Suite à l’occupation de l’OCDE...

Nous, chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires, employés de Pôle-Emploi, à l’occasion de la journée de lutte européenne du 14 novembre contre la précarité, avons occupé le siège de l’OCDE.

14 novembre 2014, occupation du siège de l’OCDE, suite.

Nos actions ne leurs laisseront plus de pause.

Cette institution internationale publie régulièrement des préconisations visant à une plus grande adaptation des politiques aux exigences de l’économie.

Par exemple, dernièrement Le Monde faisait un constat des conseils communs du FMI, de l’Europe et de l’OCDE pour réformer la France :

  • simplifier les échelons territoriaux ;
  • réduire l’indemnisation du chômage, en réintroduisant notamment la dégressivité des allocations ;
  • libéraliser les professions réglementées ;
  • modifier le système des retraites ;
  • assouplir les horaire d’ouverture des magasins.

Nous sommes les experts de ces politiques : c’est nous, dans l’emploi ou non, devant des guichets de Pôle Emploi, des Caf, des CPAM, face à la disparition des services publics, face aux diverses formes de violences du quotidien, qui en subissons les conséquences. Si nous les dénonçons c’est en connaissance de cause. Les radiations automatiques, les indemnités de misère, les contrôles domiciliaires, la remise au travail obligée, la culpabilisation, la dénonciation de nos pratiques d’emploi intermittentes ou intérimaires par des politiques ou des experts qui eux n’ont jamais eu à pousser la porte d’une agence Pôle Emploi de leur vie : nous les vivons, nous les connaissons, nous les étudions et nous les dénonçons depuis des années.

En lien avec cette expertise du quotidien nous avons aussi des propositions. Notamment au travers du Nouveau Modèle d’indemnisation des salariés à l’emploi discontinu, conçu collectivement par les premiers concernés. Il s’agit de propositions concrètes, mutualistes, pour apporter une réelle protection sociale adaptée la discontinuité de l’emploi qui se généralise. Devons nous nous étonner que l’OCDE ne l’ait pas étudié ? Certes non, puisque son but est finalement le plein emploi précaire pour chacun.

En cette journée de mobilisation, nous avons vu que nous sommes nombreux, déterminés à Paris, en région et dans toute l’Europe. Cette journée européenne nous a inspiré l’envie de porter notre lutte au delà de nos adversaires les plus directs, pour nous attaquer désormais à ceux qui inspirent leurs politiques.

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Jusqu’ici nous avons porté nos actions en direction des lieux d’application des politiques libérales : agences et directions de pôle Emploi, Unedic, Ministères, etc.
Aller à l’OCDE nous a inspiré l’idée d’élargir le champ de nos actions. Nous les porterons donc désormais aussi en direction des institutions productrices de cette religion du marché et de son clergé. Institutions internationales, écoles de commerce, universités, chaines de radio ou de télévision, journaux économiques, chroniqueurs ou prétendus experts, nos actions ne leur laisseront pas de pause.
Nous invitons aussi tous ceux qui le désirent et le peuvent à s’engager dans ce même mouvement d’occupation, d’obstruction et de blocage de tous les lieux de conception et de diffusion de la doxa du marché.

Ils prétendent occuper nos vies, nous remettre au travail ? Nous occuperons leurs bureaux, nous perturberons leur sale boulot.

Samedi 6 Décembre : mobilisation nationale contre le chômage et la précarité !
Grande manifestation à Paris, mais aussi Bordeaux, Marseille, Toulouse...

Coordination des Intermittents et Précaires IdF, SNU FSU Pôle Emploi, Solidaires Sud Emploi IdF, Sud Culture Solidaires IdF.


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