* Un suivi en direct avait été réalisé pendant la journée. Cet article se veut un retour plus global.
Nous étions sûrement plus de 20.000, comme l’annonce la préfecture, alors qu’elle nous estimait à 10.000 le 9 mars. Mais peut-être moins que 100.000, comme l’affirme la CGT.
Régionalement, la presse rapporte selon les sources 1000 à 2000 personnes à Auch, 7000 à 10000 à Rodez dont une partie a occupé la mairie socialiste, 700 manifestantEs à Castres, 1500 à Figeac, 1100 à Cahors, 8000 à Albi, 1000 à 2500 à Montauban...
De bon matin, blocages et barricades se mettent sur leur 31
La Fac du Mirail : occuper pour mieux bloquer
Une quarantaine de personnes ont occupé une salle mercredi soir pour pouvoir mettre en place le blocage au petit matin jeudi.
Le blocage s’est fait dans différentes entrées de la fac avec des piquets de grève, des barricades (barrières, poubelles, chaises).
Du blocage considéré comme un des beaux-arts
L’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse est bloqué, ainsi que l’Ecole des Beaux Arts !
Les lycéen·ne·s sont déters
Les lycées de Jolimont, Saint-Sernin, Aragon et Arènes sont bloqués, et même le lycée privé catholique de Sainte-Marie-de-Nevers, dont la journée de cours a carrément été banalisée par la direction, et tant pis pour le bac blanc !
Des barricades pour le 32 mars
Des barricades ont été enflammées sur les deux boulevards qui longent le canal du Midi en réponse à l’expulsion de la Maison du 32 mars et en soutien aux interpelléEs.
Plus tard dans la matinée, une banderole est confectionnée pour la manif. Elle sera rangée assez vite, les baqueux ayant la fâcheuse tendance à la coller de près...
Une manif qui déborde le dispositif syndical et policier
Trois beaux témoignages nous sont parvenus. Nous les livrons tels quels :
On déteste la police... et elle nous le rend bien
Depuis 15h divers blesséEs lors de la manif ou en lien sont accueilliEs à l’hôpital J. Ducouing :
- un manifestant bléssé par matraque en plein front et atteint au mollet (l’hématome fera bien 10cm) par une grenade (quel type ??) lancée à bout portant (- d’un metre).
- Un manifestant intoxiqué d’avoir inhalé trop de gaz lacrymo et a subi un malaise.
- Une dame enceinte (non manifestante) qui se rendait à la pharmacie et s’est retrouvée coincée sous une pluie de lacrymo. Très choquée, elle sera gardée en observation.
- À 15h15, un journaliste photographe (Maxime Reynié, agence Citizenside) admis aux urgences pour coups de matraque sur la tête et à d’autres endroits avec son brassard « Presse » taché de sang. Il en sort avec 3 points de suture sur le crâne. Son récit : mis à terre et frappé à terre par des CRS en dépit de son brassard, ses cris et plaintes « je suis de la presse » n’ont pas arrêté les coups. Ce n’est que lorsqu’un gradé est intervenu que les coups ont cessé de pleuvoir.
- Parmi les « gazéEs malgré eux » on peut noter : une fillette de 9 ans, un enfant dans sa poussette et les parents respectifs" (reçu par mail).
Une vidéo tourne beaucoup depuis jeudi. On y voit un groupe de manifestantEs pacifistes assisES par terre se faire généreusement asperger de gaz lacrymogène à bout portant.
On a brûlé Manuel Valls !
Reçu par mail :
« Vers 13h15 est arrivé porté sur un caddie de supermarché et poussé par quatre personnes le roi Valls en papier mâché de 3 mètres de haut. Les baqueux et les S.O des syndicats n’y ont vu que du feu. Ainsi, Valls, le fossoyeur de nos droits, a brûlé vers 13h30 dans une joie partagée par tous et toutes : les totos très heureux.euses et les syndiqués.ées aussi, comme si ça avait été prévu, « organisé » en haut lieu… Que dalle, ce pantin à cramer attendait son sort depuis la manif de samedi dernier en soutien à la Zad de NDDL… »
Après la manif : répression, solidarité, occupation du théâtre Garonne
Répression
Samedi matin, La Dépêche, forte de ses relais dans la police, nous informe que :
- 8 personnes âgées de 16 à 25 ans ont été placées en GAV suite à des feux de poubelles et des jets de projectiles.
- 6 d’entre elles ont été laissées libre, dont 3 mineurEs de 15 à 16 ans.
- Les 2 autres, âgéEs de 21 et 22 ans, seront présentéEs au tribunal correctionnel dans les prochaines semaines pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Une de ces interpellations, très violentes, a été filmée.
Occupation du Théatre Garonne
A l’appel des intermittentEs et précaires, le Théâtre Garonne est occupé après la manif. Une AG se tient, on y discute du bilan de la journée et des perspectives d’actions. S’ensuit une projection du film "Merci Patron", puis l’occupation du théâtre jusqu’au lendemain matin.
Rassemblement au commissariat
A partir de 18 heures, entre une soixantaine et une centaine de personnes se sont rassemblées en soutien devant le comico. Une neuvième personne a été hélas interpellée pendant ce rassemblement.
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