Le 23 novembre, ce sera la journée officielle contre les violence sexistes et sexuelles (VSS). Comme chaque année, résonneront majoritairement des discours contre lesquels nous luttons, puisqu’ils invisibilisent les violences patriarcales subies par les personnes minorisées.
Les meufs cishet blanches bourgeoises ne sont pas les seules victimes du patriarcat ! Pour faire entendre nos voix, on appelle à une AG ouverte aux individu•es pour organiser une manif de nuit le 25 novembre.
Encore cette année, on a été broyé•es par la violence patriarcale. Cette violence qu’on vit est spécifique parce que nous, personnes marginalisées, on est à la croisée des plusieurs systèmes de domination dont les féministes cishet et blanches n’ont que faire.
Cette année, les Palestienien•nes, les Soudanais•es, les Congolais•es, les trans, les intersexes, les handi•es, les PD, les gouines, les travailleur‧euses du sexe, les personnes musulmanes, juives, noires et arabes, les voyageur•euses, les sans-papiers, les personnes à la rue ont encore été assassiné•es et violé•es dans l’indifférence générale, reléguant ainsi nos vies et nos morts aux pages des faits-divers.
La liste des oublié•es ne diminue pas au fil des années, malgré la persévérance de nos luttes.
Ce 25 novembre, on veut dénoncer les violences spécifiques auxquelles les femmes cishet blanches et bourges participent.
On veut pointer du doigt les mères qui protègent les darons auteurs d’inceste, et celles qui œuvrent pour le maintien de la famille nucléaire. On veut combattre les bourgeoises qui exploitent le travail et les corps des femmes racisées pour "s’émanciper" sur leur dos, et les whitefem qui rappellent à tout va que l’antiracisme n’est pas leur priorité quand des personnes les confrontent sur leur misogynoire. On veut que celles qui croient protéger leurs enfants en menant des offensives transphobes et en ignorant l’islamophobie rampante, ouvrent les yeux sur leur participation active à la violence. On veut emmerder les racistes qui instrumentalisent les VSS pour désigner un ennemi commun, et les putophobes en mission pour "sauver" les pauvres victimes du patriarcat grâce à leur supériorité morale.
Bref, on ne veut plus d’un féminisme qui la ferme sur ces réalités.
Enfin, on veut dénoncer la répression, qui teste chaque jour à quel point on restera silencieu•se et passif•ves. L’Etat se protège de nos voix, car il est au premier rang de la production de VSS.
Sur son sol et dans les territoires qu’il colonise, il instrumentalise les VSS pour contrôler les corps qui remettent en question les mythes binaires, la naturalité de l’hétérosexualité ou encore la suprématie blanche.
Le corps médical humilie, contrôle, mutile, viole encore légalement les personnes intersexes, trans, handies, folles, grosses, racisées ... Il justifie de qui doit vivre, être en bonne santé, se reproduire ou non.
La justice, les outils de contrôle social et les keufs répriment toute tentative de se libérer, par le biais de lois, de procès humiliants et de politiques migratoires mortifères, par l’enfermement et la censure. Il protège et utilise les violences sexuelles et le viol comme arme de guerre en Palestine, au Soudan, au Congo ou encore en Ukraine.
Face à ça notre arme c’est de sortir du silence, se réunir, parler, s’organiser et manigancer, tisser des liens, se donner des combines et des bons plans, se mettre en colère, crier, rire, pleurer. Bref, sentir qu’on est pas seul•es, qu’on est soutenu•es et qu’on peut riposter ensemble.
Y’a pas que les bourgeoises qui se sortiront de ce merdier à coup de psy et d’avocat•es payé•es avec leurs comptes bien remplis !
On se voit le 11 novembre de 14h à 17h !
le lieu sera communiqué quelques jours avant
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