Une bonne salve de lacrymo dans la gueule ! Au moins je saurais comment rincer et à quoi m’en tenir…
ici je ne sais pas pour l’air que je respire, pour la terre que les amis cultivent, pour les pommes sur les étals du marché, pour l’eau qui coule à mon robinet…
Bien sur je ne fais pas confiance à l’état, depuis toute petite j’imagine, je compose plus ou moins selon les périodes , mais voila je ne pensais pas qu’il pourrait ne pas me prévenir à 2h30 du mat quand une usine seveso seuil haut explose et brûle a deux pas de chez moi !
Je savais depuis longtemps que les politiques, main dans la main avec les industriels, cachent la vérité sur les polluants, les risques industriels, les cancers , minimisent, mentent, en bref tuent !
Mais j’y croyais aux sirènes.
Va savoir pourquoi ?
Depuis la petite section, en tant que parent d’élève d’école en zone seveso, je signe un papier disant que j’ai pris connaissance des consignes à tenir en cas de catastrophe. C’est a dire une fois que les sirènes aient retentit, fermer les fenêtres et allumer la radio sur france bleue pour me tenir informer.
Je savais que je garderais le contrôle de ma vie, que je déciderais de partir ou de me confiner, selon mon ressenti et selon les informations en ma possession.
Seulement voila le top départ n’a pas été donné !
Chacun a appris, dans son coin, à son heure et à sa manière. .. Moi c’est le radio réveil qui me l’a annoncé a 6h30. Je ne suis pas resté prostré, j’ai pris des décisions, comme celles de ne pas réveiller mes enfants pour l’école, d’allumer l’ordi pour voir de quoi il en retourne, d’allumer la radio. ..
Alors voila après avoir parler avec ma famille au téléphone, et comme je ne sais pas ce qu’il y a dans l’air dehors et puis comme ça parle de bouchons, de routes et d’écoles fermées à la radio, (et comme de toute façon j’ai pas de bagnole) je décide de nous confiner, boucher les aérations... et attendre.
Le top départ n’a pas été donné et je comprend que le top de fin n’existera pas plus.
La première journée n’a pas été la pire, depuis 6 jours nous avons eu le droits à tout se que j’attendais de la part du gouvernement et des services de l’état, les langues de bois (« pas de toxicité aiguës » « vous pouvez aller travailler ») les mensonges (« il faut que les gens se rallient à la vérité officielle », « les fumées toxiques ne sont pas dangereuses » ), à la désinformation (les produits sont des additifs, dont on ne nous donne pas la composition) ainsi l’amiante disparaît comme par magie comme les 5230 tonnes de produits toxiques brûlés ce jours là…alors que chacun sait que rien ne se perd...
je découvre avec plus de surprise le total amateurisme de certains service de l’état, (les pompiers interviennent sur un site seveso sans équipements adéquats, les flics non plus, depuis certains sont malades et n’ont pas forcement accès directement à leurs résultats d’analyse).
D’autres couac me surprenne moins : les écoles ferment, sont nettoyées à la va vite et à l’eau, rouvrent et puis referment, au gré du vent, des epadh dont la préfecture annonce le confinement dès la matin ne sont mis au courant que dans l’après midi…
aujourd’hui plus de cent communes sont touchées par un arrêté interdisant la récolte et consommation des cultures et des produits animaux, etc, etc, …
et puis les horreurs habituelles : le terrain de gens du voyage qui fait face à l’usine donc dans la zone des 500m, n’a pas été évacué, ils sont restés là, sans infos, avec les mômes dans les caravanes…
Les coups de pressions, parfois très violent, sur les salariés voulant exercer leur droit de retrait
j’en suis venu à espérer que ça pue encore pendant longtemps comme pour nous dire que non rien ne sera jamais fini, car tout nous pousse ici à reprendre le train train
donc, dans une demi heure les sirènes vont retentir partout, pas de panique se sont les essaies du premier mercredi du mois à midi pile !
Et moi au milieu de tous ça j’ai pas su faire, je suis toujours là, pas par choix mais par immobilisme, je me suis senti m’effondrer de l’intérieur…
la peine, la peur, la rage
plus que jamais la rage
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