Il faut bien le reconnaître : les grandes kermesses syndicales sont attractives et le succès de celle de Toulouse mardi dernier ne dément pas l’adage. Les chiffres laissent rêveurs : 100.000 personnes s’étaient données rendez-vous au départ à Saint-Cyprien pour la énième sortie contre la junte gouvernementale qui voudrait imposer une réforme qu’à peu près tout le monde conteste et ce, même s’il a fallu pour cela supporter la playlist de la sono cégétiste.
Vu du pont des catalans, le cortège est assez impressionnant : côté sud, il occupe tout l’espace des allées Charles-de-Fitte quand côté nord il est déjà sur la place Héraklès. Je remonte le défilé et tombe dans un épais brouillard au niveau des allées de Brienne, celui des fumigènes de Sud qui donne enfin au cortège une couleur un peu plus offensive. Un peu plus loin résonnent les quolibets à l’encontre des miliciens et des fafs. Les étudiants de Jean-Jaurès présentent un cortège plus agressif, notamment lorsque l’on passe devant la Toulouse Business School. Une petite halte pour bien détester TBS et le capitalisme dont l’école est l’une de ses usines. Quelques têtes à claques se sont réfugié.e.s sur les toits pour nous filmer et nous faire des doigts d’honneur sans trop risquer de s’en prendre une. On passe devant les RG qui stationnent de manière pas trop discrète devant l’école et on continue vers la cité administrative où les fières et vénères font un ramdam du diable avec leurs tambours. Pas grand-chose de plus à se mettre sous la dent si ce n’est l’école du Nord servant à nouveau de mur d’expression - ce mur couleur crème est une bénédiction - avant l’arrivée à Jean-Jaurès.
On va y stationner un petit moment en attendant que les militant.e.s d’Act Up investissent les allées avec leurs panneaux puis on repart vers Verdier, point final de notre ballade. Jusqu’à présent les flics sont presque aux abonné.e.s absent.e.s, quasiment tout.e.s regroupé.e.s au Monument aux Morts et bloquant la rue de Metz qui mène à la Préfecture. Le but est de faire monter un peu la pression en formant un bouchon humain au bout de la rue. Une banderole Autodefense populaire se prépare en vue d’aller au contact avant de se raviser et faire machine arrière. L’attente se poursuit. L’assemblée se fait plus clairsemée et les milicien.n.e.s stationné.e.s de part et d’autres du monument aux morts sonnent la fin de la récréation, ce qui est inutile pour la CGT qui a rangé ses flon-flons et sa sono depuis un moment et s’est barrée en loucedé, laissant le camion Sud braver les bleus une dernière fois. On repart boulevard Carnot tranquillou, suivi.e.s par les keufs qui accélèrent d’un seul coup et se mettent à courir en direction de Jean-Jaurès où ça crame sévère. Une poubelle finit sa combustion au niveau du TNT quand les lacrymos envahissent le croisement de Jean-Jaurès. En fait, pendant que l’on bloquait rue de Metz, une cinquantaine de manifestant.e.s en ont profité pour entrer dans la ville et arriver au Capitole.
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