L’ouvreuse : un cycle sur l’urbanisme

Ce cycle de film vous invite à considérer « les transformations urbaines » du passé pour mieux appréhender ce qui nous attend à Toulouse avec les grands projets de Toulouse Métropole et les chantiers en cours et à venir.

A travers une programmation qui nous parle d’ailleurs, nous vous proposons de mettre en résonnance les effets de l’urbanisation et leurs conséquences sur la vie des habitants, les enjeux stratégiques des politiques, et nos réalités quotidiennes.

L’Ouvreuse poursuit ce cycle initié en février avec le documentaire « CHEZ SALAH » en vous proposant Mardi 25 mars à partir de 20h au Hangar, un nouveau rendez-vous autour du film LA VILLE BIDON de Jacques Baratier, avec Bernadette Laffont , Daniel Duval, Roland Dubillard.

Ce film est une fiction réalisée en 1973, dont la petite histoire de sa création, son propos et sa facture en font une œuvre cinématographique stimulante pour aborder les transformations urbaines aujourd’hui.

Jacques Baratier est un réalisateur atypique qui comme il le disait lui-même « considère le cinéma comme une aventure intellectuelle et non comme un métier ». Peintre, écrivain proche des surréalistes et des lettristes, il s’intéresse très tôt à la sociologie, à la psychanalyse et au cinéma.

LA VILLE BIDON est un film issu d’un projet d’enquête sociologique en 1969 sur la banlieue parisienne qui prend la forme d’un téléfilm coproduit par l’ORTF, que réalise Jacques Baratier qui s’intitule LA DÉCHARGE. Ce film ne sera jamais diffusé comme prévue, car les promoteurs font pression sur l’ORTF en décrétant que La Décharge est une vision trop négative de la banlieue. Face à cette situation Jacques Baratier rachète les droits de son film et poursuit son projet en réalisant Ville Bidon, qui sortira en salle en 1976, tourné à Créteil autour de la cité de transit des Petits Prés, dans une période qui voie arriver les premiers « Grands Ensembles » et les prémisses des « Politiques de la Ville ». Il nous montre le cynisme des constructeurs (architecte, promoteur, député-maire) qui doivent déplacer au plus vite les habitants des bidonvilles (majoritairement des étrangers) et les ferrailleurs qui travaillent sur le terrain vague promis aux constructions vers la cité de transit. Il mêle plan direct avec des habitants de la zone et plan avec des comédiens chevronnés, et pose la question de : A qui s’adresse la modernisation ?

Le talent de Baratier fait de La Ville Bidon un film qui respire la liberté sauvage, celle qui fait vibrer par son arrogance et qui nous rappelle que ce qui nous fait rêver ce n’est certainement pas une souris de laboratoire dans une cage ...

Je vous invite donc à ne pas manquer ce grand moment de cinéma anarchiste qu’est LA VILLE BIDON.

Rendez-vous Mardi prochain à partir de 20h au Hangar autour d’un repas chaud et d’un film étonnamment foutraque.

Cinéphiliquement votre

`L’Ouvreuse

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