SAAMENA à Marseille, SAEMIE à Bordeaux et à Pau, MMIE à Rennes, DEMIE à Paris, PEMIE en Seine-Saint-Denis, DDAEOMIE à Toulouse... Les dispositifs d’exception se multiplient et se ressemblent. Créés par les départements dans la foulée de la circulaire Taubira en 2016, ces centres où aucun-e français-e ne rentre n’ont qu’une raison d’être : faire des mineur-es isolé-es étranger-es – protégé-es par la Convention internationale des droits de l’enfant – des sans-papiers comme les autres. Et réserver l’Aide Sociale à l’Enfance aux nationaux... ou aux plus blanc-hes des étranger-es.
A Toulouse, ce racisme d’Etat prend la forme d’une interminable garde à vue dans les locaux du DDAEOMIE (Dispositif Départemental d’Accueil, d’Evaluation et d’Orientation des Mineurs Isolés Etrangers, ouvert depuis le 4 juillet 2016), où des éducateur-ices qui n’en ont que le nom font subir jusqu’à dix interrogatoires à charge à celles et ceux dont le seul crime est d’avoir survécu à l’enfer migratoire. Enfermé-es, les jeunes parlent de « libération » quand, au bout d’une dizaine de jours, ils et elles sont mis-es à la rue, allégé-es de leurs documents d’identité, avec une « suspicion de majorité » entraînant un classement sans suite.
Le parquet de la Haute Garonne n’hésite pas à poursuivre les jeunes qui contestent cette décision auprès de la juge des enfants – et qui gagnent. Accusé-es d’ « escroquerie à l’aide sociale à l’enfance », il n’est plus rare de les voir partir à la maison d’arrêt de Seysses exécuter de courtes peines en forme d’avertissements lancés à celles et ceux qui, dehors, trouvent encore le courage de se battre au sein du collectif AutonoMIE.
Les jeunes ressortissant-es d’Afrique subsaharienne et francophone se retrouvent en première ligne de la guerre aux migrant-es à laquelle se livre le département de la Haute Garonne. En réponse, la solidarité est notre seule arme.
Pour que celles et ceux que l’on pille là-bas ne soient plus mis-es à la rue ici ;
Pour que le Conseil Départemental de la Haute Garonne cesse de confondre protection de l’enfance et gestion des flux migratoires ;
Pour que le DDAEOMIE ferme ses portes et que rien ne le remplace ;
Pour la solidarité avec les victimes du racisme d’Etat ;
Contre la négrophobie, contre le néocolonialisme, contre la Françafrique ;
Contre les lois d’exception ;
Contre toutes les prisons (DDAEOMIE, CRA, Maisons d’Arrêt...) ;
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