Récemment, la Mairie de Toulouse a contacté plusieurs collectifs dans le but d’effectuer un recensement le 7 février 2020. Il concernerait les personnes habitant dans les squats, les campements, dans la rue… et plus largement toutes les personnes sans domicile fixe sur Toulouse. Selon leurs termes, l’objectif serait « de rencontrer les personnes vivant dans ces différents lieux, de les orienter ou de les accompagner quand cela est possible ».
Nous, les Collectif Russell et Collectif Lascrosses, la Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion, le Droit Au Logement 31, sommes des collectifs d’occupations. Nous occupons depuis parfois presque 10 ans des bâtiments vides, habité-es par des précaires, des personnes sans papiers, demandeu-ses-res d’asiles…
Nous sommes expulsé-es de nos logements, nous sommes poursuivi-es en justice, nous sommes méprisé-es, et c’est dans ces conditions que nous avons à faire aux services de l’Etat et de la Mairie d’habitude. Mais en aucun cas pour proposer de l’aide ou des solutions pérennes.
Pourquoi ce recensement ? Pourquoi maintenant ?
Alors qu’un recensement social a déjà été fait dans certains collectifs et certains lieux occupés, comme celui mené par France Horizons au squat de l’avenue de Muret en octobre 2019, sans aucun débouché.
Alors qu’une partie de ce squat a été incendiée, les habitant-es ont été amené-es dans des gymnases puis au parc des expositions aujourd’hui. Une nouvelle fois, ils-elles subissent un recensement suite à une décision commune de la mairie et de la préfecture pour des propositions de logements incertaines et comme toujours inadaptées.
Alors que des familles appellent le 115 tous les jours sans obtenir de réponse et sont inscrit-es au SIAO (Service d’Insertion d’Accueil d’Orientation), qui dépend de la Mairie, en vain.
Alors que des personnes sont perdues depuis des années dans des démarches de relogement qui n’en finissent pas.
La situation est bien connue de la Mairie.
Pourquoi ne pas accélérer ou aider au bon déroulement de ces démarches ? Pourquoi recenser les personnes sans domicile fixe de Toulouse et ne pas plutôt recenser les logements vides susceptibles de les accueillir rapidement ?
Nous dénonçons ce « recensement », qui nous apparaît comme un fichage et qui doit s’effectuer dans nos lieux de vie, dans des conditions floues. Nous ne savons pas quelles informations seront collectées, ni à quelles fins. Vu le contexte politique actuel, nous sommes méfiant-es. On rappelle qu’un « recensement » a suivi l’arrêté municipal anti-bivouac du 12 septembre 2019, résultat : des expulsions du territoire, des personnes chassées hors du centre-ville, dépossédées de leurs tentes et de leurs affaires.
Nous voulons l’arrêt de toutes les procédures d’expulsions, notamment celles impulsées par la Mairie de Toulouse, ainsi que des solutions adaptées et pérennes pour les personnes qui en font la démarche.
Nous appelons l’ensemble de collectifs concernés à refuser le « recensement » dans nos lieux occupés ce vendredi 7 février.
Arrêtez de nous compter, nous ça fait longtemps qu’on a arrêté… !
Signataires : le Collectif Russell, le Collectif Lascrosses, la CREA, le DAL 31
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