Brunchs autour de nos santés mentales

Après la première rencontre le mardi 27 février dans le cadre du Placard Brûle, on a décidé de renouveller ces moments, qui auront lieu le mardi 12 mars de 11h à 14h et le mardi 26 mars de 11h à 14h, à L’Impasse (1 impasse lapujade à Toolooz). En voici un petit compte-rendu non exhaustif.

On s’est dit que le "thème" du brunch du 12/03 serait de partager nos outils, donc de se ramener avec des brochures, lectures, fiches pratiques à remplir et autres, à partager et à remplir ensemble lors de ce moment-là.

Le texte de l’invitation de la 1ère session, mardi 27 février :

Un moment chill pour discuter entre personnes psychiatrisées / diagnostiquées / en pls du mental.
L’envie part de deux constats. Le premier c’est que la question de nos santés mentales dans nos milieux est certes plus abordée qu’avant, mais toujours tabous, toujours pas simple, toujours confinée à l’intime. Le deuxième constat c’est que les espaces institutionnels, certes bien moins pires qu’avant, placent toujours la personne psychiatrisée comme responsable de sa propre souffrance (elle ou la biologie de son cerveau). Or, lier certaines de nos souffrances à des causes sociétales parait comme évident, et pouvoir se reposer sur ses proches quand on ne va pas bien, semble aussi quelque chose d’évident. Pourtant ces deux choses sont hyper compliquées et difficiles, et sont elles-mêmes source de souffrances supplémentaires pour les personnes qui galèrent. L’idée de se moment n’est pas de faire un groupe de soutien, ni un groupe de parole, ni un groupe de lutte, ou peut-être un peu de ces 3 modes. Parlons-en ensemble, partageons nos outils et essayons de trouver des modes qui nous conviendraient, en se donnant la force de les mettre en place à plusieurs. Ramène à manger à partager, on s’occupe des boissons.

Parmi les choses qu’on aimerait aborder, on a listé ça :

  • partage d’outils donc
  • lieux ressources (cliniques, hospit de jour, maisons de repos) / endroits moins pires voire biens
  • partages d’expériences d’hospitalisations, et outils à partager pour se donner de la force
  • préparation d’une hospit (qui aboutirait ptet sur la rédaction d’un texte/brochure pratique)
  • comment faire dans les milieux militants, quand nos vécus de galérien.nes du mental sont invisibilisés, pas pris en compte, que la psychophobie est une des oppressions les moins prises en compte, comment faire donc ? et de ces réponses en produire des outils / brochures.

En vrac, on s’est dit tout ça :

  • envie de faire du collectif. Constat que c’est la solitude qui est pire que nos santés mentales, ce qui nous fait + souffrir ce n’est pas tant de galérer avec nos cerveaux, mais plutôt le fait de se retrouver seul.e avec ça.
  • pas forcément envie de partager du vécu traumatique, pendant ces brunchs, mais plutôt échanger sur des questions de médicaments, de psy, d’outils, de trucs qu’on a pu mettre en place pour reprendre de la force et aller mieux.
  • on a partagé nos expériences et insatisfactions sur les différents groupes de paroles qu’on a pu fréquenter. Les limites qu’on y a trouvé, le fait que par exemple plusieurs d’entre nous se trouvaient un peu "plombé.es" par ces groupes, sensations d’être "mieux loti.es" que d’autres participant.es. Par forcément envie de faire de cet espace brunch un groupe de parole, mais plutôt un endroit où se renforcer.
  • on a abordé la question du diagnostic. Certaines personnes ayant eu un diagnostic posé à différents moments de leurs vies, certaines après en avoir fait la demande explicite à leur psychiatre, d’autres sans avoir donné un accord. On a parlé de notre rapport à ce diagnostic, comme d’un truc qui peut être à double tranchant, qui peut rassurer d’un côté et se rendre compte qu’on n’est pas seul.e à galérer avec ça, mais ça peut aussi nous enfermer dedans, voire on peut se voir calquer nos comportements sur l’idée qu’on se fait du diagnostic (performativité du diag). Est-ce que je crée ma maladie ?
  • l’aspect politique du diagnostic aussi, où certaines catégories de personnes vont avoir un certain diag, et pas d’autres (trouble borderline très "féminin", trouble schizophrène très "masculin" par exemple), l’historique de la psychiatrie y est pour quelque chose, et l’aspect "mater/faire rentrer dans le moule" certains catégories de personnes via la chimie ou la lobotomie, la contention, l’enfermement psy quand la prison ne pouvait être appliquée.
  • accueillir l’étiquette pour ensuite la brûler, comme l’étiquette "meuf" ou "pauvre" ou "non-blanch.e" etc. Prendre en compte son existence, la décortiquer pour en détailler les différents aspects que le diagnostic contient, se rendre compte que plusieurs diagnostics différents ont des aspects similaires, créer de la solidarité et du collectif sur ça...
  • les déclarations d’intentions des milieux militants, c’est hasbeen. En gros, on en a marre que les milieux militants se disent "antipsy" ou "contre la psychophobie" et ne fassent rien d’autres que ça, le dire et le clamer tout haut, sans mettre en place des choses et des modes d’interactions qui prennent en compte les diversités mentales, les neuroatypies, etc.
  • pour l’instant on se dit qu’on reste sur un groupe ouvert, avec la possibilité de fermer le groupe à un moment, si on voit qu’il y a un truc de confiance et de complicité qui se met en place, ou si ça veut aller dans le deep... Plusieurs personnes aussi partagent l’envie de ne pas se sentir indispensables à la survie du groupe, pas tant envie de créer un groupe fixe et pérenne mais plutôt un espace/moment où chacun.e peut aller et venir selon les besoins et motivations...

On a créé un pad pour se partager des ressources aussi, brochures, textes, podcasts, etc : https://pad.riseup.net/p/brunchmental2024-keep

Pour rappel, ces brunchs sont des moments en mixité choisie personnes psychiatrisées, neuroatypiques, diagnostiquées, en PLS du mental.

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