Contre l’aménagement autoritaire et la ségrégation urbaine [9 et 10 décembre]

Le programme complet des deux journées de discussion et d’échanges pour mieux comprendre la situation à Toulouse, tenter d’identifier un peu mieux à la fois les causes et les processus à l’oeuvre et visualiser ce qui peut nous donner de la force dans ces combats souvent très inégaux. Ce sera au hangar de la Cépière.

Comme beaucoup d’autres villes, Toulouse est profondément marquée par des projets d’aménagement urbains massifs : destructions de logements ; constructions par quartiers entiers ou par petits immeubles dispersés ; changement de "vocation" (et d’usage) de certains espaces. Voilà 50 ans que l’on nous sert la même rengaine du développement économique, et pour quels résultats ? Consommation des terres agricoles, ségrégations urbaines, mal logement, hausse des loyers et des prix du foncier. Et pour couronner le tout, les impacts du réchauffement climatique se font de plus intensément sentir, sans jamais infléchir cette course à la croissance.

Des enjeux cruciaux, tant pour nos vies quotidiennes que pour l’avenir, sont confisqués par des élites techniciennes et des assemblées politiques verrouillées. Les décisions prises vont dans le sens d’une logique de classe qui favorise les promoteurs immobiliers, les gros propriétaires et les intérêts économiques de la bourgeoisie. Les élu·es nous vendent de l’avenir qui chante en vision 3D.
Dans ces diaporamas prospectifs aux couleurs acidulées, la ville est représentée comme une utopie socialement homogène, vaste espace marchand débarrassé de toute conflictualité sociale et politique. Ces projets d’aménagement se mènent au mépris d’une grande partie des habitant·es, usagèr·es des espaces urbains ; quand l’objectif premier n’est pas de les en faire partir, purement et simplement.

Dans cette construction du futur c’est le présent qui est consciencieusement démoli par une violence silencieuse mais bien réelle.
À la Reynerie : depuis 2001 des décennies de poussières, des barres laissées vides, des promesses non tenues, des déménagements forcés, des personnes traitées comme "de la poussière". Dans les faubourgs de la gare depuis 2008 : expulsions, expropriations, immeubles et espaces publics laissés à l’abandon, flou et désinformation, augmentation des loyers, harcèlement policier et intensification du contrôle répressif sur la rue, pressions multiples qui entraînent des divisions entre différentes catégories de personnes qui auraient intérêt à s’unir. Partout dans la ville la pression des promoteurs immobiliers pour s’accaparer des terrains constructibles. Pression souvent exercée sur des personnes agées, isolées, qui passe sous les radars. Dans les périphéries, ils accaparent les espaces libres, en jachère, qui sont utilisés de manière informelle ainsi que les terres agricoles et naturelles (Paléficat, Pradettes). Dans la continuité de ces recompositions prédatrices de la ville, s’exercent une ségrégation raciste laissant les Voyageurs et Voyageuses dans des zones souvent polluées et très excentrées, mais aussi une ségrégation sociale : personnes à la rue, TDS, usagèr·es des services publics de 1ère nécessité, (île du Ramier ré-aménagée, hôpital la Grave vendu au plus offrant). Sans oublier bien entendu la hausse des loyers et du foncier, qui pèse sur les pauvres et les précaires.

Dans bien des cas, confronté·es à la temporalité longue de ces changements et aux moyens massifs mis en oeuvre, il est difficile de ne pas se laisser gagner par un sentiment d’impuissance et abandonner tout espoir de résistance. Pourtant, combien de catastrophes auraient eu lieu sans la mobilisation des habitant·es ?

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