Rencontres pour des groupes de travail sur le logement

Proposé par ouvriers gens d’ici. L’enjeu est de mettre en place des groupes de travail pour se lier et enquêter auprès des gens menacés de délogement et de déplacement forcé. Nous proposons cette Rencontre à tous ceux qui s’interrogent, tâtonnent, cherchent dans le sens d’un « Qu’est-il possible aujourd’hui de faire, qu’est-ce que je peux faire, du point de ce qui arrive aux gens et non du point de l’Etat et de ses injonctions ? Quelle capacité, singulière et collective, mettre en œuvre pour transformer la situation du point d’un « pour tous » ? ». « Comment se mettre au travail dans cette perspective ? » Voilà le thème de la prochaine rencontre à laquelle nous vous invitons.

1) Quel travail ?

Notre proposition est de constituer, sur des bases définies ensemble, des groupes de travail autour de ce qu’on appelle couramment la question du logement. Cette question touche de manière importante à la vie d’une grande partie des habitants de ce pays, en particulier ceux qui vivent dans ce qu’on appelle les « quartiers » ou les « grands ensembles ».

Les destructions d’immeubles en bon état, les délogements forcés de familles, le déplacement des gens concernés indépendamment de leur volonté de rester ou de partir, constituent aujourdh’ui un élément central, incontournable, de cette question

• à la fois quant à ce que cela signifie de mépris, d’arrogance, de violence de la part des responsables politiques, des « experts » en urbanisme et des idéologues de la « ville nouvelle » ;
• et à la fois comme nécessité et urgence pour les gens concernés à se mettre en capacité d’affirmer ce qu’ils veulent pour eux, leur quartier, leur vie, leur ville. Ces points s’adressent aussi tous ceux qui veulent se mêler de cette affaire.

Les groupes de travail que nous proposons peuvent permettre d’enquêter sur des situations précises, de premettre aux habitants de formuler ce qu’ils ont à dire sur le sort qui leur est fait et ce qu’ils en pensent, de récolter ces paroles, ces affirmations, de les faire circuler pour que d’autres s’en emparent et y réagissent.....
Se lier, à partir de telles situations, à des gens qui y sont affrontés peut permettre de renouer avec un rapport au réel et aux possibilités de sa transformation.

2) Sur quoi adosser ce travail ?

• Autour de l’affirmation « Nous ne sommes pas de la poussière » des batailles, des réunions, des discussions, des initiatives sont prises depuis plusieurs mois par des habitants du quartier de la Reynerie à Toulouse. Ce travail est fait par des gens qui ne veulent pas que la Mairie, la Préfecture, les HLM décident pour eux où et comment ils doivent vivre.

Des choses sont dites par les habitants eux-mêmes (voir sur le site : ouvriersgensdici.net) . Cela peut donner matière à réflexions et discussions dans d’autres lieux où se jouent les mêmes questions. Le GPV (grand projet de ville) avec ses lots de destructions et de déplacements forcés a lieu dans la plupart des grands quartiers de Toulouse : Mirail, Empalot, Izards, Bagatelle... Le terrain d’enquête auprès des gens est vaste.

• Ce travail ne peut se mener que si nous faisons en sorte que l’Etat, le pouvoir, ne soit ni pensé ni pratiqué comme un but ou comme un obstacle : l’enjeu essentiel est de dégager et mettre en évidence ce que pensent des habitants, et de se demander s’il est possible d’en faire capacité, puissance pour transformer la situation.

• Il ne s’agit pas là de faire « coller » ce qu’on pense soi-même à ces situations où des gens essaient de se constituer, mais bien de savoir s’interroger et interroger la situation à partir d’affirmations formulées, de paroles dites et pratiquées.

On le voit bien, cette proposition de travail n’est pas la proposition d’une énième posture à tenir comme c’est de mode aujourd’hui : il ne s’agit pas de formuler un discours généraliste et « systémique » autour d’un « autre monde », où la critique convenue du capitalisme vaut pour « proposition » d’action et de pensée.

Il ne s’agit pas de participer de cette rente de situations où le discours « néo-révolutionnaire » s’alimente de lui-même, mais d’accompagner, pas à pas, situation par situation, un possible qui soit pensé, maitrisé, mis en place avec tous ceux qui, en prise dans des situations, veulent exister et faire sortir ce qu’ils ont à dire.

Puissance des gens et réelle distance à l’Etat ne peuvent exister qu’à ce prix là.

Nous vous proposons d’en débattre lors de la rencontre du 19 Juin à 18h30 :

Rue du Lieutenant Colonel Pelissier, Métro Capitole, Espace DURANTI, salle au 3° étage

Dans le cadre des "Rencontres pour penser l’Aujourd’hui", proposées par "CEUX QUI VEULENT LE PAYS POUR TOUS".

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