AIMEZ-NOUS ! (ou quand la police dévisse)

Visiblement vexé par la qualité des barricades érigées pour l’acte IV à Toulouse, les forces de l’ordre avaient dans l’idée de se venger

A coup de matraques, de gazages et de tape à l’œil.

En début de semaine on nous annonçait avec honneur l’arrivée des blindés de la gendarmerie. Puis ensuite que nous avions la primeur de recevoir dans la ville rose deux camions canons à eau. Enfin qu’un tas de renforts allaient venir pour suppléer les pauvres policiers et gendarmes fatigués
Et comme des sales mômes vexées et mal éduqués, ils n’ont pas voulu qu’on touche à leurs jouets. A peine un peu de peinture projeté sur les tanks qu’une pluie de gaz lacrymos s’abattaient sur nous tandis que de l’autre côté le camion à eau justifiait sa venue et son coût. Nous étions pris en étau.
C’est ici que l’on voit les premières marques de faiblesses. Parce que pendant que tout le monde se dirige vers St Aubin, leurs gros tanks et leurs gros camions à eau restent comme des cons sur les boulevards, coincés comme des gros objets encombrants.

On fait le tour et hop nous revoilà tous à Jean-Jaurès laissant derrière nous les gros joujous de la gendarmerie. Le cortège décide de repartir vers Arnaud B sous les cris de « la fête est plus folle au Capitole ». Alors qu’on bifurque à l’angle de Jeanne d’Arc pour prendre la rue Alsace Lorraine, les flics paniqués par la mobilité de la foule et par ce contournement gaguesque gazent sans réfléchir. Sans réfléchir qu’autour il y a des gens, des enfants, des personnes âgées. La rue Alsace Lorraine tombe dans le nuage. C’est la panique à bord, des familles courent, mouchoirs sur le nez des gosses pour éviter de respirer cet air malsain.

A Jean-Jaurès pendant ce temps ça défend, ça construit un peu des barricades puis d’autres essaie de joindre la gare par la rue Bayard. Enfin disons que ce sont les flics qui gazent à nouveau et forcent la centaine de personne à s’engouffrer rue Bayard là où se trouve exactement des camions de flics postés ici pour on se sait quoi et qui ne demandaient rien à personne. Et surtout pas à se faire gazer par leurs collègues. La rencontre improbable sous les nuages qu’ils subissent eux-mêmes (ainsi que des petits graf).

Arrivés en haut de Bayard, devant la gare, on se rend compte que les flics ont encore perdu la face. Ils ne sont même pas dix pour défendre la gare. Les différents points de crispation et la mobilité mettent un genou à terre à leur organisation. Ils flippent et tirent à hauteur d’homme avec leur LBD. Un gars se le prend dans l’épaule. Par chance il est assez grand. Un autre et c’était dans la tête. ça gaz et ça courre encore.

Puis ça sera comme ça jusqu’à la tombée de la nuit, sous la pluie. Y’a des groupes de partout. Certains sont devant le capitole. C’est la nasse, c’est le gazage. Gaz dont est tous d’accord pour dire la haute teneur en nocivité. Dans le nuage c’est la gerbe directe.

Ça s’éparpille encore. Mais ils ont gazé le centre-ville. Les flics ont gazé le centre-ville. Dans les ruelles de la vielle ville, c’est la BAC qui entre dans la danse comme des chiens enragés. Même à ce jeu qu’ils affectionnent ils semblent perdus et rentrent têtes basses pendant qu’un dernier groupe de révoltés s’agite vers St Cyp.

Les flics ont donc gazé le centre-ville. Si l’adage tout le monde déteste la police n’est pas totalement vrai puisque les riches doivent encore les apprécier, il est certain qu’hier on pouvait lire la rage et la haine anti flics dans les yeux des mamans ou des vieux qui se prenaient en pleine poire les gaz lacrymos. Le mouvement des gilets jaunes a permis aux gens d’ouvrir les yeux par rapport aux violences policières.

Alors que la nuit était tombée depuis un bon moment, la tension n’arrivait pas à redescendre. Au rond-point d’Arnaud Bernard à chaque fois qu’une bagnole de flics passait elle se faisait copieusement huée. Les flics ont encore perdu des admirateurs. Pour preuve nous avons assisté à leur faillite et à cette scène surréaliste. Un fourgon de flics passait avec le haut-parleur qui crachait : « AIMEZ NOUS, NOUS SOMMES LA POUR VOUS PROTÉGER »
Samedi dernier les forces de l’ordre ont dévissé.

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