Damien, incarcéré à Pau, en grève de la faim.

Communiqué de Damien, condamné à 2 ans de prison pour des attaques au cocktail molotov sur des bâtiments publics, à propos de la grève de la faim qu’il vient d’entamer.

J’ai pris la décision de me mettre en grève de la faim totale.

Mes revendications sont des revendications anti-carcérales, libertaires et politiques.

Bien que je ne souhaite pas faire de hierarchie entre les prisonniers, il me semble logique d’exiger de prime abord la liberation et l’assouplissement carcérale de ceux qui sont séquestrés pour s’être courageusement battus pour la liberté de tous.

Avant de commencer, je tiens à rappeler au gov "socialiste" français que l’une des premières mesures de M. Mitterrand, dont vous revendiquez tous la filiation idéologique, fut l’amnistie des prisonniers des divers organes de lutte sociale tel que Action Directe, ETA, FLNC, ALP, ...
Répondre à mes revendications que la situation politique était différente à l’époque est complètement hors de propos. En tant que parti socialiste, vous ne pouvez nier la pression sociale qui s’opère sur les plus démunis, vous ne pouvez nier que jamais le capitalisme ne fut si agressif, le néo-colonialisme plus global ni plus vicieux et la
dégénérescence fascisante de la société si présente.

La vérité, c’est que la situation politique et sociale est encore plus inquiétante de nos jours.

Ainsi, si la question de la légitimité du mode de lutte employé par ces militants n’a pas empêché M. Mitterrand de prononcer une amnestie à l’époque, répondre à mes revendications que la situation a changé, c’est admettre que les manœuvres politiciennes ont depuis longtemps pris le pas sur la réalité politique et sociale et que l’utilisation du mot socialisme est une usurpation de votre parti.
Cette usurpation vide de ce mot de toute l’idéologie humaniste qu’il représente, provocant son rejet par la population que vous poussez dans les tentacules du fascisme.

A l’instar de Durruti, j’affirme qu’il y a que deux voies possibles à la chute du capitalisme : la voie Révolutionnaire, donc socialiste, et la voie fasciste. En discréditant le mot socialisme, vous grossissez les rangs des fascistes.

Ce ne sont pas les dernières élections municipales qui me donneront tord !

Voici donc mes revendications, votre réponse tiendra pour preuve à nombre de militants du reste de socialisme qui coule encore dans vos veines.

Tout d’abord pour Noelia Cotelo Riveiro, jeune prisonnière galicienne de 26 ans en lutte et militante anarchiste séquestré par l’état espagnol, je demande au gouvernement français de faire pression sur son voisin espagnol afin que cesse la répression qu’elle subit et que lui soit accordé, sinon sa liberté, au moins un assouplissement de régime carcérale.

Je demande aussi que les revendications pour lesquelles elle risque actuellement sa vie par une gréve de la faim totale et infinie soient reconnus et soutenus.
Par cet acte désespéré, Noah ne demande que justice et dignité pour l’ensemble des prisonniers espagnols.

Ses revendications sont :

La fin des tortures en prison, la fin du régime FIES, la libération des prisonniers malades, et les peines incompressibles maximales ramenés à 20 ans pour abolir les peines de perpétuité incompressibles.

Noelia est incarcérée depuis l’age de 19 ans elle a été torturée et abusée sexuellement par ses geôliers. En régime FIES, elle a subit et subit encore une répression physique et psychologique inimaginable.

Loin de s’apitoyer sur son sort, elle trouve encore la force inébranlable de lutte pour toutes les victimes de la répression espagnole.

Comment le gouvernement socialiste du pays des droits de l’homme pourrait-il dénigrer la détresse et le courage politique d’une de ses concitoyenne européenne ?

Pour Monica Caballero et Francisco Solar, je demande que la france fasse pression afin d’obtenir, sinon leur libération, au moins l’assouplissement de leur régime carcéral. Je demande aussi que cesse la manipulation médiatique que l’espagne utilise afin de justifier ses manipulations judiciaires.

Pour Ibon Fernandez Inadi, je demande au gouvernement français d’accorder une suspension de peine pour raison médicale. Ibon, prisonnier politique Basque, actuellement incarcéré à la centrale de Lannemezan, est gravement malade et une première commission médicale a jugé son état de santé incompatible avec la détention.

Un tribunal d’application des peines devant statuer sur sa requête, je demande à la justice française compassion et... Justice !

Dans la même optique, je demande que la revendication de l’Eppk de rapatriement des presos Basques de plus de 70 ans et des presos gravement malades à la prison de Zaballa soit SÉRIEUSEMENT prise en considération.

Pour les prisonniers politiques corses, je demande que le rapprochement à Fresnes et le rapatriement soit enfin envisagé.

Par delà les revendications particulières, je demande pour l’ensemble des prisonnier-e-s la fin de la dispersion et des conditions de détention dignes et hygiéniques. Je reprend donc tout simplement les revendications défendus par Noelia (FIES=DHS).

Je ne demande rien pour moi, sinon qu’une solution juridique me permette d’être transférée près de la femme que j’aime afin d’accomplir ma peine à ses côtés.
Je demande donc mon transfert à Albolote en espagne, C.P. dans lequel est incarcérée Noelia.

Finalement je ne demande rien de plus aux socialistes français que de prouver qu’ils n’ont pas complétement oublié la signification du mot socialisme.

Damien Camélio, n°25622, MA de Pau, 14 bis rue Viard, 64000 Pau

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