ceci en plus d’une autre accusation pour attaques à la paix publique et association de malfaiteurs. Pour ces accusations, le compagnon avait été condamné à 13 ans et 4 mois de prison  ; cependant, grâce à une procédure en appel qu’il a mené, une nouvelle sentence a été prononcée de 5 ans et 9 mois. Abraham se trouve dans la Prison Nord de la Ville de Mexico.

« Avant, je pensais que l’esclavage n’existait plus et je pensais que nous étions libres, mais non, la vérité c’est que nous n’avons jamais été libres, nous n’arrivons pas à l’indépendance totale, nous continuons d’être des esclaves, mais à présent nous ne sommes pas esclaves d’un seul patron, mais d’un président, de l’armée, de la police. Nous devons donner toujours notre adresse pour qu’ils aient le contrôle sur nous, sans parler de la carte d’identité, être plus surveillés ce n’est pas possible » (…) « Prison, institution de répression, école de méchanceté, d’obscurité, de froideur, de crainte, d’égoïsme, de vice, le lieu de destruction dans lequel nous sommes séquestrés (…) »

– Abraham Cortés –
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Álvaro Sebastián Ramírez, âgé de 56 ans, est indigène zapotèque de San Agustín Loxicha, Oaxaca etadhérent à la Sixième Déclaration zapatiste. Cela fait 19 ans qu’il est privé de sa liberté. Alvaro a été arrêté le 15 décembre 1997 dans la ville d’Oaxaca et condamné à 27 ans de prison accusé d’appartenir à un groupe armé et pour les délits d’homicide qualifié, tentative d’homicide, terrorisme et conspiration. Alvaro travaillait en tant qu’enseignant et il était aussi engagé dans sa communauté pour l’amélioration des conditions d’éducation et de vie en général, il a mené avec ses compagnons une lutte pour la défense de la terre contre les caciques et le gouvernement, il a toujours défendu la forme traditionnelle de gouvernement des Zapotèques, qui refuse l’ingérence des partis politiques grâce aux « us et coutumes ». Malgré l’enfermement, Alvaro Sebastián Ramírez, sa famille et ses compagnons mènent une lutte avec espoir et conviction pour sa libération.

« Dans la société marchande, totalitaire, dans laquelle nous vivons actuellement, les prisons sont remplies d’hommes et de femmes d’EN BAS, humbles et simples comme le sont les paysans, les indigènes, nos voisins, les jeunes des quartiers oubliés, les précaires, les travailleuses sexuelles, les employés en lutte, ceux qui protestent. »

– Álvaro Sebastián Ramírez –

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Luis Fernando Sotelo, étudiant âgé de 22 ans, adhérent à la Sixième Déclaration zapatiste, a été arrêté le 5 novembre 2014 suite aux manifestations et aux actions pour la présentation en vie des 43 étudiants disparus depuis le 26 septembre 2014. Le juge a signifié sa mise en détention préventive pour les délits d’attaques à la paix publique [délit qui est pénalement du même type que le délit de terrorisme], d’attaques aux voies de communication et de dégradations (d’une station de Tramway, d’un distributeur de titres de transport et de caméras de surveillance). Après plus de deux ans de procès, notre compagnon Luis Fernando Sotelo a été condamné à 13 ans de prison et à une amende de 519 815,25 pesos (26 000€).

"Ma liberté n’a pas de prix, mais elle a une grande valeur et beaucoup de gens luttent pour la même chose : pas uniquement pour ma liberté mais, à travers elle, pour la liberté qui nous appartient à toutes et tous. Cette liberté autonome digne et rebelle que nous apprenons à semer mais aussi à récupérer des mains de l’oppresseur. Je suis content de votre soutien, compas. Et savoir que la libération des prisonnier-e-s quels qu’ils/elles soient fait partie du projet que l’on nomme liberté m’incite à être heureux".

  • Luis Fer Sotelo-

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Natacha Lopvet Mrikhi, 45 ans, française, a passé 9 ans dans la prison pour femmes de Santa Martha, elle fait partie des 1500 femmes prisonnières qui survivent dans la prison de femmes de la ville de Mexico : Centre Féminin de Réadaptation Sociale de Santa Martha Acatitla. Accusée de délits d’atteinte à la santé, elle purge une peine de 10 ans d’enfermement ; pour y faire face et survivre, elle a participé à de nombreux projets et ateliers, ainsi elle s’est jointe à une troupe de théâtre et fait également partie d’un collectif d’artistes qui a pour objectif d’aider d’autres femmes à s’exprimer à travers les arts. Elle s’est engagée à partager avec d’autres détenues la joie de la création artistique, et pour ce faire, elle participe à plusieurs ateliers de lecture, écriture, peinture, théâtre et à de nombreuses manifestations culturelles. Natacha a également participé à plusieurs fanzines qui rendent compte de la vie et de la survie en prison, du temps, de ce que c’est qu’être une femme en prison, du travail, de l’enfermement et de la résistance à travers l’art.

" Pour moi, le travail devait être un moyen justement d’être libre, de faire ce que je voulais où je voulais, comme je voulais, m’habiller comme je voulais, avoir la maison de mes rêves, voyager à l’autre bout du monde, profiter et jouir de l’existence. Aujourd’hui, à 45 ans après huit ans et demi passés derrière les barreaux d’une prison, je me rends compte qu’il n’en a pas été ainsi, bien que j’ai beaucoup voyagé. J’ai pris conscience que pendant 25 ans j’étais conforme à une culture, une éducation, des codes sociaux ; autant de choses qui m’influençaient sans que jamais je ne décide réellement par moi-même (…) J’ai éprouvé une grande satisfaction à réaliser l’exposition de mes collages, fruit d’un travail ( librement choisi durant les 8 ans passés ici ) où j’ai pu pleinement expérimenter ce que signifie l’auto-décision et c’est en étudiant ces concepts que je peux aujourd’hui continuer à exister pleinement aux côtés de ma compagne".

  • Natacha Lopvet Mrikhi-

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Les trois passants
https://liberonsles.wordpress.com/
À bas les murs des prisons !
La lutte durera jusqu’à ce que nous soyons tous et toutes libres !

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