Communiqué et conseils de la Défense Collective suite à l’infiltration policière par Dan

Lors du contre-sommet du G7 au Pays basque, une policière infiltrée a été démasquée. Cette personne (qui se faisait appeler Dan, Clara, Rose des sables, etc.), s’est implantée depuis plusieurs mois dans le mouvement des gilets jaunes. Elle a eu un certain nombre de contacts avec la Défense Collective de Toulouse.

Dan a participé à des assemblées de la défense collective des gilets jaunes de Toulouse et s’y est impliqué particulièrement depuis le mois de mars. On ne sait pas exactement quelles informations elle venait chercher mais nous tenions à être transparent.es sur les informations auxquelles elle a eu accès.

Nous pensons qu’elle a pu utiliser sa participation à la défense collective comme garantie de fiabilité pour rencontrer d’autres groupes, et également poser des questions plus individuelles à des gens qui fréquentent nos réunions.

Notre commission est un espace d’organisation public et ouvert.
Nous suivons les procès des gilets jaunes pour apporter soutien et conseils, relayer ce qu’il s’y passe.
Dans le cadre de la légal team nous pouvons rencontrer des gens qui auraient des problèmes judiciaires ou des proches des inculpé.es/emprisonné.es. Il n’est pas dans nos pratiques de demander des détails qui pourraient incriminer des gens, contrairement à ce que cette petite fouine a pu faire.
Nous apportons du soutien moral et matériel aux détenu.es GJ et dans les lettres que nous leur adressons nous savons que les courriers sont lus par les matons et/ou les juges et nous prenons toutes les précautions.

Nous ne réunissons pas de données sensibles.
Voici cependant ce à quoi elle a pu avoir accès :

  • un accès administrateur à la liste mail => les mails des personnes inscrites dessus.
  • un accès à une base de donnée de suivi des procès => infos dates, rendus, avocat.es, etc, qui de toute façon sont publiques.
  • notre mail defensecollectivetoulouse@riseup.net => les différents échanges mails avec d’autres groupes ou des proches de personnes inculpées/emprisonnées.
  • codes de notre page facebook. / !\ Dans tous les cas Facebook collabore avec les keufs, ce n’est pas une interface adaptée pour faire passer des données sensibles.

Tous ces codes d’accès ont été changés, et les mesures de sécurité sont renforcées.
Elle n’a jamais eu en main le telephone de la legal team. Globalement, les dossiers n’étaient abordés qu’en petit groupe de confiance, elle n’y a pas eu accès.

Elle a participé à l’organisation des rencontres nationales contre la répression du 6 et 7 juillet à Toulouse. Elle a voulu gérér les hébergements mais cela n’a pas abouti. Nous soupconnons que lors d’autres rencontres (manifs nationales par exemple) elle ait pu essayer de gérer les hébergements en poussant à une centralisation des adresses entrainant peut-être des arrestations préventives : nous cherchons des informations à ce sujet.

Aux groupes qui, comme la défense collective, auraient pu être infiltrés, voici commment nous avons procédé et nous vous invitons à faire de même :
1) analyser ce qu’elle a pu savoir en recoupant les infos
2) évaluer les retombées potentielles et s’y préparer => prévenir les personnes concernées, répéter les conseils de base (voir plus bas)
3) repenser notre fonctionnement pour améliorer la sécurité si nécessaire
4) communiquer publiquement, quand c’est possible, sur les failles qu’elle a pu trouver chez nous

Aux personnes qui l’ont cotoyée personnellement : si vous avez pu donner des infos sur d’autres personnes pensez à les prévenir .

Ne nous alarmons pas, appliquons les bons réflexes. Cela est d’autant plus nécessaire maintenant qu’elle est démasquée, car la police pourrait désormais utiliser ses informations sans craindre de la griller.

Si vous avez peur d’une perquisition :

  • Faites le ménage. Débarrassez-vous de tout ce qui peut être incriminant, matos, vêtements portés en manif… Si vous les jetez, ne les mettez pas dans la poubelle devant chez vous.

Si vous recevez une convocation au commissariat :

  • Ne vous jetez pas dans la gueule du loup, légalement rien ne vous oblige à vous y présenter. En vous y rendant, vous risquez de donner des informations sans même le faire exprès. Prévenez la défense collective, venez en discuter en amont.
  • Préparez-vous à la garde à vue. Le témoignage anonyme d’une flic sous couverture, la parole d’un indic ne peuvent pas être des preuves formelles en soi. Gardons la tête froide : rien à déclarer, on ne s’incrimine pas soi-même ni les autres.

Chantages, pressions diverses, promesses d’allègement de peine contre des aveux... Tout cela peut être bidon et ne doit pas briser notre silence... préparons-nous afin de réussir à tenir ce mauvais moment.

  • Vous pouvez contacter un-e avocat-e si vous vous sentez vraiment en danger, ou du moins prévoir un nom d’avocat même si vous ne l’avez pas contacté en amont.
  • Même si c’est tentant, évitez de poster des messages de menaces sur les réseaux sociaux (facebook , twitter, groupe telegram). De nombreuses personnes ont eu des procès pour avoir simplement commenté un post facebook. Par contre n’hésitez pas à relayer les articles avec sa photo.

Pour éviter de sombrer dans la panique : rappelons-nous qu’on savait déjà que les mouvements sont inflitrés ou surveillés. Le fait d’y être confronté directement peut paraitre flippant mais n’oublions pas qu’elle a quand même été démasquée et que ses manigances ont été contrées.
Continuons de lutter tout en améliorant nos pratiques collectives de sécurité.

Récapitulatif :
Mail : dan31@riseup.net ; danboro31@gmail.com
N° telephone 0628558884

+ si vous avez d’autres pseudo, adresses mail numero de téléphone, informations diverses : envoyez par mail sur deratisation1312@riseup.net

https://defensecollectivetoulouse.noblogs.org/

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  • 4 septembre 2019

    et des infos même sur Mediapart tiens donc !.
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040919/accusee-d-avoir-infiltre-le-contre-g7-la-militante-toulousaine-s-est-volatilisee

    Accusée d’avoir infiltré le contre-G7, la militante toulousaine s’est volatilisée
    4 SEPTEMBRE 2019 PAR MATHILDE GOANEC, EMMANUEL RIONDÉ, ANTTON ROUGET ET MATTHIEU SUC

    Le 27 août 2019, une femme, identifiée sous divers pseudonymes, est accusée d’avoir infiltré plusieurs groupes agissant contre les violences policières et la répression. Depuis le contre-sommet du G7 à Hendaye, où deux policiers en civil ont aussi été repérés et chassés, elle a disparu, alimentant l’inquiétude et les fantasmes, notamment à Toulouse, où elle a été très active ces derniers mois au sein des collectifs de « gilets jaunes ».

    Soudain, sa photo s’est affichée, visage étroit, yeux cernés de noir, sur la galaxie des sites militants et pages Facebook gravitant autour des gilets jaunes. Le visage d’une certaine « Dan Boro », aussi appelée « Rose », « Rose des sables » ou « Clara », selon les interlocuteurs et les lieux où s’est manifestée cette femme d’environ cinquante ans, suspectée par de nombreux militants d’être une taupe au service de la police.

    Un communiqué, publié le mardi 27 août sur les sites des médias alternatifs Indymedia Nantes et Information anti-autoritaire Toulouse et alentours (IAATA), non signé et « rédigé en urgence », faisait ainsi état d’une « flic infiltrée débusquée au contre-sommet G7 ». L’information est aussi relayée par L’Express, qui précise qu’il s’agirait d’une« indicatrice ».

    Le 27 août, date également de sa dernière publication Facebook, elle moquait encore ceux qui sur sa page ont très vite multiplié les propos accusateurs. « Pourquoi tu me cherches ? Si j étais flic je serai bien venue te mettre au frais sas temps pour t apprendre à menacer (sic) », écrit-elle avant de répondre à un autre par ces mots : « J’attends juste que la parano s’arrête. »

    Quelques heures plus tard, l’internaute s’est comme évaporée. Sollicitée via la messagerie de Facebook, nos messages sont restés sans réponse.

    « Dan Boro » a également disparu des groupes Telegram, ce réseau de messagerie sécurisé où elle intervenait régulièrement, sous pseudonyme, sur une dizaine de boucles de « gilets jaunes », en particulier celles ayant trait aux violences policières et aux poursuites judiciaires. La femme s’éloigne par ailleurs physiquement des radars, notamment dans les milieux militants toulousains où elle avait ses habitudes ces derniers mois.

    C’est au Pays basque, à l’occasion du contre-sommet du G7 à Hendaye, que son itinéraire semble s’interrompre. Le vendredi 23 août 2019, dans le campement du contre-sommet, les intervenants se relayent au micro, derrière des parasols, à l’occasion d’une assemblée improvisée. Les discussions portent notamment sur la volonté manifestée par plusieurs groupes de manifestants d’aller à Bayonne le lendemain, après la manifestation pacifique et cadenassée du matin à Hendaye.

    Le contexte est tendu, marqué par une très forte présence policière. Chez les militants, des divisions sont apparues sur les stratégies militantes, d’où la nécessité pour certains d’exprimer leurs positions en toute discrétion, abrités derrière un parasol.

    u cours d’une prise de parole, un militant aperçoit une femme, en arrière-plan de ces mêmes parasols, en train de prendre des photos des uns et des autres avec son portable, qu’elle tient au niveau de son ventre. Tout un trombinoscope qu’elle envoie à un contact de son répertoire, « Éric », assorti d’un résumé de la position qu’ils ont exprimée au micro. Il s’agit de celle que beaucoup reconnaîtront ensuite sous le nom de « Dan ».

    Vivement interpellée par des participants de cette assemblée, elle assure envoyer dans un premier temps des messages à sa fille, puis balbutie, dit prendre des photos car craindre « pour sa sécurité ». Alors que le petit groupe qui l’entoure tente de s’emparer de son téléphone, elle donne un coup sur l’objet puis s’enfuit, sans reparaître sur le campement, où un autre témoin assure qu’elle a pourtant été vue à plusieurs reprises les jours précédents, s’affichant comme relais des Toulousains pour les Basques, et relais des Basques pour les Toulousains.

    « Je l’ai vue arriver sur place le lundi 19 août, dès le début du montage du campement [et avant l’ouverture du contre-sommet le mercredi 21 – ndlr] », précise à Mediapart un bénévole présent sur place.

    Évanouie depuis dans la nature, cette femme, formellement reconnue sur la photo diffusée avec le communiqué diffusé le 27 août, a bien été, selon nos informations, très active à Toulouse ces derniers mois et liée notamment au « groupe des huit ».

    D’après plusieurs témoignages que nous avons recueillis auprès de personnes qui souhaitent toutes garder l’anonymat, ce groupe affinitaire réunissant des gilets jaunes toulousains s’était fixé pour objet de préparer des « outils de défense » pour les manifestations, en confectionnant notamment des banderoles et des fumigènes.

    Le 22 février dernier, alors que huit d’entre eux (trois femmes et cinq hommes) étaient réunis au domicile de l’une pour préparer l’acte XV, la police est intervenue. Perquisition et interpellations musclées, 48 heures de garde à vue pour tout le monde.

    La Dépêche du Midi n’hésitera pas à parler de la découverte d’un « arsenal de guerre », et ce bien que le dossier soit quasiment vide (comme nous l’avions relaté dans cet articleen mai dernier). Relâchés ensuite et placés sous contrôle judiciaire, ils font l’objet d’une instruction toujours en cours pour association de malfaiteurs et détention de substances ou produits explosifs.

    Se présentant comme une militante chevronnée, « Dan Boro » avait rejoint courant janvier ce groupe affinitaire, sous le nom de « Besse ». Elle était entrée en contact avec eux via la messagerie Telegram et par l’intermédiaire d’un membre du groupe qui en a été vite éjecté après y avoir formulé des propositions d’action jugées trop radicales.

    Besse, perçue comme une recrue sûre par la plupart des autres membres, est restée et a participé à « trois ou quatre réunions » du groupe. Se présentant comme mère de deux filles, et chargée d’un lourd passé familial sur lequel elle se serait épanchée en petit comité, elle y est apparue comme une femme déterminée… et efficace.

    Présente à toutes les manifs, Besse jouait un rôle d’« éclaireuse », renseignant tout au long de l’après-midi par texto ses contacts gilets jaunes sur l’endroit où se trouvaient les forces de l’ordre. Des informations qui se sont la plupart du temps révélées fiables.

    Selon plusieurs témoignages, elle était « en mode véner », selon le vocabulaire militant, n’hésitait pas à « insulter les flics » et était généralement affublée d’une casquette noire et d’une paire de lunettes de soleil.

    Prétextant l’accueil de sa fille, Besse avait prévenu qu’elle ne pourrait se rendre à la réunion du 22 février 2019. Deux du groupe ont cependant eu la surprise de la croiser par hasard, le jour même, attablée dans un bar du centre-ville. Elle leur avait alors réitéré sa déception de ne pouvoir les rejoindre le soir même à la réunion.

    Le fait est qu’elle a échappé à l’interpellation, puis à la garde à vue collective. Lorsque les autres membres du groupe sont sortis du commissariat le dimanche soir, elle faisait partie de celles et ceux qui les attendaient.

    Selon le témoignage de Gisèle* qui s’y trouvait également, Besse a, ce soir-là, « réconforté ceux qui sortaient du commissariat et en a pris dans ses bras ». Il est probable que cela ait été la dernière fois où les huit ont croisé sa route, puisque leurs mesures de contrôle judiciaire (pointage hebdomadaire, interdiction d’entrer en contact avec les autres et de sortir de chez soi du vendredi minuit au samedi minuit), associées au traumatisme de la séquence, les ont toutes et tous brutalement éloignés de toute activité militante.

    Besse n’a pas pris la peine d’assister à leur comparution en justice le 12 mars suivant, durant laquelle il est apparu que l’un des huit, un dénommé Tristan* au casier judiciaire chargé, travaillait en réalité pour la police.

    « C’est quelqu’un dont il s’est avéré lors de l’audition qu’il avait, à plusieurs reprises, essayé de convaincre le groupe de mener des actions plus dures et radicales, type faire sauter des voies de train... ce qui ressemble bien à des méthodes d’infiltrés », note Claire Dujardin, avocate de plusieurs membres du groupe. Durant l’audition, Tristan a admis avoir suivi les consignes d’une policière.

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