Rassemblement au TI en soutien à la lutte contre la pub

Le 25 mars 2016, à Toulouse, Johan, un militant antipub a été interpellé Pont des Catalans alors qu’il était en train de retirer une affiche publicitaire d’un panneau d’affichage. Son procès aura lieu mardi 31 mai au tribunal d’instance de Toulouse.

Aujourd’hui, se balader dans les rues de Toulouse sans se faire harceler par ces innombrables panneaux relève de l’impossible.
C’est un fait, dans l’espace public, il n’est pas possible de changer de chaîne de télévision, de station de radio, d’activer son bloqueur de publicité ou encore de coller un autocollant "stop-pub" sur sa boîte aux lettres. Dans la rue, le fond de commerce des publicitaires, c’est la contrainte.

Cependant, lors du dernier procès antipub qui s’était déroulé à Toulouse, une solution avait été proposée par le procureur au militant alors accusé : "Mais monsieur, si cela ne vous convient pas, pourquoi n’allez-vous pas vivre à la campagne ?". La voilà la solution : lâcher encore un peu plus de terrain à leur logique libérale pour aller se réfugier dans les quelques îlots de liberté restants... et encore, pour combien de temps ?

Il existe pourtant une alternative et il serait urgent qu’elle soit prise en compte : la reconnaissance du droit de (non) récéption. Corollaire de la liberté d’expression, il s’agit de garantir, pour tous, le droit de choisir où et quand nous souhaitons accéder à de l’information publicitaire. Ceci afin d’avoir la possibilité de se protéger de son influence et des multiples risques auxquels elle nous expose.
La liste est longue et non exhaustive : surcharge cognitive, développement des stéréotypes, atteintes à la dignité de la femme, homogénéisation des modèles socio-culturels, apologie de comportements irrespondables et individualistes, entretien convoitise et frustration, culte de la perfection physique et d’une éternelle jeunesse, mauvaise alimentation, anorexie, obésité, stress, comportement violent, incitation à la surconsommation, au gaspillage, à la pollution, pollution paysagère et du cadre de vie, son caractère anti-démocratique met à mal l’indépendance des médias ainsi que certaines attributions des maires et des prefets (bel exemple : les baches illégales "Euro 2016" sur la mairie du Capitole en ce moment), augmente les risques d’accidents de la route (en attirants les regards des automobilistes), surendettements, renforce les inégalités, fausse la concurrence et accentue la concentration de marché.

Si aujourd’hui la publicité est reconnue intrusive par une grande majorité de la population et que ses effets nocifs sont reconnus par la communauté scientifique, elle n’en reste pas moins défendu par la justice.

Néanmoins, quelques juges ont déjà, par le passé, été sensibles aux arguments des militants antipub. Le 25 mars 2013, le collectif des déboulonneurs de Paris avait obtenu une relaxe pour "état de nécessité". Par cette décision le tribunal de Paris reconnaissait deux choses : d’une part que le danger sanitaire que fait peser la publicité sur la société est immédiat et important, d’autre part qu’il existe un dysfonctionnement dans notre démocratie et que les méthodes classiques d’interpellation des pouvoirs politiques sont inopérantes.

Dans la pratique, les conditions nécéssaires pour une relaxe au motif de l’état de nécessité sont les suivantes :

  • reconnaître l’imminence du danger,
  • la nécéssité de l’acte (soit le fait qu’il n’y ait pas de meilleure solution, pour éviter le danger, que de commettre l’infraction),
  • la proportionnalité de l’acte.

C’est ici la principale question à laquelle devra répondre la cour mardi prochain lors du procès de Johan : "Est-ce que le fait d’arracher 15 affiches en papier est un acte disproportionné en comparaison du nombre de dangers auxquels elle nous expose ?"

Pour faire masse devant le tribunal et ainsi exprimer notre dégoût pour ce médium, rendez-vous :

mardi 31 mai, jour du procès, à 12h, devant la Halle aux grains pour un pique-nique de soutien, avant de se rassembler devant le Tribunal d’Instance (40 avenue Camille Pujol, attention pas le TGI !)

Pour que nos prochains soient épargnés par les formatages dont nous avons été et sommes victimes.

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  • 31 mai 2016

    L’action avait été déclarée à la préfecture une dizaine de jours auparavant comme à chaque fois qu’une action de ce genre est organisée.

    Vous, alors… Vous êtes hilarants xD

  • 29 mai 2016

    Je voudrais vous raconter ce qu’il s’est passé aujourd’hui, dimanche 29 mai, lors de l’action de recouvrement de publicité au papier kraft prévue dans le cadre du procès. L’action avait été déclarée à la préfecture une dizaine de jours auparavant comme à chaque fois qu’une action de ce genre est organisée. Le rendez-vous était à 14h au métro François Verdier, nous étions une quinzaine, dont une bonne moitié de nouveaux visages et une poigné de journaliste.

    Après la pose de le première affiche et un rapide échange avec l’un des journalistes, nous nous séparons en 4 groupes chacun équipé de papier kraft, scotch et marqueurs. 30 secondes après le début des poses des affiches des flics en civile tombent sur 2 des groupes. Pour l’un des groupes l’interpellation est plutôt agressive. On bouscule et arrache les affiches avant d’ouvrir le dialogue. Plutôt que de sortir sa carte de flic ou son brassard, on relève sa veste pour laisser apparaitre son arme. Le tout enrobé des techniques d’intimidations et de provocation propre à la BAC. Bref des gens charmants.

    En attendant, de l’autre côté de la rue, ça se passe plus calmement pour l’autre groupe. Mais malgré un premier avis favorable "on va vous laisser continuer puisque vous ne cassez rien", la police revient sur son idée pour finalement nous demander de ne pas continuer.

    Les personnes présentes dans ces deux groupes ont été controlés, puis il nous à été demandé d’arrêter notre action et de nous disperser. Sinon une autre patrouille viendrait et cette fois sera moins "gentille".

    Le point qui me semble important et qu’ils n’étaient pas là par hasard. Ils nous ont dit qu’ils avaient reçu un appel, enfin quand on a demandé à l’un des flics c’était plutôt "Heu... un appel pas vraiment, enfin si ouai, c’est ça, un appel". Et puis il y avait la présence de cet employé municipal qui avait été envoyé pour retirer les affiches. Il a dit a dit avoir reçu l’ordre d’attendre que les flics aient fini leur travail pour commencer le sien. Ce n’est pas du tout dans leurs habitudes de venir immédiatement nettoyer, surtout pas un dimanche à 15h. En 2 ans d’actions, jamais ce type d’action n’avait été interrompu, en tout cas pas de manière ausi violente.

    Donc, qu’est ce qu’on doit en penser ? Je vous le demande.

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