Communiqué du CRAS à propos du livre "Dix ans d’Action Directe - Un témoignage, 1977-1987"

Au mois d’octobre dernier nous avons envoyé un mail aux éditions Agone à propos d’une note concernant le CRAS dans l’ouvrage de Jean-Marc Rouillan, Dix ans d’Action Directe - un témoignage 1977-1987.
Dans son livre, l’auteur inscrit le CRAS dans une « Coordination autonome » active en France, selon lui, dans ces années là. L’existence de cette coordination reste à prouver. Elle serait, toujours d’après Rouillan, à l’origine de la fondation de l’organisation Action Directe.

Or, en participant début 1978 à l’ouverture d’un local à Toulouse, l’association CRAS adhérait à un projet libertaire ouvert aux diverses tendances anarchistes et communistes anti-autoritaires de la région. Le CRAS n’adhérait pas à un projet politique comme Action Directe, pour différentes raisons, notamment parce qu’il ne pouvait conduire qu’à une organisation de type léniniste.

Dans notre mail nous demandions aux éditions Agone que dans un éventuel retirage du livre, le sigle CRAS n’apparaisse plus dans la note. Ceux-ci n’ont pas daigné ou ont oublié de répondre à notre mail.

Vous trouverez ci-dessous le courrier adressé à Agone.

Vous pouvez consulter et télécharger le document complet (Lettre aux éditions Agone et l’historique du CRAS : « D’un local libertaire au centre autonome d’archives d’histoire sociale ») en consultant ce lien

Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur la période des années 1970, le CRAS à édité en 2005 et réédité en 2018 le document Retour sur les années de braise – Des groupes autonomes et l’organisation Action Directe.

Version papier à commander au CRAS. Consultable et téléchargeable sur ce lien

CRAS (Centre de Recherches pour l’Alternative Sociale)
https://cras31.info/

Toulouse, décembre 2018

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Courrier aux éditions Agone – octobre 2018

Bonjour,

Dans le livre de Jean-Marc Rouillan Dix ans d’Action Directe – Un témoignage, 1977-1987, page 46 dans la note (2) (lire ci-dessous), il est question du CRAS. La formulation laisse entendre que le CRAS serait né pour n’être qu’une « agence de presse ». Or les premiers statuts de l’association CRAS ont été déposés début 1977 pour permettre une location et l’ouverture d’un local libertaire. A cette période, Jean-Marc Rouillan était incarcéré à la prison de la Santé à Paris. Ceci est détaillé dans le texte ci-dessous « Historique du CRAS... ».
Ainsi le CRAS n’a jamais été ni dans les prémices ni dans l’organisation Action directe comme le sous-entend le contenu du livre et son titre. A notre connaissance cette organisation ne naît pas en 1977 mais dans le courant de l’année 1978 et la première action menée date de mai 1979.
Nous avons déjà quelques retours, des interrogations concernant cette note. Nous souhaiterions que dans un éventuel retirage du livre le sigle CRAS n’apparaisse pas dans la note.
Recevez nos salutations

le CRAS

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Note page 46 du livre Dix ans d’Action Directe - Un témoignage, 1977-1987
« …
À Paris, nous rencontrions régulièrement Toni Negri (1). Comme il faisait la navette entre la France et Padoue nous avions envisagé, avec lui et ses camarades transalpins de 1’« autonomie organisée », de lancer une « agence de contre-information européenne » qui servirait de colonne vertébrale à un réseau de communication militante (2). En plus des réunions préparatoires nous étions allés à Barcelone pour rencontrer les camarades des groupes autonomes et du mouvement asambleista.
... »

(1) Ancien dirigeant de Potere Operaio, Antonio (dit « Toni ») Negri affirmait à l’époque (I974), rappelle Rouillan, que « seule la lutte armée aujourd’hui parle de communisme »
(2) Les statuts du bureau régional de cette « agence » furent déposés en préfecture sous le nom de CRAS « Centre de recherche pour l’alternative sociale » - qui devint plus tard une bibliothèque rassemblant un fonds d’archives et des activités éditoriales, toujours en activité (voir le site du CRAS-31).

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  • 10 janvier 2019

    Mensonges et désinformation :

    Il semble qu’à défaut de maîtriser l’art de la poterie, du macramé ou du crochet, certains individus « avertis » se sont fait une spécialité du coupage de cheveux en quatre. Il est vrai que dans la morne et triste période que nous traversons (il ne se passe vraiment rien !) l’art de la coiffure chichiteuse devient une spécialité qui doit assurément être appréciée par l’ensemble du mouvement révolutionnaire tant elle le fait progresser à grands pas.

    De quoi s’agit-il, en fait, et simplement ?

    Dans le livre récemment paru aux éditions Agone « 10 ans d’Action directe », il est mentionné sur quelques lignes et une note en bas de page que des personnes, parmi lesquelles les trois derniers prisonniers des GARI sortis de prison au printemps 77, ont participé à Toulouse à l’élaboration d’un projet dont le but était de créer une sorte d’agence de contre-information européenne. Pour cela une association CRAS a été créée et un local loué rue Saint-Rome. Point !

    Des membres de l’actuelle association CRAS (ouverte en 1986), ou certains de ses adhérents, chaussant des bésicles à verres déformants, y ont lu que le CRAS aurait été à l’origine d’Action directe. Chacun sait, et l’auteur du livre mieux que tout autre, qu’au moment de la création d’AD il n’était pas question du CRAS pour les militants participant à l’aventure AD.

    Au fait, Marinus, dans le texte que tu publies, tu prétends ne pas vouloir « entamer un dialogue avec ceux qui à court d’arguments utilisent l’insulte et de vieux procédés qui consistent à disséquer un détail pour éviter d’aborder le fond du texte ».

    Tu as parfaitement raison, et tu aurais été bien inspiré de suivre cette brillante résolution. Au lieu de péter les plombs sur ce qui n’est qu’un infime détail du livre, peut-être aurais-tu été plus inspiré d’en faire une critique politique et d’aller « au fond du texte ». Au lieu de ça, et faisant suite à la brochure « Années de braise », tu écris aujourd’hui qu’avoir pris le nom « Action directe » était un véritable « racket politique ». Et pendant des années, « comme d’autres », vous avez « supprimé, étouffé » cette expression de vos activités. Vous avez dû terriblement souffrir !

    En somme, d’après vous, AD a tué le mouvement autonome et empêché toute possibilité d’agir à qui que ce soit. Mais qui vous a empêché de faire quoi que ce soit durant toutes ces années ? La répression ? Le trauma causé par le vol infâme de votre mot d’ordre favori ? Mais oui, je comprends, n’étant pas moi-même trotskiste, j’ai du mal à utiliser le mot révolution depuis son appropriation honteuse par Révolution Permanente. Je me force à l’anticapitalisme depuis que de tristes individus ont créé le NPA.

    Au fait, pour information, Action directe a regroupé nombre de camarades mouvementistes ou ayant appartenu au mouvement autonome. Alors, que certains n’aient pas apprécié, et continuent, ce n’est pas une nouveauté. Des critiques ont été exprimées, elles peuvent toujours l’être. AD a aussi été traversée par des débats internes. Une critique politique, une analyse, ça n’est pas un ronchonnage à propos du copyright d’un nom d’association ou le traumatisme causé il y a quarante ans par des racketeurs de mots d’ordre.

    Pour en terminer, tu exprimes en conclusion de ton petit texte une pensée forte :
    « Pour un monde sans État ni gouvernement ! Que vive l’action directe !!! ». Chouette !

    Peut-être va-t-il falloir attendre un peu avant d’en arriver à ces beaux matins qui chantent… Peut-être aussi se retrousser les manches et s’occuper d’avantage du monde tel qu’il est aujourd’hui plutôt que de pratiquer l’onanisme sur des luttes d’il y a quarante ans.

    Mes excuses les plus sincères à celles et ceux que ce pseudo-débat ridicule ennuie profondément. On peut les comprendre.

    Hercule Cyclopède

  • 7 janvier 2019

    En début d’année 1977, à Toulouse, j’ai participé avec des amiEs libertaires (5 à 6 personnes) à l’ouverture d’un local rue Henri Desbals. C’est au nom de l’association CRAS que ce local fut loué. A cette époque le sigle nous importait peu. Les récents échanges animés sur cette période m’ont permis de me souvenir de l’une des dernières réunions dans ce local. En présence d’une dizaine (ou moins) de personnes nous débattions sur la situation des trois derniers prisonniers exGARI embastillés à la prison de la Santé à Paris. Des camarades aujourd’hui présentEs sur la ville et la région peuvent en témoigner. Nous détenions l’information, grâce à nos contacts amicaux avec le cabinet Etelin, que la libération des trois était imminente. En effet quelques jours ou semaines plus tard les trois compagnons sortaient de prison. C’était le 25 mai 1977 et non en mars 1977 comme l’affirme les trois signataires de la Réponse aux élucubrations et aux mensonges du CRAS toulousain :
    Lire la dépêche AFP, le communiqué du Comité d’information sur les détenus des exGARI, l’article du Monde : http://cras31.info/IMG/pdf/05_1977_mise_en_liberte_des_trois_derniers_prisonniers_gari.pdf

    Fin 1977 ou début 1978 je me joins à un nouveau projet. L’ouverture d’un local, à Toulouse, rue St Rome. Le local de la rue Henri Desbals n’existant plus, pour cette location nous utilisons les statuts de l’association CRAS. Dans cette initiative : un collectif/groupe libertaire qui fonctionnent depuis quelques mois. Nous sommes au moins six tous et toutes des exGARI et exMIL, dont les trois libérés de la Santé au mois de mai. Notre implication dans la gestion de ce local va être de courte durée et l’Agence de presse à Toulouse ne verra jamais le jour.

    Au printemps 1978 ce collectif/groupe libertaire va ce scinder non pas sur la question des armes (contrairement à ce que les trois prétendent*) mais sur des projets politiques opposés et des stratégies différentes. Les unEs restant sur une base mouvementiste les autres optant pour la création d’une organisation politico-militaire avec un sigle permanent. Les relations entre ces anciens camarades ne vont pas s’arranger du fait que cette organisation va prendre pour nom Action Directe. Nous considérions que c’était un véritable racket politique sur un mot d’ordre qui n’appartenait à personne sinon au mouvement émancipateur. Un mot d’ordre apparut au début du XXe siècle au sein du mouvement ouvrier chez les syndicalistes révolutionnaires et les anarcho-syndicalistes français. Emile Pouget, figure marquante du mouvement anarchiste et Secrétaire adjoint de la CGT de 1901 à 1908 l’expliquait ainsi :

    « L’action directe, manifestation de la force et de la volonté ouvrière, se matérialise, suivant
    les circonstances et le milieu, par des actes qui peuvent être particulièrement anodins, comme
    aussi ils peuvent être particulièrement violents. C’est une question d’obligation, simplement. Il
    n’y a par conséquent pas de forme spécifique à l’action directe. » (L’Action Directe, 1910)

    Ce mot d’ordre, cette pratique va s’étendre en dehors du monde du travail.
    Pendant des années nous comme d’autres avons supprimé, étouffé, cette expression de nos activités pour ne pas être assimilé à cette organisation.

    Je ne cherche pas ici à entamer un dialogue avec ceux qui à court d’arguments utilisent l’insulte et de vieux procédés qui consistent à disséquer un détail pour éviter d’aborder le fond du texte.
    Je ne cherche pas non plus à convaincre les groupies ou les fans qui n’acceptent pas que les écrits, les propos, de leurs idoles médiatiques soient critiqués.

    Pour un monde sans État ni gouvernement ! Que vive l’action directe !!!

    Marinus
    (Toulouse, le 7 janvier 2019)

    * https://nantes.indymedia.org/articles/44027

  • 25 décembre 2018

    Règlements de comptes à tavers IAATA ?

    Le CRAS, ou plutôt certaines personnes du CRAS, ont un peu trop tendance à régler leurs problèmes personnels en répandant des calomnies sur les gens qui ne leur plaisent pas. C’est le cas pour Jean-Marc Rouillan aujourd’hui, comme c’était le cas hier pour Lucio Urtubia. Quitte à s’acoquiner avec des mythomanes égocentriques qui ont visiblement les mêmes méthodes, les mêmes jalousies et le même désir de nuire, comme le triste auteur de « Comme un Chat ».

    Le désir de nuire est manifeste dans le fait de ne pas s’adresser directement aux intéressés, mais d’envoyer leurs attaques nauséabondes à l’ensemble du mouvement libertaire, pour montrer combien ils sont valeureux et les autres méchants.

    « Les textes qui suivent ont été écrits pour être publiés dans la presse libertaire. Ce qui n’a pas été le cas. Les raisons qui ont amené leur non publication ne nous semblent pas très importantes. Ce n’est pas là un sujet de polémique ni de déception. Et puis il existe aujourd’hui de nombreux autres moyens de faire circuler les idées. »

    On ne saurait être plus clair : non seulement ça n’a pas très bien marché, sauf chez les professionnels de ce genre de magouilles, mais au contraire les retours de bâton ont été nombreux, que le CRAS n’a pas pu complètement occulter :

    http://www.non-fides.fr/?A-propos-de-Lucio-Urtubia

    https://cras31.info/IMG/pdf/_elements_critiques_concernant_le_faussaire_lucio_urtubia.pdf

    https://cras31.info/IMG/pdf/communique_du_cras_-_04.02.2016.pdf

    http://gimenologues.org/spip.php?article620

    Aujourd’hui, un nouveau pas a été franchi avec la diffusion de mensonges concernant le dernier bouquin de Jean-Marc Rouillan. Déjà, demander à un éditeur de modifier un texte est assez grotesque, mais le faire à partir d’informations inventées n’est pas très intelligent. Il y a suffisamment de personnes à Toulouse pour témoigner que Jean-Marc Rouillan a bien été impliqué dans les débuts du CRAS rue Saint-Rome, avec d’autres camarades qui venaient de sortir de prison pour l’affaire des GARI.

    Que les actuels repreneurs du CRAS ne soient pas d’accord avec ce qu’a fait Jean-Marc par la suite c’est une autre histoire, mais utiliser le mensonge pour un sujet aussi futile est vraiment minable.

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