Education : 9 décembre, ça c’est de la grève !

Les personnels du collège Bellefontaine, grévistes depuis près de deux semaines, appelaient ce mardi 9 une journée de grève, principalement contre la réforme touchant l’éducation prioritaire. A leur initiative une assemblée inter-établissements réunissant des personnels grévistes de sept établissements. Et l’après-midi, le siège du Parti Socialiste de Haute-Garonne a été occupé par les grévistes rejoints par les étudiants en lutte du Mirail. Une nouvelle journée de grève a été votée par l’assemblée pour mardi prochain, le 16 décembre.

*Une assemblée de grévistes inter-établissement : un événement suffisamment rare pour être signalé... et nous filer la gnac.

Cela devait bien faire un certain temps à Toulouse que ne s’était pas tenue une assemblée de personnels grévistes de l’Éducation Nationale. Certes, nous n’étions pas si nombreux, sept établissements [1] et environ 70 personnes à répondre à l’appel des personnels grévistes du collège Bellefontaine qui tiennent bon depuis maintenant deux semaines (environ 75% de grévistes chez les profs et en Vie Sco). La réforme de l’éducation prioritaire [2] mobilise en effet partout en France des enseignant et des personnels d’accompagnement des élèves (Assistants d’Éducation, Assistants Pédagogiques...). Ces derniers prennent dans les dents, en plus de leur statut précaire, fait de salaire de merde et de temps partiel imposé, le fait de ne pas toucher la prime réservée aux titulaires des établissements du réseau éducation prioritaire.
L’assemblée a voté et appelle à une nouvelle journée de grève, mardi 16 décembre avec une assemblée générale à 10h, à l’Université du Mirail.

*Une occupation des locaux du Parti Socialiste de Haute-Garonne, pour se mettre en jambes.

L’entrée dans les locaux du PS...

Une autre caractéristique qui a rendu cette journée de grève différente de celles auxquelles on nous avait habitué depuis un certain temps, a été de partir en action l’après-midi.
La destination n’a pas été difficile à choisir. Avec les politiques d’austérité menées par l’actuel gouvernement couleur Parti Socialiste, les grévistes se sont assez facilement convaincus d’aller rendre une petite visite au siège de la fédération départementale, rue Lancefoc.
Les grévistes étaient porteurs d’un courrier destiné à la Ministre de l’Education, et souhaitaient une entrevue avec le "patron" du PS Haute-Garonne. Initialement absent, celui-ci dut changer son programme de l’aprem pour recevoir une délégation dans laquelle s’étaient aussi glissés quelques étudiants.
La police nationale était aussi de la partie, histoire de rassurer les huiles et montrer qu’elle est toujours à leur service.

*Ce n’est qu’un début...

De l’assemblée du matin, l’envie d’élargir le mouvement à l’ensemble de l’Education Nationale a été plusieurs fois exprimée et semblait bien faire consensus. Pour ce faire, pas besoin de chercher trop loin les bases de cet élargissement : la dégradation des conditions de travail, le recours aux précaires qui s’est banalisé, le manque criant de moyens... Tout cela fait des établissements concernés par la réforme de l’Education prioritaire en général, et les collègues de Bellefontaine en particulier, un laboratoire de la mise en place d’une austérité appliquée à l’éducation.
Par ailleurs, sur la forme, cette journée a posé les jalons d’une organisation à la base, où les grévistes se sont, le temps d’une journée réappropriés leurs prises de décision [3].

Notes

[1Des grévistes des collèges Bellefontaine, Raymond Badiou (Reynerie), George Sand, Berthelot, Lamartine, Maurice Bécanne et Stendhal ont participé à cette assemblée.

[2L’éducation prioritaire a été maintes fois réformée sous divers acronymes (ZEP, RAR, RRS, CLAIR, ECLAIR...) attribuant à des zones, souvent dans les quartiers populaires ou à proximité, des moyens supplémentaires. La dernière réforme REP et REP + concernerait un peu plus de 1000 établissements en France. Le redécoupage qui découle de cette réforme fait sortir du réseau plusieurs bahuts ou écoles, comme c’est le cas pour les écoles d’Empalot. Par ailleurs, dans beaucoup d’établissements concernés les moyens pour appliquer la réforme ne sont pas mis.

[3Bien sûr plusieurs syndicats qui soutiennent le mouvement et son élargissement étaient présents et sont intervenus comme SUD Education, la CGT Educ’Action et la FSU.

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