[Vintimille] Arrestation et détention provisoire d’un camarade

Communiqué du Presidio permanente No border de Vintimille (traduit de l’italien) sur l’arrestation de Fouad un camarade solidaire des migrant.e.s bloqué.es et maltraité.es à la frontière italienne. "La justice poursuit la solidarité, et ses stratégies d’intimidations visent à détruire celles et ceux qui luttent au quotidien afin de permettre à tous et toutes de vivre dignement et de changer ce système injuste et mortifère, qui avilie et humilie. "

Dans la nuit de dimanche 23 août, à Ponte San Luigi, à environ une heure du matin, quatres militantes du presidio permanente (campement permanent) No Borders, montent comme chaque soir à la frontière afin de surveiller ce qu’il s’y passe. Dans une situation de tension provoquée par l’énième journée de frustration, nous avons été témoins d’une réalite absurde : au coeur de cette “Europe Civilisée” bafouant les droits des êtres humains, des personnes sont enfermées pendant des heures, sans eau, ni nourriture, dans des containers et sous la pluie battante, coupables du seul fait de ne pas être né.e.s au bon endroit. Fouad, une personne solidaire arrivées au campement, était déja sur place en train de discuter avec les déporté.e.s pour s’assurer de leur état. Indifférant aux menaces et insultes incessantes de la PAF (police aux frontières), il demande à la police de leurs donner des parapluies, de la nourriture et des cigarettes.

La tension entretenue par les policier.e.s est plus importante que d’habitude, matraque à la main, ils empêchent les militant.e.s de s’approcher des containers et de parler aux déporté.e.s.
En quelques minutes, nos quatres camarades voient Fouad se fairer pousser avec violence, sous la menace constante de matraques et gazeuse. Fouad se retrouve à quelques mètres des barrières et continue à parler aux déporté.e.s, avant de se faire mettre au sol et trainer au poste frontalier, son attitude n’étant qu’un pretexte fallacieux pour justifier l’intervention névrotique et brutale des policier.e.s.

Sous le regard des autres activistes, Fouad se fait frapper, le visage plaqué au sol avec force par l’un des policiers. Il est ensuite embarqué dans une voiture de police, malgré le fait que l’un.e d’entres eux/elles soit en train de l’étrangler, Fouad arrive a communiquer avec les camarades, affirmant qu’il s’est fait tabasser à l’intérieur des locaux de la PAF.
Notre camarade a donc demandé à voir un medecin et un avocat, il est tranporté a l’hôpital de Menton, où il n’a même pas reçu les soins nécessaires (mais où le policier ayant soit-disant subit des violences a pu faire constater son abrasure de l’épiderme qu’il s’est faîte après avoir agresser notre camarade). Aussi, durant sa garde à vue, et selon son avocate, Fouad n’a pas eu accès à un quelconque repas.

Lundi, au tribunal de Nice, en présence des témoins, s’est tenue l’audience statuant sur son incarcération. Il est maintenu en détention provisoire jusqu’a son passage au tribunal d’Aix en provence (qui doit une bonne fois pour toute statuer sur la validité ou non de sa mise en détention), tout cela parce que notre camarade est consideré comme potentiellement dangereux aux yeux de la justice. Les trois chefs d’accusation imputés à notre camarade sont : outrage, rebellion et agression envers un dépositaire de la force publique. C’est d’autant plus absurde que l’audience ne s’est pas basée sur les faits s’étant déroulés à la frontière au moment de l’arrestation, mais sur des présomptions de culpabilité du fait de son passé militant.

Malgrè les témoignages et les preuves irréfutables qui seront presentées, Fouad passe actuellement ses jours en prison en attendant le résultat de son recours.
La justice poursuit la solidarité, et ses stratégies d’intimidations visent à détruire celles et ceux qui luttent au quotidien afin de permettre à tous et toutes de vivre dignement et de changer ce système injuste et mortifère, qui avilie et humilie.
Les personnes qui s’y opposent au nom de la liberté ne se laisseront jamais abattre, malgré les menaces, les arrestations et les violences de l’Etat.

Aujourd’hui plus que jamais nous restons aux côtés de Fouad.
Aujourd’hui plus que jamais, nous devons lutter contre toutes les discriminations, contre toutes les repressions, et contre toutes les frontières.

WE ARE NOT GOING BACK – FOUAD LIBRE !

 
Presidio Permanente No-Borders

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