Relaxe pour un interpellé de la manif anti-Jour de Colère

Après 48 de garde à vue, une menace de détention à Seysse c’est la bonne nouvelle. Relaxe pour la personne interpellée samedi et passée mardi 8 avril en comparution immédiate.

Un classique des manifs, les flics chargent, les flics tapent et la justice distribue des peines à ceux et celles qui sont tombés dans les filets...
Samedi les chiffres étaient confus : 4, 5, 10 arrêté.e.s ? Des personnes se sont faites arrêter quelques minutes, amener plus loin et relâchées avec un simple contrôle d’identité... Difficile de faire les comptes sur le moment donc !
Plus tard dans l’après midi les flics vont se mettre à chasser plus sérieusement et faire des arrestations qui vont se transformer en garde à vue.
Selon les informations que nous avons (et qu’il faut prendre au conditionnel) 7 personnes auraient une convocation pour un procès en juillet, certains pour violence d’autres pour outrage.
Pour une personne les choses avaient l’air plus tendues. Rappel des faits :
Dimanche on apprend la prolongation d’un des inculpés, le message tourne et lundi plusieurs dizaines de personnes passeront au tribunal pour un éventuel soutien à ce dernier en cas de comparution immédiate. Les informations contradictoires vont se succéder toute l’après midi. Comparution ? Pas comparution ? Passage devant le Juge des libertés ? C’est finalement cette dernière option qui eut lieu aux alentours de 18h, devant statuer sur la remise en liberté ou la mise en détention de l’inculpé jusqu’... au lendemain ! Heureusement des camarades de la personne avaient prévu le coup et amené un solide dossier de représentation. Après un parcours tortueux dans le palais de justice pour trouver le bureaux du Juge des libertés et de la détention, il/elles vont arriver in extremis à faire passer les pièces permettant au camarade de revoir le jour, libre et avec ses potes... Autant dire que si les soutiens n’avaient pas été un peu acharnés, le pote dormait en prison lundi soir ! Ce qui ressort de cette journée du lundi étant la volonté claire de la part des flics et du personnel du tribunal de ne donner aucune information histoire de bien emmerder tout le monde et que le copain se retrouve, comme souvent, seul face à l’appareil répressif. Heureusement on commence à connaître leurs méthodes...
Le lendemain (mardi 8) on remet donc ça : comparution immédiate à 14h pour le copain. Comme la veille des flics armés se déploient devant la grille pour bloquer l’accès au tribunal à tout ce qui ressemble de près ou de loin à des soutiens. Cette pratique, qui s’est généralisée à Toulouse au fil des années pour toute affaire "politique", est complètement illégale puisque le procès n’était pas à huis clos.
Une fois à l’intérieur de la salle le ton est donné : 5 BACeux (policier en civils, ceux qui frappaient au hasard avec leurs matraques téléscopiques à la manif) sont présent, 3 flics en uniformes et 1 RG... L’audience commence. Ce dernier est donc accusé de violence sur agent, il lui est reproché un jet de chaise sur un rideau de CRS. Problème : pour qu’il y ait violence il faut qu’il y ait victime de cette violence. Or aucun CRS ne s’est plaint de ce fameux jet de chaise. Même la juge ne comprend pas tellement l’aberration de cette procédure... Bref malgré un procureur qui ira jusqu’à dire que c’est par honnêteté que le dossier se présente ainsi (sous entendu "nous avons refusé de mentir en faisant faire une fausse déclaration à un CRS") et à demander 3 mois ferme contre l’inculpé, l’audience se termine donc tout naturellement par une relaxe.
Relaxe qui entraîne de nombreux commentaire de la part des BACeux présents. D’ailleurs, une fois sortis de la salle, on tombe sur une scène qui en dit long sur le "climat" actuel : 3 policiers en civils sont en train de plaisanter avec Mr Bonneau [1], avocat toulousain clairement néonazi qui a pris longuement la parole samedi dernier aux "jours de colère". Ce dernier doit être un avocat connu par ces derniers en cas de bavure de trop...

La relaxe du camarade nous fait chaud au cœur mais ne nous fait pas oublier que la machine juridico policière fonctionne pour écraser les plus faibles et les isolé.e.s.
La solidarité a fonctionné aujourd’hui, faisons en sorte qu’elle fonctionne le plus souvent possible !
Solidarité avec les 7 autres inculpés !

P.-S.

Si vous avez des éléments, des témoignages, des photos... concernant la manifestation de samedi au capitole n’hésitez pas à nous écrire.

Notes

[11)Si vous voulez des informations concernant Mr Bonneau et toute sa clique :
http://fafwatchmp.noblogs.org/post/2013/02/11/les-jeunesses-nationalistes-toulousaines/

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