Revue de stress #2.4 - semaine du 26.09

Tour d’horizon de la presse locale et sélection de quelques infos qui nous parraissent intéressantes à relayer, avec toutes les pincettes voulues pour se protéger du prisme déformant adopté par les médias dominants au service de l’ordre établi. Ca continue pour la semaine prochaine ici : https://lite6.framapad.org/p/revuedestress-iaata

Logement

À l’approche de la trève hivernale, les propriétaires et leurs laquais intensifient la pression pour foutre les gens à la rue. Lundi, une douzaine de familles campaient devant les locaux du 115 [1]. "Quotidiennement, ce sont environ 3 500 appels qui arrivent à la veille sociale. De quoi saturer un standard qui ne parvient, au final, qu’à en décrocher à peine 10%, soit 350 coups de fils, dont seulement 10% seront réellement pris en charge" [2]. Une situation soit-disant prise en charge par les services de l’état et de la mairie vendredi après l’évacuation forcée du campement jeudi par les flics et les "services sociaux" réunis. "Au total, 103 personnes dont beaucoup d’enfants, ont été dirigées vers des centres d’accueil pour des demandeurs d’asile, des logements proposés par la mairie, des centres d’hébergement d’urgence ou, solution plus temporaire, vers des hôtels.".

La Dépêche se réjouit de la spéculation immobilière que l’on peut observer dans le quartier Matabiau. "Avec la perspective de l’arrivée de la LGV et de la création d’un quartier d’affaires. « Teso va relancer Croix-Daurade », prédit Philippe Pailhès, de la chambre des notaires, « et le secteur autour de la place de Belfort, proche du centre, va bénéficier aussi des ramblas à Jaurès et de la rénovation de la rue Bayard. Je verrais bien ce secteur devenir le nouveau quartier bobo de Toulouse », ajoute le notaire." Pour une fois que quelqu’unE dit les choses clairement...

À Tarbes, une manif a été appelée par la CIMADE et RESF [3] mercredi après-midi devant la préfecture des Hautes-Pyrénées à Tarbes pour dénoncer les violences subies par les migrant-e-s. « Trois familles avec enfants et bébés, venues d’Algérie, d’Albanie et de Tchétchénie, sont encore à la rue, rejointes par un couple de Kosovars sans enfant et un jeune adulte albanais. »

Travail

Comme d’habitude plein de mini-grèves un peu partout dans le climat social délétère de cette rentrée, et quasiment tous les jours cette semaine dans la région. Lundi, nouvelle grève au CHU de Toulouse, contre les conditions de travail et notamment les rythmes hebdomadaires imposés. Il y aurait ainsi 30% de postes de praticiens hospitaliers vacants, ce conduirait à des semaines de 60 heures quand la durée maximale de travail hebdomadaire est limitée à 48 heures dans la profession. Mardi, grève reconductible lancée à la MJC de Gourdon contre des baisses de salaire et de temps de travail. Mercredi, grève à Latécoère et négociations avec les patrons. "Nous sommes passés de 244 licenciements à 160, indiquait, hier, la direction avec 77 reclassements dont 55 géographiques.". Jeudi, grève à l’université Paul-Sabatier, contre le plan de développement qui prévoit 200 suppressions de postes. "Le conseil d’administration s’était tenu, mercredi, au rectorat sous protection policière, par crainte d’une intervention des représentants du personnel.".

À Airbus pas encore de grève annoncée mais ca arrivera sans doute bientôt alors que le plan de restructuration prévu pour juillet 2017 se précise, sur fond de fusion entre Airbus Group et Airbus aviation civile. Interrogé sur la possibilité qu’il y ait des licenciements, Fabrice Brégier estime « prématuré de le dire ». "L’objectif, au niveau du groupe, dans chaque restructuration, c’est d’abord de faire en sorte que l’on joue sur la mobilité. Si, dans un certain nombre de cas, il y a besoin d’autres mesures, cela sera discuté avec les partenaires sociaux.".

Sinon, mardi quinze salariés d’Air France étaient convoqués au tribunal de Bobigny dans le cadre de l’affaire dite de la « chemise arrachée ». Une centaine de personnes se sont réunies devant le centre de tri postal des Balquières, à Onet-le-Château pour les soutenir.

Police

Mais que font la police et la gendarmerie ? Eh bien en tout cas ils passent vraiment beaucoup de temps à jouer au démineur ces derniers temps, avec une affaire de "colis suspect" quasiment chaque jour, comme par exemple à Montaudran ou bien à Matabiau. Peut-être que les quartiers commencant par M sont particulièrement vulnérables ? On devrait alerter la préfecture de cette coincidence troublante.

Autre affaire qui devrait leur donner du fil à retordre, ou plutôt des clous à détordre... "Depuis maintenant trois ans, les automobilistes du quartier du Récébédou, à Portet-sur-Garonne, près de Toulouse, vivent dans le doute, voire pour certains dans l’angoisse. Tous les jours, ces derniers se demandent ainsi si leur véhicule arrivera à destination sans encombres.Car l’allée des Tilleuls, artère du quartier et axe privilégié des trajets domicile-travail, fait l’objet depuis trois ans d’une obstination bien particulière : celle de jeter des clous de tapissier sur la chaussée de manière fréquente, mais pas régulière." La dépêche nous gratifie même d’un reportage vidéo très apprécié sur cette histoire.

Commerce et industrie

Mardi, inauguration du nouveau site Safran [4] sur la ZAC d’Andromède à Blagnac. Le nouveau site toulousain de 25.000m2 accueille 1.300 personnes, jusqu’alors dispersées dans divers zones de l’agglomération. À quelques encablures, au nord de la RN 224 et en face de l’usine A380, c’est ce lundi 3 octobre que débutent les travaux du parc des expositions de Toulouse (Pex). "D’une surface de 70.000 m² et d’un coût de 311 millions d’euros, le futur parc des expositions de Toulouse sera le troisième équipement le plus grand de Province."

Côté centre commerciaux, la frénésie commerciale gagne à nouveau le sud de Pamiers. Déjà bien fourni en la matière, le secteur va accueillir de nouvelles zones d’activités d’ici début 2017. À Plaisance-du-Touch, des opposantEs se mobilisent pour tenter d’enrayert le début des travaux, avec une tentative de blocage déjà le mercredi 28, et un blocage réussi le lundi 3 octobre.

Mini-bâton dans les roues de la LGV cette semaine, puisqu’un groupe de huit sénateurs de droite et de gauche ont préconisé dans un rapport le gel des LGV, dont le coût est jugé « excessif », au profit du renouvellement du réseau ferroviaire. "Si on les écoute, toutes les grandes villes de France auraient un TGV sauf Toulouse ? Ce n’est pas acceptable" indique Jean-Luc Moudenc.

Petite réjouissance parmi d’autres pour les actionnaires et patrons d’Apple alors que plus de 1 000 élèves de 5e et 4e ont reçu ces derniers jours leur iPad dernier cri. Ils vont pouvoir s’enregistrer en cours d’anglais, filmer une expérience de chimie, ou découvrir les muscles du corps humain en 3D. À terme, ce sont les 100 collèges du département qui seront équipés si on ne fait rien pour s’y opposer.

Fascisation généralisée

Nicolas Sarkozy fera un petit crochet dans la Ville rose, mercredi 5 octobre 2016, avant de filer à Montauban (Tarn-et-Garonne), pour son meeting régional. Le candidat à la primaire de la droite et du centre, qui aura lieu les 20 et 27 novembre 2016, signera à partir de 14 h son livre Tout pour la France, à la librairie Privat, située 14 rue des Arts, dans le centre de Toulouse.

Ce week-end, quelques milliers de personnes se sont rassembléEs à Mont-de-Marsan, brandissant des pancartes « gardons nos traditions », pour défendre des pratiques régionales soit-disant traditionnelles mais en fait toutes introduites pour distraire ou régaler les classes dominantes et exploiter les autres, notamment les animaux. On y compte par exemple la torture et le gavage des oies et des canards [5], la tauromachie [6], et la torture des ortolans [7]. L’occasion pour la Dépêche d’y consacrer tout un dossier complètement niais, où on apprend que la tradition du foie gras en terrine est même liée au journal régional, puisqu’il est conseillé "de le plier en quatre au fond du bain-marie". Laisser cuire 1h et vous obtiendrez un délicieux confit... d’intérêts.

Notes

[1situés 56ter avenue Étienne Billières à Toulouse

[2soit en moyenne 35 sur 3500 appels par jour, ou encore 3465 appels par jour qui ne mènent à strictement aucune aide...

[3CIMADE : Comité inter mouvements auprès des évacués, association d’origine protestante de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile. RESF : Réseau éducation sans frontières.

[4Implanté depuis 1852 en Occitanie, Safran est le troisième employeur de la région dans le secteur aéronautique, avec plus de 3.200 salariés. Moteurs, câblages, bureaux d’études, propulsion spatiale ou trains d’atterrissage, le groupe est leader sur différents marchés de ce secteur.

[5pratique qui remonte certes à l’égypte ancienne mais aujourd’hui associée uniquement au luxe et à la défense réactionnaire de la "gastronomie francaise" et ses avatars soit-disant "démocratisés" par la grande distribution, par exemple les marques Delpeyrat ou Rougié et Montfort, qui appartiennent toutes les deux à des grands groupes réalisant respectivement 450 millions d’euros et 1,5 milliards d’euros de CA...

[6entrée de la corrida espagnole en France au mois d’août 1853 à l’occasion de spectacles organisés en l’honneur... de l’impératrice Eugénie à Bayonne

[7petits oiseaux migrateurs objets d’une sorte d’obsession morbide de la part de rois ou autres gouvernantEs, aristocrates ou bourgeois depuis l’empire romain, voir ici

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