A l’heure où un rapport du comité contre la torture de l’ONU épingle la France pour la brutalité dont font preuve ses forces de l’ordre dans le cadre de l’état d’urgence, la police s’offusque qu’on ne lui tende pas l’autre joue. Trois semaines après avoir éborgné un manifestant contre la loi travail, la milice du capital s’étonne de ne pas recevoir nos remerciements. Une semaine après avoir fait couler le sang dans les rues de Toulouse, la flicaille s’indigne de notre ingratitude.
Au beau milieu d’un mouvement social où les opposantEs à une loi qui nous ramènerait cent ans en arrière n’ont d’autres choix que d’aller manifester avec la peur au ventre, la police nationale ose organiser une manifestation contre la haine des flics. Elle doit être prise pour ce qu’elle est : une provocation.
Grenades à effet de souffle, tirs de LBD, retour des voltigeurs, nasses infernales, tabassage de lycéenNEs, matraquages à terre, interpellations d’une violence inouïe jusque dans le métro, maltraitances et humiliations gratuites… Les exactions se multiplient, à Toulouse comme ailleurs, dans une impunité organisée en plus haut lieu. Si une réforme désapprouvée par 7 françaisES sur 10 est en passe d’être adoptée, c’est en très grande partie grâce à ce travail de brutalité que la police exerce sur nos corps depuis le 9 mars. Alors qu’Alliance, de concert avec Cazeneuve, ne cesse de nous rabâcher le chiffre mensonger de 300 policiers blessés depuis le début de la loi travail, les street medics parisienNEs ont eu à panser les plaies de plus de cent manifestantEs dans la seule journée du 1er mai.
Cette violence, faut-il le rappeler, c’est le lot commun des classes populaires ghéttoisées que l’Etat, toujours via sa police, soumet à coup de balles dans le dos (Amine Bentounsi), de courses poursuites meurtrières (Zyed Benna et Bouna Traoré), et de clefs d’étranglement asphyxiantes (Wissam El Yamni). Ces meurtres (une douzaine par an), que l’on peut qualifier d’assassinats tant ils font système, ne débouchent jamais sur la moindre condamnation. Les coupables ne se contentent pas de rester libres, ils continuent d’exercer, de recevoir leur salaire de fonctionnaire, de porter une arme. Ils seront peut-être dans la rue, mercredi, « pour dire non à la haine anti-flic. »
C’est donc la mémoire de toutes ses victimes que la police s’apprête à insulter.
Nous ne la laisserons pas faire.
Le 18 mai à 11h30, rendez-vous au métro Compans Cafarelli. Dans un rassemblement/défilé (selon la forme que prendra leur manifestation) à forte teneur symbolique, nous rappellerons à travers diverses mises en scène la violence meurtrière dont se rend coupable la police au quotidien.
Nous appelons le plus grand nombre de collectifs et de personnes à nous rejoindre pour ce contre-rassemblement. Amenez vos idées, votre imagination, vos banderoles, votre peinture… Pour faire du 18 mai une journée nationale contre les violences policières.
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