Cela fait un moment qu’on a pour idée de rédiger un article complet sur la mise en place de l’Etat sécuritaire dans la France d’après-guerre. Pour cela, il faut faire un retour historique de plus de 70 ans.
UNE GENÈSE COLONIALE
Nous faisons le choix de remonter à la date du 8 mai 1945. Mais pas celle qu’on célèbre en France avec des flonflons, feignant d’oublier que la France d’alors s’est davantage illustrée par sa collaboration avec le régime nazi que par sa vaillante résistance. On parle ici plutôt de celle du massacre de Sétif (Algérie).
Avant de commencer, rétablissons une vérité historique : majoritairement, les combattants de la résistance n’étaient pas des “français de métropole”. Si l’on reprend les différents chiffres avancés par les historiens et autres spécialistes de la seconde guerre mondiale, les combattants de la France Libre “colonisés” ont représenté entre 40 et 65 % des résistants, tandis que les “étrangers” en ont représenté entre 6 et 10%, ce qui laisse seulement 25 à 55 % de “citoyens français” (et c’est sans compter les récents “naturalisés français” et les juifs frappés d’apatridie par le régime de Vichy)…
A Sétif en 1945, les résistants algériens appellent légitimement à célébrer la victoire des “Alliés” contre les “forces de l’Axe”. Mais les autorités françaises interdisent alors aux militants algériens de brandir le drapeau algérien. Lorsque Bouzid Saâl, jeune scout musulman, est abattu par les troupes françaises au cœur du cortège parce qu’il tient un drapeau de l’Algérie, la foule se révolte, entraînant par la suite un massacre qui fera entre 3000 et 30 000 morts algériens à Sétif, Guelma et Kherrata et provoquera des représailles à l’encontre des européens, qui feront 102 victimes. Certains voient dans ce moment le “premier acte” de la guerre d’Algérie.
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