Meurtre d’Amine : ne plus laisser sévir la police

On vient d’apprendre que Damien Saboundjian, le policier qui a tué Amine Bentounsi d’une balle dans le dos, vient d’être acquitté à Noisy. Notre sentiment d’impuissance a vite laissé place à celui de notre colère. Ce déni de justice s’ajoute à une longue liste (Ali Ziri, Zyed Benna, Bouna Traoré, Amadou Koumé, et tant d’autres), dans une période où les meurtres et violences des mains de la police sont de plus en plus fréquents. Une affaire de plus qui réanime les braises des incendies depuis 2005.

On vient d’apprendre que Damien Saboundjian, le policier qui a tué Amine Bentounsi d’une balle dans le dos, vient d’être acquitté à Noisy. Notre sentiment d’impuissance a vite laissé place à celui de notre colère. Ce déni de justice s’ajoute à une longue liste (Ali Ziri, Zyed Benna, Bouna Traoré, Amadou Koumé, et tant d’autres), dans une période où les meurtres et violences des mains de la police sont de plus en plus fréquents. Une affaire de plus qui réanime les braises des incendies depuis 2005.

Plus tôt dans la journée, on s’est dit que si il était acquitté, c’était un aveu clair et de plus d’injustice au vu des mensonges de l’accusé et des complicités avouées. Face aux menaces de mort, des violences subies au cours de notre vie (lâcher de chien, tazer posé sur le cœur, pare-chocage, et les multiples exemples) , amis ou voisins tués sans raison, ne saurions nous pas, comme Amine ce soir là, parti en courant ? Face à des hommes armés qui souvent se vengent sur nous, quand leur autorité est touchée, et qui se cachent derrière leur uniforme et leur plaque, pour se faire protéger par leur hiérarchie et leur juge. Ils ne se sentent même plus obligés de nous courir après (bouger leur graisse), ils nous tirent dessus pour nous arrêter et ainsi, chacun de nous, risque de mourir comme Amine.

Comme Amine, nous refusons de nous adapter à la société tel qu’ils l’entendent. Ils nous privent des richesses, ils injectent ou laissent passer le plus gros des stupéfiants dans les quartiers pauvres pour nous endormir et nous faire s’entretuer. Ils profitent de ces économies souterraines qui payent les loyers, les factures, pour faire tourner la société de consommation. Ils ne nous laissent que la délinquance pour s’en sortir.

Une société qui permet à ses policiers d’abattre un humain de sang froid, de justifier son crime par son imaginaire raciste et sécuritaire. Une société qui fabrique elle même les monstres qu’elle accusera plus tard de terrorisme, ou qui se cache derrière ces accusations pour justifier ses crimes (exemple : l’affaire de la Goutte d’Or, de Joué les Tours). Ce même imaginaire sert de tactique lors des procès pour accabler les victimes, pour en faire des responsables de leur propre sort, pour justifier le sentiment de danger du policier, la légitime défense du meurtrier. De notre coté, on attendait pas grand chose de la justice française, qu’on sait inégalitaire dans notre intime conviction, seulement on se dit qu’au moins reconnaître ses fautes, c’est déjà faire un pas.

Il ne nous reste plus qu’à être réactif face à ces violences trop fréquentes et suivre l’initiative des comités de quartier comme à Pantin, créé après le passage à tabac d’une mère et de ses enfants par la police, il y a moins d’un mois. Le seul moyen de nous protéger de la violence de la police, c’est de ne plus les laisser sévir en tout impunité dans nos quartiers, c’est de prendre notre destinée en main, de ne pas laisser les nôtres devenir les victimes du génocide de la came, ou être les boucs émissaire d’un terrorisme complice d’une société ultra-sécuritaire qui ne profite qu’aux puissants.

Force et courage à la famille Bentounsi.

Des gens qui subissent les violences de la police, qui ne comptent pas la laisser faire et qui pensent que le sort d’Amine pourraient leur être réservé.

Nuit du Vendredi au Samedi 16 Janvier 2016

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