Retour sur la journée de grève du mardi 3 février

Proposé par le Collectif des Précaires de l’Education Nationale 31
Un court texte proposant une esquisse d’analyse du mouvement qui peine à se lancer dans l’Education, malgré des dizaines de motifs...
En tous cas on lâche rien !
Prochaine journée de grève votée par l’AG des grévistes pour le jeudi 26 février, à la rentrée !

L’Assemblée Générale des grévistes, une habitude à ne pas perdre

Le 3 février 2015, une journée de grève nationale des travailleurs et des travailleuses de l’éducation (enseignants titulaires, agents territoriaux, enseignants contractuels et stagiaires, Assistants d’éducation, AVS, animateur et animatrices de CLAE...) nous a réuni à quelqu’un-es. Nous étions environ 70 à l’Assemblée Générale le matin et un peu moins lors du rassemblement sous la neige en début d’après-midi.
Ne nous mentons pas, malgré un appel des trois syndicats SUD Éducation, CGT Educ’Action et SNES-FSU, la participation à l’AG n’a pas été très importante, même si l’on doit prendre en compte les conditions météorologique. Malgré tout, il est dommageable de voir que l’outil indispensable et incontournable qu’est l’assemblée décisionnelle n’est pas encore assez investie par les grévistes et a tendance à faiblir depuis le mois de décembre, puisque nous étions 120 avant les vacances de noël.

De la difficulté du débat stratégique

L’autre point négatif est le contenu des « débats ». En effet, après un bilan des établissements et des personnels mobilisés présents, il n’y a encore pas eu de réel débat sur la stratégie à adopter pour élargir la mobilisation et mettre en place un vrai rapport de force face à l’austérité budgétaire et à la précarisation de nos conditions de travail et de salaires. Le calendrier syndical a joué la montre, se calquant sur l’officialisation des dotations globales horaires (DGH), pour appeler à la mobilisation. Ce qui n’a pas pour l’instant permis une réelle entrée en mouvement.
Le fait que les vacances soient décalées donne à cette journée nationale des réalités différentes selon les zones. De manière générale, les journées de grève à la veille des vacances scolaires ne sont pas favorisantes pour la lutte. Ceci dit, aucune perspective de lutte n’a été proposée hormis le vote d’une nouvelle journée de grève pour la semaine de la rentrée, le Jeudi 26 février. Ces grèves de 24 heures ne permettent pas depuis l’automne de faire avancer les revendications de l’AG. Quant au durcissement des grèves, avec la proposition d’entrer en reconductible, il semble ne convaincre qu’une minorité ou du moins ne pas être appuyé par les deux seuls syndicats encore à même de déposer des préavis (SNES et CGT).

Le relatif manque d’offensivité des personnels titulaires sur la question de la précarité dans l’éducation, qui les touche tout aussi directement et pour longtemps, sonne pour nous comme un constat d’échec. Contrairement à nous qui sommes par définition temporaires, flexibles et interchangeables, nos collègues titulaires n’ont pas pris la mesure du rapport entre la dégradation de leurs conditions de travail et le développement de la précarité. Et de fait ils négligent ce point qui est selon nous central.
Cette position qui veut que « la précarité n’est pas que l’affaire des précaires » est pourtant portée depuis le début des Assemblée Générales et de manière plus abrupte lors de celle-ci par notre collectif. Elle n’a, une nouvelle fois, pas suscité de réaction auprès de l’auditoire. Un manque qui ne correspond pas à la relative mobilisation des précaires. Nous représentions plus d’un quart des personnels présents à l’AG.
Même si cette mobilisation a émergé des établissements situés en zones d’éducation dites "prioritaires", cela ne doit pas empêcher l’ensemble des personnels de s’emparer de ce mouvement de contestation. Ces mesures d’austérité touchent, pour le moment à des degrès variables, l’ensemble des établissements. De la même façon que "la précarité n’est pas que l’affaire des précaires", les problèmes auxquels est confrontée " l’éducation prioritaire " ne concerne pas uniquement les établissement fléchés comme tels.

Les précaires une force en construction mais bien représentée

Malgré ce pénible constat, il est important de souligner l’impact de notre grève avec la fermeture et la forte perturbation des services de Vie Scolaire dans les collèges des Chalets, de Bellefontaine, Raymond Badiou de la Reynerie, Marcellin Berthelot et au LEP Roland Garros, pour ne citer que les plus mobilisés, ainsi que dans les CLAE, principalement des quartiers populaires.
La perturbation de ces services-clé reposant essentiellement sur l’exploitation des précaires devrait permettre à la fois la prise en compte de la précarité et de visibiliser la mobilisation globale dans l’Éducation.
Le principal élément d’optimisme réside dans le fait que cette journée a permis la rencontre et les discussions, entre différents groupes de précaires dont certains AEDs isolé-e-s dans leur établissement, le collectif Anims en colère 31 et le collectif des précaires de l’Université du Mirail. Au cours des discussions informelles des propositions ont été évoquées afin de dynamiser le mouvement et de renforcer les revendications d’arrêt de la précarité.
De ces liens tissés avec nos camarades de l’université et des écoles peuvent en découler des perspectives pour conjointement organiser une riposte offensive !!!

La caisse de grève inter-établissements un outil indispensable

D’autres éléments viennent aussi nous offrir des objectifs à court et à long terme.
A été voté la mise en place d’une caisse de grève inter-établissements. Celle-ci, à court terme, est une condition nécessaire dans l’optique de la poursuite des journées de grèves qui pèsent de plus en plus sur nos conditions de subsistance.
De plus, à plus long terme, elle permet de concrétiser la solidarité entre les personnels de l’éducation, notamment envers les plus précaires qui jusque là apparaissaient lors des interventions mais sans véritable cohésion avec les titulaires.
Outre l’importance de la solidarité que comporte la mise en place de cette caisse elle amène l’idée de se doter d’un outil indispensable en vue d’une grève plus dure et reconductible !!!

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