Place Belfort. 15H00.
Une centaine de personne se sont rassemblées à coté d’un char et de quelques banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Fight The Tower », « Abattre TESO », « Prendre la rue Sortir de l’impasse ». Parmi ces gens, on peut distinguer les visages flétris et tristes d’élus locaux et autres urbanistes : Jean-Luc Moudenc, maire de la ville de Toulouse, Carole Delgas, présidente de la région, Joan Busquets architecte majeur du projet et Alain Garès directeur général d’Europolia, la société d’aménagement de TESO... imprimés sur des assiettes en carton.
« Ni premier tour, ni tour d’Occitanie ! »
Malgré leur apparence sévère, il faut croire que plus on est de fous plus on rit... Les protagonistes n’ont pas tardé à claironner joyeusement leur mécontentement quant au nouveau phallus géant qui devrait être érigé sur le territoire de la gare Matabiau : « Pierres par pierres, murs par murs, on détruira l’Occitanie Tower ».
« Bayard , Bayard, Bayard Générale ! »
Entre deux orages, le cortège traverse les endroits touchés par les projets de restructuration urbaine. Devant le siège social de Kaufman and Broad, sur les travaux rue Bayard, en face des locaux de Toulouse Nécropole, des manifestants grimés en acteurs du projet présentent les plans machiavéliques concernant le polissage de la ville, sous les acclamations ironiques du cortège qui prône plutôt l’autogestion. Retrouvez le texte du discours ici.
« Et on promène nos poulets ! »
Depuis le début, les RG sont de la partie, déçus qu’ont leur ait refusé des masques de Moudenc. A Jean-Jaures, les flics se multiplient, comme affamés, et les fourgons nous suivront jusqu’à la fin sous les quolibets. La balade se termine au Houla-hoops, un squat menacé d’expulsion par Vinci, car situé dans le quartier Bonnefoy que restructure le TESO. Les poulets doivent se contenter de nous voir nous y retrouver sous leurs yeux. L’assemblée ne souhaitant pas profiter de leur parole, il leur est sommé de se disperser sous peine d’un lancé de grenade imminent. « Connasse ! » braillent les exclus.
Une assemblée s’est donc tenue à la suite de la balade. L’idée, c’est de ne plus se retrouver à 10 pélos pour lutter par-ci contre la destruction d’un parking gratuit pour en faire la « base de vie » du chantier (Bonnefoy), par-là contre l’expulsion d’un logement, mais de pouvoir dessiner une vision plus générale des avancées de la métropole afin de se coordonner contre cet ennemi commun.
La première partie de l’AG était donc un moment d’échange qui mêlait des prises de parole sur le projet TESO, mais aussi sur le projet Val Tolosa (projet de MÉGA centre commercial à Plaisance-du-Touch), sur la gentrification du quartier Arnaud Bernard, la fin du marché de St Sernin.
Nous avons ensuite tenté d’élaborer ensemble la suite de cette lutte et ainsi décidé que, tous les premiers dimanche du mois, des discussions auraient lieu dans des lieux publics, parcs ou chantiers, pour échanger sur le(s) projet(s) et s’organiser en conséquence.
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