Situation au Testet : résumé sommaire de la manifestation de dimanche soir à Toulouse

Entre 150 et 200 personnes ont manifesté hier soir à Toulouse en réaction à la mort d’un manifestant au Testet dans la nuit de samedi à dimanche. Une manifestation a également eu lieu à Gaillac dans le Tarn. Un nouveau rassemblement est prévu demain lundi à 14h devant la préfecture d’Albi.

Un manifestant est mort hier soir sur la ZAD du Testet, "lors d’affrontements avec la police" comme cela a été relaté par des personnes sur place [1] et repris par la presse.
La préfecture du Tarn refuse de trop communiquer, comme si elle cherchait à gagner du temps. Et l’essentiel du discours du Ministre de l’Intérieur consiste d’ors et déjà à protéger sa police en pointant du doigt les "groupes de manifestants violents", quand la presse, elle, insiste sur un "groupe d’une centaine encagoulés" et blablabla.

Il est mort dans tous les cas du fait de la violence de l’État.

La violence des forces de l’ordre devait tôt tout tard déboucher sur un tel drame. Les blessures importantes infligées au manifestant.e.s au Chefresne était déjà une volonté "casser le mouvement, de faire mal physiquement et moralement" (lire le texte en entier). D’autant plus que s’il faut remonter à 86 pour trouver un mort dans une manifestation, il ne faut pas remonter bien loin pour trouver des victimes de la police [2] .

Comme dans d’autres villes de France [3], le mot a tourné dans la journée et nous étions à Toulouse entre 150 et 200 personnes à nous réunir place Saint-Etienne devant la préfecture en réaction à la mort du camarade manifestant.

Une manifestation est ensuite bruyamment partie en direction de la place du Capitole, derrière une banderole "L’Etat détruit nos vies, détruisons l’Etat", suivi par un dispositif policier ultra-massif dont beaucoup de flics de la BAC.

Au même moment que nous, à Gaillac dans le Tarn, une manifestation a été dispersée dans les gaz lacrymogènes des gendarmes [4].

Un autre rassemblement est prévu ce lundi devant la préfecture d’Albi à 14h.

Ainsi que dans une dizaine d’autres villes, dont la liste est publiée ici.

P.-S.

Extrait de l’appel à manifester à Nantes contre la violence d’Etat, par des occupant-e-s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

"Ce décès révoltant n’est malheureusement pas suprenant dans ce contexte. A Notre dame des landes, au Testet et partout où nous nous opposons à leurs desseins, nous avons dû faire face au déploiement crû de la violence d’Etat. Si nous avons bien compris de notre coté que nous ne pouvions nous contenter de les regarder docilement détruire nos vies, eux ont démontré qu’ils ne nous feraient aucun cadeau. Pendant les mois d’expulsion de la zad de Notre Dame des Landes, de nombreux camarades ont été blessés gravement par des tirs de flasballs et grenades. Sur la seule manifestation du 22 février 2014 à Nantes, 3 personnes, visées à la tête par des flashballs ont perdu un œil. Depuis des semaines au Testet plusieurs personnes ont été blessées elles aussi et d’autres accidents tragiques ont été évités de justesse lorsque des opposants se sont faits délogés, notamment des cabanes qu’ils avaient construites dans les arbres. Pourtant c’est bien, entre autre, parce que des milliers de personnes se sont opposées physiquement aux travaux, aux expulsions, à l’occupation policière de leurs lieux de vie que le projet d’aéroport de Notre dame des landes est aujourd’hui moribond, et que le barrage du Testet et ceux qui devaient lui succéder sont largement remis en question. C’est cet engagement en acte qui a donné une puissance contagieuse à ces luttes et qui menace partout aujourd’hui l’aménagement marchand du territoire." Lire le texte dans son ensemble

Notes

[2Le livre permis de tuer et le site urgence notre police assassine, et pour nous à Toulouse la mort de Timothée Lake en essayant simplement de survivre.

[3Voir le compte-rendu de la manifestation parisienne sur le site Paris Luttes Infos

[4Des échos dans la presse locale

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