Ce lundi 1er mai au matin, nous avons collectivement pris la décision de quitter la ZAM (Zone Autogérée du Mirail) après près de 2 mois d’occupation. Nous avons fait ce choix pour plusieurs raisons : les cours sont terminés et tous les examens sont passés en distanciel, il n’y a donc plus d’étudiant.e.s sur le campus actuellement et il n’y aura pas d’activités universitaires avant la rentrée prochaine. De plus, le campus du Mirail est excentré par rapport au centre-ville et aux autres lieux de mobilisation. Ces conditions font que notre occupation, si elle avait été maintenue, n’aurait été que très peu joignable par de nouvelles personnes.
Nous avons donc choisi de ne pas nous embourber dans une occupation et passer plusieurs jours voire semaines à investir notre énergie dans le seul fait de tenir un bâtiment jusqu’à se faire déloger par les keufs.
Nous pensons que le mouvement social a pour vocation de perdurer et qu’il est important d’investir notre énergie toujours là où cela nous semble le plus pertinent. Le faire vivre sur la fac n’est plus utile, il faut aujourd’hui investir de nouveaux espaces.
Ces deux mois d’occupation ont été une grande réussite. La ZAM est devenue un lieu central d’organisation de la mobilisation sur Toulouse, où de nombreuses personnes et collectifs ont pu se rencontrer, se coordonner et s’organiser. Ainsi, cet espace a été le point de départ de nombreuses actions et manifestations, que ce soit sur le campus ou dans le reste de la ville. Elle a aussi été un lieu de vie, où les activités du quotidien ont été organisées collectivement, dans une dynamique d’autogestion, et en cherchant à renverser les normes des systèmes de dominations existants et en combattant les violences qui en résultent.
Ce lieu a aussi permis à des personnes qui n’avaient pas de logement d’avoir enfin un toit, nous avons organisé la solidarité face à la précarité en faisant des cantines communes, en mettant en place une ressourcerie/friperie, etc. De nombreux cours alternatifs, conférences (Mathieu Rigouste, Act-Up, Collectif Palestine Vaincra, etc), ateliers de formation/autoformation (sur la répression policière/judiciaire et comment s’en défendre, sur l’autodéfense féministe, atelier sur la grossophobie, sur divers savoirs pratiques…) ont pu y avoir lieu, permettant ainsi à de nombreuses personnes de se politiser, de partager leurs savoirs et leurs compétences.
De nombreux concerts ont également été organisés, permettant de lever des fonds pour financer les luttes en cours (cantines solidaires, impression de tracts, etc), et notamment pour soutenir les personnes qui subissent la répression. Mais l’argent récolté a également servi à d’autres causes spécifiques : comme par exemple contre l’opération Wuambushu à Mayotte, soutien à la famille d’une victime d’un féminicide, soutien aux mutilé.e.s…
La fin de l’occupation du Mirail n’est pas le signe d’un échec mais d’un nouvel espoir dans la lutte toulousaine : la ZAM a permis, pour un temps bref, de retrouver le sourire, par la solidarité, par la collectivité et l’entraide, par l’autogestion.
Merci à toustes les personnes qui ont fait vivre ce lieu. L’esprit de la ZAM refleurira à Toulouse, ce n’était que le début.
La briganderie n’est jamais finie, retraite à vie !
La ZAM vivra, la ZAM vaincra !
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