Jeune Garde Lille : nouveau nom, veilles méthodes

La manifestation contre la venue d’Eric Zemmour organisée à Lille le 5 février dernier a été l’occasion pour la Jeune Garde Lille d’effectuer sa première sortie publique quelques semaines après sa création. Entre mise en danger du cortège de tête et menaces envers des camarades, la première sortie de la nouvelle organisation soulève des questions graves.

Texte publié sur Indymedia Lille

Jeune Garde Lille : nouveau nom, veilles méthodes

La manifestation contre la venue d’Eric Zemmour organisée à Lille le 5 février dernier a été l’occasion pour la Jeune Garde Lille d’effectuer sa première sortie publique quelques semaines après sa création. Entre mise en danger du cortège de tête et menaces envers des camarades, la première sortie de la nouvelle organisation soulève des questions graves.

Jeune Garde, une nouvelle CGT

En plus des membres lillois de la Jeune Garde, des membres de toutes la France étaient présents à Lille dont le leader lyonnais et le porte-parole strasbourgeois. Très vite, la Jeune Garde prend la tête du cortège syndical au côté du CSP 59. Leur cortège est rythmé par les chants lancés au mégaphone dans une ambiance festive. Si on peut critiquer cette ambiance de fête alors que les fascistes se rassemblaient à quelque centaines de mètres de là, c’est surtout l’attitude de la Jeune Garde face au cortège de tête qui pose problème.
Alors que la manifestation arrivait à peine au parc JB Lebas, le cortège mené par la Jeune Garde marque déjà de fréquents arrêts afin de bien séparer le cortège de tête du reste de la manifestation. Cette vieille pratique syndicale met de ce fait en danger les personnes portant un message et des pratiques plus radicales en tête de manifestation en permettant à la police d’intervenir plus facilement pour les séparer du reste de la manif.
Surtout, la Jeune Garde avait en amont établi une stratégie bien claire vis-à-vis du cortège de tête dans des réunions avec d’autres organisations : « si le cortège de tête cherche la merde avec la police, le cortège de la Jeune Garde leur sera fermé. En revanche, si la police gaze sans raison ou si des fascistes attaquent la manif, là le cortège de tête pourra se réfugier dans le cortège syndical ». En plus de se poser en chevalier blanc grand défenseur de la manif face aux attaques fascistes, cette position montre que certaines attaques de la police envers le cortège de tête pourraient être justifiées. Difficile aussi de savoir les raisons d’une attaque de keufs quand on n’a aucune idée de ce qu’il se passe à l’avant du cortège.

Seule réponse à la critique : la violence

Pendant la manif, des camarades du cortège de tête ont été exprimer leur mécontentement à la Jeune Garde à diverses reprises. Une première fois à l’entrée de JB Lebas alors que le cortège syndical n’avançait pas, un.e camarade est allé voir la jeune garde leur demandant d’avancer. Voyant la présence du leader lyonnais, il lui a été dit que faire de l’antifascisme à la télé c’était bien mais qu’aider en manif c’était mieux. La seule réponse a été un coup de pression physique de deux membres de la jeune garde, dont son porte parole strasbourgeois. Un peu plus tard, après la charge policière sur le côté de JB Lebas, alors que le cortège de tête allait en arrière pour échapper aux keufs, le service d’ordre de la Jeune Garde a fermé l’accès à son cortège. Voyant cela, un.e camarade les a applaudi ironiquement en les félicitant de faire le jeu des keufs. Encore une fois le porte-parole de la jeune garde a voulu s’en prendre physiquement à lea copaine et a du être retenu par deux personnes.

Absence de solidarité envers le cortège de tête, coups de pression à des manifestant.e.s en désaccord avec leur méthodes, voila le visage qu’a affiché la Jeune Garde à Lille ce week end. A Lille comme ailleurs cela ne doit pas se reproduire.

Solidarité avec les personnes agressées par les fascistes samedi soir (5 février 2022 NDR).

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