Contre tous les états et leurs guerres, discussion autour du conflit israélo-palestinien

L’horreur de la guerre a encore eclaté, cette fois au proche orient, tuant des milliers personnes, en blessant des dizaines de milliers ...

Si ce conflit oppose deux camps, il n’est pourtant pas possible de le réfléchir en dehors d’une lecture anticoloniale. Colonisation d’abord de la part de puissances impérialistes européennes comme la Grande Bretagne, qui ont pris le contrôle de nombreux territoires, dont la Palestine, pour en exploiter les ressources (pétrole,terres…). Puis, suite aux horreurs de la seconde guerre mondiale, il y eu le soutien de la création de l’Etat sioniste d’Israel, qui continuera cette entreprise de colonisation en grapillant toujours plus de territoires alentours, et principalement aux palestiniens. Cette colonisation, pratiquée et soutenue par les differents gouvernements depuis la création d’Israel, s’est accelerée et exacerbée avec l’arrivée au pouvoir de Netanyahou et de son gouvernement d’extrême droite.

Pourtant les palestiniens ne la subissent pas passivement ; differents mouvements de résistances et d’actions individuelles se mettent immédiatement en place pour lutter contre. Mais malheureusement et comme ailleurs dans le monde, certains luttent pour la création d’un état palestinien dont ils seraient évidemment les dirigeants. Mais la création d’un état, quel qu’il soit, ne constitue en rien une solution, et participe au contraire à soumettre les habitants à une idéologie liberticide qui ne va que dans le sens des classes dirigeantes et bourgeoises.

Ainsi, si les luttes de libération nationale contre le pouvoir colonial peuvent s’avérer vitale (pour continuer à vivre où l’on vit, à parler sa langue, à jouir de ses pratiques culturelles …) remplacer les tyrans coloniaux par des tyrans locaux qui continuent à exploiter et soumettre leurs « propre » population (comme dans de nombreux processus de décolonisation) n’est pas pour autant une perspective réjouissante.

Se limiter à cette perspective, comme le font bon nombre d’organisations d’extrême gauche en France, c’est légitimer la possibilité d’un monde fait d’exploitation et d’oppression « made in » quelque part : c’est soutenir le nationalisme, qui est la source de nombreuse guerre.

Contre la sommation à choisir un camps ! Ici comme ailleurs !

Comme dans toute guerre, nous sommes sommés de choisir un camps.Et imposer une seule vision à travers laquelle tout analyser est l’apanage systématique du pouvoir… et de ceux qui veulent le prendre !

Cette lecture binaire des évènements creuse les préjugés racistes en faisant des raccourcis tel que être juif correspondrait à soutenir Israël et défendre le sionisme, ou que la Palestine se réduirait au Hamas, que tous les musulmans soutiendraient. Cette essentialisation est le fait de discours de droite comme de gauche,dont le "camps" diffère.

Le gouvernement français a très clairement choisi le sien, et a donné carte blanche a l’Etat israelien pour massacrer des civils palestiniens. Ici, il en profite pour stigmatiser et réprimer toute forme de contestation du discours dominant, en utilisant le délit "d’apologie du terrorisme",en interdisant les manifs pro-palestiniennes et même les débats. L’Etat françait profite dans le même temps de ce climat pour attaquer les droits sociaux des étrangers et semer une ambiance de peur et de méfiance vis-à-vis des présumés musulmans/arabes. Cette peur instrumentalisée creuse les divisions au sein de la population et permet au pouvoir et au capitalisme de diviser pour mieux régner et exploiter.

A l’opposé, certaines organisations de gauche soutiennent aveuglement la Palestine en justifiant les pratiques abjectes du Hamas par l’anti-impérialisme, qualifiant de « glorieuse résistance » le massacre de festivaliers et invisibilisant le climat de terreur qu’impose le Hamas aux populations palestiniennes… La critique historique de la religion se trouvant ainsi anéantie, puisqu’ils prennent la défense d’un mouvement islamiste basé sur la religion pour opprimer sa population.

A la recherche de l’unité nationale ...

De l’autre côté de la méditerranée,c’est la même logique en plus exacerbée : le gouvernement israelien d’extrême droite et le Hamas renforcent leurs discours guerriers et nationalistes et donc leur raison d’être à travers le patriotisme. La guerre va donc permettre aux deux pays de recréer une union nationale, alors que depuis plus d’un an d’importants mouvements de contestations ont vu le jour à l’intérieur de l’État d’Israël et du côté palestinien, ébranlant les pouvoirs en place.

Et à l’international, la guerre devient un instrument privilégiés des Etats pour asseoir leur pouvoir. L’Etat iranien, soutien inconditionnel du Hamas, et contesté par un mouvement révolutionnaire depuis un an à l’intérieur de ses frontières, a besoin de retrouver une légitimité pour faire oublier qu’il vacille. Mais les États occidentaux donnent aussi carte blanche à l’Etat d’Israël, car ils y trouvent des intérêts économiques et politiques, et peuvent par là justifier leurs rhétoriques racistes.

La guerre a toujours été utilisé pour monter les exploités les uns contre les autres au service des intérêts de la bourgeoisie et du pouvoir, en s’appuyant donc sur le nationalisme, mais aussi la religion, les différences ethniques… pour susciter une adhésion des populations contre un ennemi commun tout en gommant les conflits de classes.

Perspectives

Ici, la répression de l’État français empêche toute critique vis à vis de ce conflit en interdisant des manifestations, les débats, les discussions. C’est pourquoi il est d’autant plus important de créer des espaces de rencontres pour pouvoir échanger autour de cette situation complexe au-delà d’un prisme binaire et réducteur,

Aucune guerre nationaliste ne peut et ne sera jamais de notre côté. C’est les pauvres qu’on envoie servir de chair à canon sur des champs de bataille, qu’on blesse, tue, viole, qui sont les victimes jamais « collatérales » des obus et des balles prétendument perdues pendant que ceux à qui elle profite prennent les décisions, bien au chaud dans leurs manoirs surprotégés.

S’attaquer à cette logique, c’est aussi lutter contre l’industrie de la guerre ici, contre les frontières, les nationalismes, les armées... au moyen de l’internationalisme, des perspectives révolutionnaires, du développement de lieux d’autonomies...en se solidarisant pour imaginer d’autres organisations possibles, en dehors de l’idée de représentation politique !

C’est pour toutes ces raisons que nous vous invitons le mercredi 13 décembre à 18h30 au 1 impasse lapujade pour se rencontrer et discuter ensemble sur ces bases la.

A bas la guerre et mort aux états

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