En réponse aux dénonciations publiques de Juives et juifs révolutionnaires

Compte tenu de la diversité de langues présentes dans les UEEH, notre réponse est disponible -sur demande- en arabe, anglais, allemand, castillan, fon, hébreu, italien, mandarin, mina, néerlandais, tamazigh, et turc. Une interprétation est aussi possible en LSF.

Bonjour,

Nous, Universités d’Été Euro-méditerranéennes des Homosexualités (UEEH), sommes extrêmement tristes et choqué.e.s de cette dénonciation publique et des reproches que nous adressent nos camarades révolutionnaires.

Aucun.e membre JJR n’a jamais été exclu.e des UEEH. À aucun moment dans nos échanges, il n’a été question d’une quelconque exclusion d’un.e de leurs membres. La commission Educ pop (Education populaire), en charge de la coordination des ateliers aux UEEH, a échangé 1avec deux personnes des JJR du 17 mars au 29 avril. La commission, qui comme le reste de l’équipe a un fonctionnement entièrement bénévole, a été amenée à coordonner dans la même période environ une quinzaine d’ateliers.

Les échanges entre notre commission et les deux membres de JJR portaient sur l’organisation d’une formation sur l’antisémitisme par le biais de trois ateliers. Nous avons décidé à la fin du mois d’avril de ne pas valider la tenue de cette formation.

Nous regrettons sincèrement que la non validation de leurs ateliers soit considérée par elleux comme une exclusion.

Nous leur avons expliqué ne pas pouvoir valider leurs ateliers du fait de nos divergences de positions politiques dans un message envoyé le 29 avril. Dans ce même message, nous leur avons aussi dit "cela ne remet pas du tout en question votre participation aux UEEH. Vous pouvez vous inscrire via le processus d’inscription qui ouvrira en juin". Nous leur avons aussi signifié "espérer avoir le plaisir de les croiser cet été".

Nous regrettons que, malgré nos formulations, le message qui a été retenu ait été interprété comme une exclusion.

Suite à cette non validation, nous avons commencé à recevoir des mails des JJR, tantôt signés "l’équipe nationale des JJR", "le bureau élargi des JJR" ou bien "JJR". Ces mails nous demandaient de nous justifier sur notre décision. Comme expliqué aux JJR dans nos mails du 12 mai et du 21 juin : "nous ne pouvons pas répondre favorablement aux conditions que vous (les JJR) avez posé pour la bonne tenue de votre formation".

Nous n’avons pas émis de jugements sur la pertinence d’organiser, lors de notre édition 2024, des ateliers sur "l’antisémitisme du début du mouvement ouvrier à l’Affaire Dreyfus", ni sur "le négationnisme de la Shoah et ses enjeux contemporains" ou encore sur "l’antisémitisme stalinien".

Ces "ateliers JJR" (comme nommés dans le mail que nous avons reçu le 9 mai), qui avaient vocation de "porter une parole JJR" n’ont pas été validés car ils étaient conditionnés par une liste de demandes. Demandes posées comme des conditions afin que nos deux camarades révolutionnaires puissent participer aux UEEH. Ces conditions avaient des potentielles répercussions sur l’ensemble de notre association. Le document regroupant ces demandes et différents concepts portés par les deux membres des JJR a été transmis à Educ pop suite à la 1ère visio entre nos deux groupes le 17 mars.

Certaines demandes étaient contraires à nos valeurs. Valeurs qui permettent à notre association d’exister depuis 45 ans. Certaines demandes pouvaient également être en décalage avec notre fonctionnement, et dépassaient les compétences de la commission Educ Pop. Voici les demandes en question :

" - Les populations juives sont traversées par des désaccords. Toutefois, le poids d’une parole collective sur l’antisémitisme qui se bat contre l’antisémitisme depuis 10 ans ne vaut pas l’avis personnel d’une personne juive. Nous écrivons des textes, nous sommes dans les communautés juives, nous montons des plaidoyers, nous avons des partenaires dans le monde juif, et c’est tout cela qui nous donne une légitimité. La société est tellement antisémite que les personnes juives elle-même peuvent être traversées par de l’antisémitisme intériorisé, et nous pourrons le nommer pour ce qu’il est, d’où qu’il vienne."

"- On n’a pas envie d’être annoncé·es en amont comme faisant partie de JJR car on subit un fort harcèlement"

"- On a l’expérience de l’antisémitisme. Si on dit que qq chose est antisémite, on veut avoir le soutien de l’organisation, même si l’orga elle-même ne comprend pas. On recherchera toujours à faire de la pédagogie, et notre but c’est vraiment de se faire comprendre et pas d’accuser les gens, mais si on dit stop, on veut être entendu·es. On ne veut pas qu’il y ait de débat sur tout, et surtout pas sur ce qui est ou n’est pas antisémite. "

D’autres exigences entraient en contradiction avec leurs demandes. Comme celle-ci par exemple qui s’oppose à l’exigence précédemment citée :

"- Si l’orga accepte qu’on vienne, elle s’engage elle-même à chercher à comprendre en profondeur nos discours sur l’antisémitisme, et non à faire une défense de façade."

Nous mettons le document envoyé par les JJR en pièce jointe avec notre réponse.

Nous avons communiqué aux JJR, dans notre mail du 21 juin, notre refus d’accepter ces demandes. Nous ne pouvions donc pas valider la tenue de leur formation, du fait de leurs demandes la conditionnant.

Nous nous sommes aussi excusé.es à de nombreuses reprises depuis le 29 avril auprès d’elle.ux pour le temps passé à préparer ces ateliers.

Nous sommes fortement surpris.e.s d’apprendre dans leur mail de réponse du 3 août -soit plus d’un mois après notre dernier mail du 21 juin et moins d’une semaine avant le début de notre événement - qu’iels considèrent désormais ces demandes comme un "brouillon". Ce document a été lu à la 1ere visio entre Educ pop et JJR. Ce document était la trame de cette 1ère réunion.

À aucun moment des échanges entre nos deux groupes pour la mise en place de leurs ateliers -soit du 17 mars au 29 avril-, nos deux camarades révolutionnaires n’ont mentionné que ces demandes n’étaient plus d’actualité. Au contraire, iels nous ont reproché de ne pas valider leurs demandes dans leur document du 26 mars. Iels y avaient également ajouté des demandes supplémentaires. Tout en nous laissant entendre que nous pourrions nous exposer à une dénonciation publique si nous n’accédions pas à leurs demandes.

Nous sommes également interloqué.e.s par la réponse sexualisante des JJR à l’égard de notre association féministe et LGBTQIA+. Suite à notre mail du 21 juin où nous "les remercions par avance de respecter notre non qui est ferme et définitif", iels nous ont répondu le 3 août "Mais enfin, les UEEH… aux dernières nouvelles, nous ne sommes pas en train de faire un plan cul ensemble JJR/les UEEH… ! le "non c’est non", ça marche pas quand on violente des personnes et qu’on refuse ensuite leur légitime colère."

Notre demande faisait suite aux mails envoyés entre nos deux organisations depuis le 9 mai.

Par ailleurs, dés le début des échanges avec les JJR, nous les avions informé-es qu’il y aurait d’autres ateliers sur l’antisémitisme cette année aux UEEH, portés par des personnes juives des UEEH. Nous avions proposé aux deux membres de JJR de se mettre en lien avec iels, proposition qui a été immédiatement déclinée par nos camarades révolutionnaires.

Comme nous savons que des problèmes de racisme - ce qui inclut l’antisémitisme- traversent notre société et donc de fait les UEEH, nous avons et nous allons continuer à organiser des ateliers sur l’antisémitisme (ou sur d’autres sujets) avec des queers juifs.

Depuis le début de nos échanges, les JJR nous avaient fait comprendre qu’il y aurait des conséquences pour notre association si nous n’allions pas dans leur sens.

Nous tenons à présenter nos excuses à tous.te.s les juifves qui, à la lecture de la dénonciation publique des JJR, se sont senti.e.s affligé.e.s, sidéré.e.s, angoissé.e.s ou encore en colère. Nous présentons nos excuses à toutes celle.eux qui, à travers cette dénonciation, se sont retrouvé.e.s confronté-es à du racisme. Nous comprenons pleinement le sentiment d’angoisse que la dénonciation publique des JJR a pu provoquer. Nous sommes sincèrement désolé.e.s des proportions que cette situation a prise et de son étalage sur internet.

Bel été. Désolé.e.s de vous avoir exposé-es de la sorte.

* Nous demandons aux JJR et au collectif juif toulousain antifasciste de respecter notre droit de réponse sur tous les médias que nos camarades révolutionnaires ont utilisé pour nous dénoncer.

* Ne souhaitant pas entrer dans une dynamique d’échange de textes, ce communiqué sera notre seule réponse.

Les UEEH

P.-S.

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