Après les derniers événements de Sainte-Soline, le gouvernement a décidé d’ajouter aux corps meurtris la tentative de dissolution des Soulèvements de la terre. Mais on ne dissout pas une révolte. Comme ailleurs la révolte gronde en Occitanie, et depuis le coup d’envoi des travaux à la mi-mars, sonné par l’abattage des arbres présents sur le tracé, jamais la lutte n’a été aussi tenace et intense contre l’autoroute Castres-Toulouse.

De la joie et un coup de massue

60 kilomètres de bitume pour les riches : c’est contre ce grand projet inutile et débile aux portes de Toulouse qu’aura lieu la prochaine mobilisation de la saison 5 des Soulèvements de la Terre, les 22 et 23 avril dans le Tarn ; le lieu exact n’étant pas encore annoncé. Ce qui est annoncé c’est que nous ne voulons pas d’un autre Sainte-Soline. Avec la composition hétéroclite et joyeuse à l’origine de l’appel (La Voie Est Libre, la Confédération paysanne, XR Toulouse et les Soulèvements de la terre), nous voulons que ce week-end de mobilisation contre l’A69 soit l’occasion d’éprouver ensemble force et joie, comme lors de tant d’autres événements organisés par les Soulèvements de la terre et par La Voie Est Libre. Ensemble, nous comptons bien faire de cette mobilisation de deux jours un coup de massue porté à un projet d’un autre temps.

Hommage aux blessé.es et soutien aux Soulèvements de la terre

Nous voulons aussi faire de ce moment un hommage aux blessé·es de Sainte-Soline et de toutes les violences policières. Les projets d’infrastructures mortifères, d’accaparement des terres et de destruction du vivant n’existent que par le passage en force de l’État et la répression qu’il exerce. Ces projets absurdes et nocifs vont main dans la main avec la violence étatique et la répression policière qui les rendent possibles.
De fait, ces deux jours de mobilisation seront aussi un rassemblement de soutien aux Soulèvements de la terre, menacés de dissolution par le gouvernement. Sous une forme ou sous une autre, les Soulèvements de la terre continueront à se soulever, et par tous les moyens les plus concrets, les plus drôles et les plus astucieux, nous continuerons à empêcher les puissants et leurs grands projets de ravager le monde. On n’étouffe pas une révolte !
C’est par la ruse et la détermination, en composant des alliances et en nous tenant ensemble, que nous trouverons les moyens de les affronter.

Le 22 et 23 avril, soyons des milliers pour le faire voir et entendre haut et fort !

L’AUTOROUTE A69 CASTRES-TOULOUSE NE PASSERA PAS !

Une autoroute par ou pour les riches et un désastre environnemental

Dans les tiroirs depuis plus de 30 ans et poussé par les intérêts politiciens et commerciaux les plus dégoûtants, notamment ceux de l’immense groupe pharmaceutique Pierre Fabre (basé à Castres et dont les bureaux sont à Toulouse) et de tous les politiciens dont il a serré les mains, ce projet se résume en 60 kilomètres de bitume déversé à travers la vallée du Girou pour « désenclaver le Tarn ». « Désenclaver le Tarn », cela signifie gagner 15 minutes de trajet par rapport à l’actuel trajet par la route nationale gratuite, pour la modique somme de 17 euros l’A/R. Ce qui en fera une des autoroutes les plus chères de France. Qui plus est, plusieurs tronçons de l’actuelle route nationale seront tout bonnement intégrées au tracé de l’autoroute, privatisant de fait des infrastructures publiques au profit de concessionnaires aux bénéfices astronomique. L’A69 est une autoroute par les riches et pour les riches, soutenue par l’État et portée par les multinationales du BTP.
Non contente d’être un racket social, c’est aussi un désastre environnemental, promettant l’artificialisation de 400 hectares de terres, forêts et zones humides et mettant en danger des dizaines et des dizaines d’espèces protégées, avec aussi plusieurs dizaines d’agriculteur.ices exprorié.es. Plus de 350 agriculteur.ices locaux ont aujourd’hui rejoint la lutte.
Plus d’informations sur https://www.facebook.com/lavoieestlibrern126/ et https://lavoieestlibre.org/

Alors que la contestation sociale atteint des sommets, le gouvernement ne sait afficher que son mépris et choisit de passer en force. Réforme des retraites / A69 même mépris, même combat, soyons uni.es contre le gouvernement et ses politiques mortifères.

Où en est la lutte

Les travaux ont commencé à la mi-mars, par l’arrachage de certains arbres présents sur le tracé, et une détermination sans faille a permis le blocage d’une partie de ces travaux. Voici une chronologie succincte de la mobilisation depuis le mois de février. Déguisés en chauve-souris Batman, les militant.es de LVEL ont dénoncé le rebouchage illégal de trous favorables à la reproduction des chauve-souris dans des arbres du tracé, une manoeuvre du concessionnaire NGE-Atosca qui ne pense qu’à abattre le plus d’abres possible le plus vite possible, pour entamer les travaux proprement dits. Après cette contre-attaque des chauve-souris, plusieurs engins de chantier appartenant à ce même concessionnaire ont été sabotés et mis hors d’usage par un mystérieux collectif nommé La Buse. Deux mois après, un autre mystérieux collectif a incendié des véhicules appartenant aussi à NGE-Atosca.
A la fin du mois de février, les mairies de municipalités favorables à l’autoroute ont été recouvertes de tags du plus bel effet. Idem pour les locaux du concessionnaire, dont l’intérieur a aussi été "saccagé", dit la presse. Une maison du tracé, expropriée par NGE-Atosca qui l’utilise comme base de vie est également occupée pendant plusieurs heures par plus de 80 militant.es. Fin février, c’est le siège du groupe Pierre Fabre qui est envahi à l’initiative du groupe local Extinction Revellion. « Fabre, le greenwashing ne lavera pas tes mains sales », clame une banderole du haut du bâtiment digne du QG d’un méchant de Disney. Le groupe Pierre Fabre est un des acteurs richissimes à l’origine du projet.

Quand les travaux ont commencé à la mi-mars, la lutte n’a fait que s’intensifier. Des militants "écureils" sont montés dans des platanes centenaires pour empêcher leur abattage, y restant pour certain.es plusieurs jours et plusieurs nuits. D’autres sont monté.es sur les machines pour les bloquer, pendant plusieurs heures parfois. Et les flics ont été mobilisés par centaines pour protéger les machines d’abattage et les intérêts du concessionnaire. Face à notre colère et à notre détermination, la préfecture n’a su répondre que par l’intimidation et la répression : garde-à-vue par dizaines, perquisition, dispositif policier avec des dizaines de camions de GM pour "protéger" une abatteuse... Mais la mobilisation et la détermination ne fait que grandir.

Pour soutenir les écureuils hissés en haut des arbres, un « camping des platanes » (non, ce n’est pas du tout du tout une ZAD) s’est monté au pied des platanes centenaires à défendre à Vendine. Ça y cause tous les jours, ça y dort toutes les nuits, et ça y danse tous les vendredis !

Il est encore temps d’arrêter les travaux et d’empêcher la construction de l’autoroute. Par tous les moyens, harcelons le concessionnaire NGE (= Nouvelle Générations d’Entrepreneurs !) et tous ses sous-traitants. Soyons les plus nombreux.ses, déterminé.es, rusé.es et insaisissables possibles les 22 et 23 avril dans le Tarn !