Ce virus très contagieux et pouvant provoquer des détresses respiratoires notamment sur des personnes déjà fragilisées doit être maitrisé le plus possible.
Aujourd’hui une grande partie des travailleurs sociaux sont réquisitionnés pour continuer à accompagner les publics en difficulté.
Les personnes SDF font partie d’une population déjà fragilisée par un mode de vie précaire, certaines cumulant déjà diverses pathologies.
Des maraudes continuent à aller à leur rencontre pour garder un lien et les informer sur les gestes barrières à appliquer dans la mesure du possible ainsi que les points d’eau disponibles sur la ville pour aller se laver les mains. Nous pouvons nous interroger sur la faisabilité de ces recommandations.
Hormis cela, rien n’a été proposé dans les mesures gouvernementales pour mettre ces personnes sans solution d’hébergement à l’abri, rien n’a été pensé pour les protéger d’une contamination massive alors que nous pouvons prédire que le risque de mort est élevé pour elles.
De surcroit, les accueils de jour sur la ville de Toulouse ferment les uns après les autres. Alors que cela fait des années qu’ils fonctionnent avec un budget sous estimé, ils se voient aujourd’hui dans l’incapacité de garantir la sécurité sanitaire aux personnes reçues et aux salariés et bénévoles œuvrant souvent dans des locaux exigus.
La halte de nuit se voit aussi en difficulté pour rester ouverte dans les jours à venir.
A Toulouse les personnes déjà hébergées à l’hôtel ou sur des hébergements d’urgence ne seront pas remises à la rue, ce qui est un moindre mal, mais qu’en est-t-il des autres ?
En effet, les foyers gèlent les places aux personnes déjà présentes, ce qui laisse toutes les autres dans l’impossibilité d’accéder à une place d’hébergement.
Les hôteliers risquent d’avoir un manque de personnel, les forçant à fermer.
La ville de Toulouse manque déjà cruellement de places d’hébergement et à ce jour, le 115 n’a obtenu aucun moyen supplémentaire, aucune place d’urgence n’a été créée.
Sur une ville comme Toulouse, la préfecture prévoit l’ouverture dans dix jours de 18 lits pour les personnes SDF atteintes du coronavirus, ne nécessitant pas une hospitalisation. Le nombre nous apparait complètement dérisoire et nous dénonçons la remise à la rue de ces personnes une fois guéries.
Dans un contexte de crise sanitaire considérée par le gouvernement comme un problème de santé publique, nous rappelons que la vie à la rue est un facteur aggravant d’une contamination par le Covid 19.
Non seulement l’inertie des pouvoirs publics met en danger de mort une population ayant déjà un taux de morbidité important mais met également en danger la population générale.
Nous demandons en urgence l’ouverture de lieux de mise à l’abri pouvant protéger les personnes n’ayant aucun lieu de confinement possible (avec la possibilité pour certains d’être pris en charge avec leur animal).
Nous demandons la réquisition par la préfecture de la clinique Saint-Jean du Languedoc vidée depuis des mois, avec des chambres individuelles en parfait état.
Nous demandons la réquisition d’hôtels.
Conséquences des mesures de précautions prises par les représentants de l’Etat sur la population SDF :
- Arrêt des maraudes alimentaires et de certaines associations caritatives qui distribuaient des colis alimentaire, problème d’accès à des repas, fragilisant d’autant plus les personnes
- Manche devenue de plus en plus compliqué
- Tuteurs et curateurs impossibles à joindre pour certains, les personnes n’ont plus d’argent versé
- Points d’eau difficilement accessibles pour se laver les mains régulièrement et savon non fourni
- Un seul point hygiène pour se doucher sur la ville de Toulouse
- Certaines associations distribuant des kits de shoot fermées, danger de s’injecter avec la même seringue ou celle d’un autre
- Sans attestation sur l’honneur d’un motif de sortie, les personnes pourront être verbalisées
- Rester statique à 2 ou 3 personnes est interdit, comment la police va-t-elle faire respecter cette consigne pour ce public là ?
Nous travailleurs sociaux et médico-sociaux attendons des réponses et des actes.
Les membres du GPS
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