Pourquoi la situation peut potentiellement devenir dramatique pour les personnes réfugiées du camp Moria si personne n’intervient dans les prochains jours ?
Le week-end dernier, des habitants du camp Moria ont souhaités manifester en réaction aux derniers événements (blocage de bateaux arrivants sur l’île, fausses rumeurs laissant croire à l’ouverture des frontières européennes, maltraitance de plus en plus flagrante de la part des autorités grecques). Ils ont été bloqués par une ligne de policiers anti-émeutes, leur barrant la route pour continuer en direction de Mytilène.
Parqués comme des animaux (et les animaux ne méritent pas non plus ce traitement), les droits de ces personnes sont de plus en plus restreints, les tensions sont au maximum, la liberté de mouvement de plus en plus limitée, la possibilité d’assurer sa sécurité et sa survie dans le camps de plus en plus compromise.
De plus, l’intimidation orchestrée par un petit groupe de fascistes sur Mytilène et soutenue par l’inaction des autorités, fonctionne. Beaucoup d’ONG ont quitté l’île précipitamment. Si les dernières ONG restantes ne peuvent plus travailler en assurant la sécurité de leurs équipes, déjà réduites, elles seront forcées de partir à leur tour.
Imaginez maintenant, environ 21 000 personnes laissées à eux-même sans eau ou sans nourriture ou sans soins médicaux, même pendant quelques jours si personnes ne réagit. Nous n’en sommes pas encore là, mais au vue de l’instabilité actuelle, le scénario reste probable.
Les ONG procurent depuis 2015 les soins de bases nécessaires à la survie des personnes bloquées dans le camps, l’Union Européenne n’ayant jamais prit ses responsabilités.
Nous sentant pris au dépourvu actuellement avec un petit groupe de volontaires, nous continuons donc à relayer les informations dans nos pays respectifs pour alerter le plus possible la population et nos gouvernements. Nous essayons de trouver des solutions pour nous réunir entre volontaires restants pour organiser des actions ou au moins sentir que nous ne sommes pas seuls, la situation nous dépassant également nous faisons de notre mieux pour réfléchir à des actions efficaces et réalisables à notre niveau.
J’APPELLE l’Etat français à prendre ses responsabilités concernant la situation à Lesbos et à ne pas laisser se perpétuer les violences continues que subissent chaque jours les personnes réfugiées ;
J’APPELLE l’Union Européenne à se réunir pour trouver des solutions concrètes en faveur de l’accueil des réfugiés bloqués en Grèce et ailleurs (notamment la facilitation des enregistrements et demande d’asiles, l’obtention des conditions nécessaires pour vivre de manière humaine et digne, et l’envoi d’une aide alimentaire et sanitaire provisoire en direction des différents camps existants en Grèce et ailleurs) plutôt que de se réunir dans l’optique de trouver des solutions pour "protéger les frontières". NON MAIS SERIEUSEMENT ???
J’APPELLE les plus curieux, les plus motivés, les plus touchés, les plus disponibles, les plus créatifs, les plus révoltés d’entre vous à :
- continuer de relayer les informations concernant la situation actuelle,
- à organiser des manifestations de soutien (plusieurs ont déjà eu lieu dans plusieurs pays mais à ma connaissance pas encore en France) pour exprimer notre indignation et faire pression sur l’Union Européenne,
- enfin, à utiliser tous les moyens possibles (pétitions, actions, médias...) dans l’optique d’équilibrer le rapport de force contre l’inaction de l’Union Européenne et contre la montée de l’extrême droite.
Chacun à son niveau, il est possible de lutter contre ce crime contre l’Humanité qui se perpétue depuis déjà trop longtemps.
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