Aero-Mort : RDV mondial du business de la guerre

Du 29 novembre au 1er décembre 2022, il y a la "Convention d’affaires internationales des industries aéronautiques et spatiales" AEROMART, au MEET de Toulouse.

Toulouse a une longue histoire de production d’armement. Tout commence sous Louis XIV avec la production de poudre à canon, puis divers produits chimiques à vocation "civile" et militaire. Une histoire ponctuée d’"accidents" industriels à base de bâtiments qui font boum, comme AZF, le dernier en date. En plus de la pollution silencieuse qui empoisonne les habitant.e.s vivant à côté et les ayant fait se déplacer. Toulouse et plus largement la région occitanie comptabilisent pas moins de 685 entreprises et 76 000 personnes qui bossent dans l’aéronautique et le spatial. Ces entreprises sont souvent duales, elles font du civil et du militaire. Rien de surprenant, puisque la fRance est le 3ème exportateur mondial d’armes et de systèmes militaires.

Dans la droite ligne de cette tradition pourrie, aura lieu du 29 novembre au 1er décembre 2022, la "Convention d’affaires internationales des industries aéronautiques et spatiales" AEROMART, au MEET de Toulouse. C’est un des rdv mondiaux du business du ciel et de l’espace. Seront présents des constructeurs d’avions, d’hélicos, de drones et de satellites, et des sous-traitants : allant de la start-up aux gros équipementiers, en passant par des investisseurs et des sociétés de conseil. Tous ces gens seront réunis pour se rencontrer, échanger des savoirs et des projets, mais surtout pour signer de juteux contrats : fabrication de pièces, ouverture d’usines ou de bureaux d’études et vente de systèmes informatiques. Des représentant.e.s de gouvernements et régions auront pour mission de graisser la patte aux entreprises pour les attirer sur leurs territoires afin de favoriser et/ou pérenniser les affaires de leurs bourgeoisies locales.

Au même endroit au même moment se tiendront les Journées de la Mobilité Aérienne Légère Verte et Durable, en collaboration avec Aeromart. Ouf ! Tandis que les États et leurs industriels bombardent des gens et polluent avec leur « tech » pour toujours plus de profit, ils s’occupent de l’environnement en produisant des avions bio !...

Avec plus de 1200 entreprises présentes pendant Aeromart, nombreuses sont celles qui sont liées au secteur de la « défense ». C’est-à-dire concentrées sur l’industrie de l’armement aéronautique et aérospatiale. Parmi les entreprises implantées à Toulouse et alentours, on retrouve évidemment Thalès, Dassault aviation, Airbus, Safran… La liste est longue mais citons quelques exemples de
leurs projets et productions :
Prochain projet 2023 de Dassault, en collaboration avec la Direction Générale de l’Armement française (DGA) : le neuron - un nouvel avion de combat et d’espionnage non piloté. Et Thalès, pas en reste, produit des missiles, des véhicules blindés, des systèmes de surveillance aéroportés, des équipements radars (pour les armées de l’air - marine - terre et l’aviation civile), des équipements d’aide à la navigation, des systèmes de défense aérienne (pour l’armée de l’air) et de contrôle de trafic aérien (pour l’aviation civile). Cette entreprise fabrique aussi toutes sortes de drones tactiques et de combat. On ne peut pas s’empêcher de mentionner qu’elle fabrique aussi des bracelets électroniques. Thalès contribue également au massacre en Méditerranée des personnes migrantes, notamment en vendant à l’Égypte des équipements pour ses avions et ses bateaux. L’Égypte étant un des pays chargés par l’UE pour traquer les personnes qui tentent de la rejoindre sans les bons papiers en poche.

Thalès et Dassault sont deux grosses boîtes du domaine aéro-militaire parmi de nombreuses entreprises de la région. Ce sont toutes ces boîtes, soutenues par les collectivités publiques (évidemment), qui alimentent une très grande partie des conflits armés. La région occitanie a donc une part importante de responsabilité dans les guerres. N’oublions pas non plus que les outils fabriqués par ces industriels sont utilisés par les états pour réprimer leur propre population.

Pour nous, la distinction entre civil et militaire a de grosses limites. Parce que premièrement, l’industrie aéronautique civile apporte son lot de saloperies : exploitation (ici comme ailleurs), saccage de la nature, mondialisation, pollution… La technologie et le capitalisme ne pourraient pas exister sans cette destruction permanente. Deuxièmement, la recherche et développement civile alimente le secteur militaire, et vice-versa. L’enjeu reste le même : conserver l’ordre social en place. La technologie ne sera jamais ni propre, ni acceptable.

D’ici peu, on nous coupera peut-être les ballons d’eau chaude entre midi et deux : ça nous apprendra la sobriété ! nous qui polluons en nous vautrant dans le confort de nos logements souvent mal-isolés et sous-chauffés !... ça conservera de l’énergie pour faire tourner l’industrie. Après tout, à défaut d’eau chaude pour se laver, on pourra toujours s’amuser à essayer de distinguer les étoiles parmi les avions et les satellites qui encombrent le ciel.

Alors pendant que certain.e.s mourront sous des bombes ailleurs, ici ce cirque d’Aeromart se passera bien tranquillement...

Le tract :

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