14 avril 2018, maison d’arrêt de Seysses. Jaouad meurt au mitard sous les coups des matons. L’administration pénitentiaire nie et maquille ce meurtre en suicide.

Alerté par les réseaux sociaux, une partie des jeunes des quartiers du grand mirail s’organise. Rendez-vous est pris le soir-même, pas question de laisser passer sans rien faire.

S’ensuivent quatre nuits de révoltes, d’émeutes et d’affrontements avec les flics, à la Reynerie mais aussi dans de nombreux autres quartiers populaires de la ville. La répression s’abat : plus d’une vingtaine de personnes sont interpellées.

À la prison, ça bouge aussi. Le lundi, une centaine de détenus refusent de remonter de la promenade. Le lendemain ils sont 200, banderole en main. Seule une intervention musclée des ERIS, flics de la tôle, les ramènera dans leur cellules. En réaction et pour faire taire cette révolte, l’Administration pénitenciaire transfère plusieurs d’entre eux dans de lointaines prisons. Certains font paraître deux communiqués expliquant leur version des faits.

Mercredi 23 et vendredi 25 mai des personnes arrété-e-s lors de ces journées de révolte passent en procès, alors que certains d’entre eux dorment en tôle depuis plus d’un mois.

Pour l’Etat, les pauvres doivent rester à leur place, subir la domination policière, l’occupation militaire et le racisme post-colonial sans broncher. À la moindre tentative de révolte, la répression sort les crocs.

Soyons présent-e-s au tribunal mercredi 23 et vendredi 25 à partir de 14 heures pour ne pas laisser la justice se faire en silence.