Toulouse demande « justice et vérité » pour Théo Luhaka

Samedi 11 février, une manif de soutien à Théo et à toutes les victimes des violences policières était appelée par le collectif toulousain de soutien à la famille Traoré. Le mardi 7 février avait déjà eu lieu une manif sauvage réunissant 150 personnes à la nuit tombée.

Au Capitole à l’heure dite (15h), quelques centaines de personnes sont réunies dans une ambiance assez tendue : des CRS et leurs boucliers nous font face à quelques mètres.

Le cortège prend la direction de Saint-Pierre par la rue Pargaminières et les premiers slogans commencent à fuser : "Flics, violeurs, assassins", "Pas de justice, pas de paix", ou encore "Tout le monde déteste les violeurs".

L’ambiance se réchauffe, on est nombreux.ses (500 personnes ?) et, contrairement au rassemblement dernier, on n’a pas affaire qu’au cercle militant habituel.

Ca tag un peu dans la rue Parga, puis, arrivé-es sur le quai Lucien Lombard (entre Saint-Pierre et la Daurade) les baqueux qui marchent à nos côtés sur les trottoirs se font chatouiller par quelques merdes de chiens opportunes.

Un tournevis est utilisé pour crever les pneus des caisses de bourges rencontrées sur le trajet.

La police se fait copieusement insulter,, les slogans sont repris avec force : "Police raciste, police patriarcale", "Les baqueux dans la Garonne", "Elle viole, elle traque, faut caillasser la BAC !"

Esquirol : c’est bloqué, le cortège prend le Pont Neuf. A Saint-Cyp, la tension monte encore d’un cran, "Dégagez, dégagez, dégagez !"

Etonnamment, les flics se contentent d’encadrer le cortège, sans trop de provocations et encore moins d’intervention. Ils encaissent tout le long nos insultes pleines de rage ! Des K-way prévoyants ont déplié leur banderole renforcée et les tags continuent sur les abribus.

Au Pont Saint-Michel, impossible d’aller plus loin, l’accès au Palais de Justice est compromis. Après dix minutes d’hésitations, de concertations et de prises de parole, le cortège repart avenue de Muret ! (On marche déjà depuis plus de 3km !)

Photo : CAMé

Passé-es Croix de Pierre, les slogans hostiles à la flicaille reprennent, jusqu’aux Arènes où les noms de victimes de la police sont égrainés par le Collectif de soutien à la famille Traoré, aux cris de "Justice et vérité !".

En conclusion, une manif déter mais rejoignable. Petit à petit, on reprend l’habitude de manifester dans le centre-ville, sans demander l’autorisation. Un prochain rendez-vous est donné par le Collectif de soutien à la famille Traoré le 25 février au TO7 au Mirail à partir de 14h. Manifs et émeutes se succèdent dans le reste de la France, ce qui laisse entrevoir le début d’une séquence ?

Liens :

Communiqué du Collectif de soutien à la famille Traoré :

Plus de photos :

Photo : CAMé

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  • 14 février 2017

    mouais je ne suis pas très convaincue par cet argument... la différence entre ces deux cas est avant tout que le second a été tué, donc la question de l’oubli numérique ne se pose pas de la même manière que pour une personne qui devra assumer toute sa vie un nom qui aura fait la une de la presse, qui plus est pour une affaire de viol.
    Par exemple les journalistes ont également largement nommé Adama Traoré ou Malik Oussekine... ils ont aussi parlé d’Alexandre T. dans le cas d’un homme violé par un policier à Drancy en 2015.
    Bref, sans sous-estimer le caractère raciste ou sexiste des choix sémantiques des rédactions, cette analyse semble un peu dangereuse (d’autant plus qu’on arrive vite à court de comparaisons du fait de l’immense majorité de personnes racisées parmi les victimes de violences policières....) et surtout ne s’interroge pas sur la volonté des victimes ou de leurs proches.
    La règle pourrait être de préférer taire les noms de famille lorsque les personnes concernées et/ou leurs proches choisissent de ne pas communiquer là-dessus, et au bénéfice du doute, lorsque la presse grand public ne les diffuse pas largement.

  • 14 février 2017

    Merci pour ton commentaire. Mais ce qui interroge, c’est pourquoi sommes-nous les seul-es à afficher son nom, tandis que pour les victimes blanches de la police c’est la norme et pas l’exception ? Les personnes racisées n’ont-elles pas de nom de famille ? "L’affaire Théo" est dans tous les médias, mais a-t-on déjà entendu parler de "l’affaire Rémi" ?
    Sur l’oubli numérique, j’ai bien peur que Google n’ait pas besoin de nous...

  • 14 février 2017

    Vous savez que vous êtes les seuls à afficher sur tous les textes, et principalement sur les titres d’articles, le nom de famille de Théo... Il se retrouve déjà au centre d’un truc alors qu’il s’en serait surement bien passé. Et tout ce qui se passe en ce moment dépasse sa propre personne, pour s’inscrire dans une lutte globale contre toute les violences policières. Et sans "oubli numérique", je m’interroge vraiment sur l’utilité de publier son blaz !

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