L’indignation face à ce qui se passe à Gaza provoque partout des réactions, y compris dans les universités et les grandes écoles où des comités soutenant les droits du peuple palestinien se sont créés.
Nous avons déjà pointé l’instrumentalisation de l’antisémitisme par l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de France) à Science Po.
À l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales), une plainte a été déposée contre le syndicat Solidaires Étudiant.es. Plusieurs militant.es ont été convoqué.es et entendu.es par les services de police de lutte antiterroriste.
On observe une vraie chasse aux sorcières dans le milieu universitaire : faire taire le débat, remettre en cause les principes d’indépendance et de liberté académiques sont des signes d’un État en marche vers un autoritarisme très dangereux pour la recherche en sciences humaines en France.
C’est ainsi que :
À l’occasion de l’IAW (Israeli Apartheid Week), plusieurs directions d’université interdisent la prise de parole.
À Aix-en-Provence, le Président de l’Université se drape derrière le fait que la conférence de Pierre Stambul « n’a fait l’objet d’aucune demande officielle » pour l’interdire. Elle a quand même eu lieu devant l’entrée de la Faculté.
À Montpellier, le Président de l’Université n’a pas cet argument car la demande de conférence de Pierre Stambul a été faite par le syndicat Sud-Éducation. Il considère « qu’un tel événement est susceptible de porter une atteinte excessive au principe d’indépendance du service public de l’enseignement supérieur ». Dans cette même ville, toutes les autorités participent chaque année à la « journée de Jérusalem » qui célèbre l’annexion (illégale d’après le droit international) de 1967. Là il n’y aurait aucune atteinte au principe d’indépendance.
Les États-Unis ont connu le maccarthysme, une période où on a pourchassé les cinéastes, les journalistes, les artistes, les syndicalistes … censé.es avoir des « activités anti-américaines ». La chasse aux sorcières a aussi tué avec l’exécution des Rosenberg. La gauche et les syndicats de lutte ne s’en sont jamais complètement relevés.
En France, une chasse aux sorcières est ouverte dans les universités et c’est la dénonciation du génocide à Gaza que l’on essaie de bâillonner.
Bien sûr, cette chasse aux sorcières ne concerne pas que l’Université, mais cette suppression des « franchises universitaires » montre la panique des autorités complices du génocide quand ceux qui dénoncent leurs crimes viennent des écoles qu’ils ont eux-mêmes fréquentées.
L’UJFP appelle à dénoncer partout la censure et la criminalisation de la recherche et à construire des outils de défense de la liberté d’expression et du débat académique.
Une fois de plus, ce que le mouvement de solidarité répète se vérifie, à savoir qu’en soutenant les droits des Palestiniens, nous défendons nos propres droits.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 21 mars 2024
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