Acte 6 - Emeutes de Noël

Récit d’une trajectoire lors de la journée du 22 décembre entrecroisé d’autres témoignages.

Les évenements racontés ne sont pas exhaustifs, notamment à propos de la violence de la répression. Soutien à toutes les personnes qui l’ont subies.

14h, les premières personnes commencent à se réunir à Esquirol, lieu appelé par les gilets jaune pour l’Acte 6, ce samedi 22 décembre.
De quelques dizaines à quelques centaines, la masse contestataire grossit et se sépare en différents cortèges qui passeront à la Daurade, à Arnaud Bernard et à François Verdier. La flicaille semble préparée, particulièrement à François Verdier où les canons à eau sont de sortie, où les grenades ne tardent pas à pleuvoir, parfois au milieu de la foule.

Les cortèges se réunissent finalement à Jean Jaurès, environ 2000 personnes. Ca bouge pas énormément de notre côté, trop de flics, un RDV est posé place du capitole. Un cortège s’y rend vers 16h, bruyant, chantant, le maudit marché de Noël est encore gâché. Pas le temps de traîner, pas envie d’être nassé, la manif se déplace vers les rues commerçantes et... ça passe ! On déboule dans une rue d’Alsace-Lorraine bondée à deux jours de la plus grande fête capitaliste !

On chante, c’est joyeux, mais les marteaux et les pavés semblent rester dans les hottes. Personne n’en a ou personne ne le sent... quel dommage.
Nous arrivons à Esquirol, c’est la même, on est nombreux, on est puissant, mais on déborde pas. Après quelques hésitations, la sagesse collective nous épargne finalement le piège Saint-Cyprien.
Plusieurs personnes s’en prennent aux barrières du chantier du métro Esquirol, l’atmosphère s’électrise, une barricade voit le jour, puis la foudre frappe le Crédit Mutuel. Bang ! L’étincelle qui met le feu aux poudres, acclamations, indignations, la foule crie, un tag apparaît et les attaques contre le système se succèdent.
Une partie des vitrines et des distributeurs de billets de la rue de Metz sont cassés, la nuit tombe et le cortège émeutier s’engouffre dans la rue des Couteliers à l’assaut des Carmes. La foule hurle, scande des "Macron démission" et des "Toulouse, Toulouse, soulève-toi !" jusqu’à débouler à la station métro Carmes. Les banques sont rapidement étoilées, et le siège social de la Caisse d’Epargne va subir des assauts répétés pendant 10min. Pavés, poteaux, coups de pieds, notre énergie n’est pas parvenue à créer une brèche pour saccager le siège de l’intérieur. La prochaine fois !

Noyée sous le gaz lacrymo, la horde prend la rue Ozenne qui sera fracassée elle aussi. Un autre marché de Noël troublé. Sur les allées Jules Guesde, en route vers le grand rond, un engin de chantier. Il a encore les clés surle contact ! A défaut d’avoir réussi à le piloter pour charger les keufs, on a réussi à allumer le moteur.
Les keufs justement envoient du gaz et nous chargent, ils sont peu mais on avait pas de projectiles.
Le cortège avance vers le grand rond puis François Verdier, jusqu’à Compans, pour finalement arriver à Saint-Pierre.

Si a certaines endroits la répression a été intense, à d’autres la police a semblée dépassée. Les groupes plus isolés ont été traqués, parfois nassés et attaqués à coup de grenades et de flashball. 19 interpellations, 14 GAV et de nombreux.ses blessé.e.s.
Moins inquiété, le cortège émeutier, dont les déplacements collectifs ont été particulièrement efficaces, a pu se mouvoir dans tout le centre-ville, et les charges durant les affrontements ne comportaient pas tant de flics. Avec des projectiles ou des bâtons on aurait pu en repousser certaines, pensons-y !
Aussi, lorsque le cortège, amoindri, se déplaçait vers Compans sur le boulevard de Strasbourg, il était suivi derrière par seulement 10-20 flics et 4 camtar qui n’étaient même pas remplis, uniquement par leur pilote. A plusieurs reprises certaines positions policières comportant peu de flics ont du reculer face au nombre. Continuons à forcer les barrages et si nous le pouvons, attaquons !

Entre temps l’Acte 7 est passé. Sans vouloir en faire une analyse, le cortège est allé s’enliser à Saint-Cyp où nous étions déjà bien attendus. Se donner comme rendez-vous Arnaud Bernard ne nous a peut-être pas facilité le parcours.
Dans le secteur de Fer à Cheval, les déplacements collectifs tardaient et se focalisaient parfois sur des positions non-atteignables en raison du dispositif policier, comme le pont pour se rendre au Palais de Justice. Logiquement, nous avons fini par nous faire charger vers Fer à Cheval, salves de flashball, pluie de lacrymo et quelques GLI au milieu du cortège.
Pour les prochaines fois, évitons Saint-Cyprien ! Et surtout, restons mobiles.

Contre l’ennemi policier et financier, en 2019 les samedi seront émeutiers !

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