"Avec ce froid, ils sont inconscients d’avoir volontairement sauté dans le fleuve" nous expliquait un sapeur pompier le 3 novembre.
Cet acte volontaire est celui de Daniel, 17 ans poursuivit depuis Muret par des flics déterminés. Cet acte volontaire est celui se jeter dans une eau glaciale, en pleine tempête, quand on est coursé par des assassins au service de l’état. Tout comme l’acte volontaire de se jeter menotté du 3e étage d’un immeuble. Ou encore l’acte volontaire de se jeter, sans savoir nager, dans le canal du midi ou le lac de la reynerie. La mort par le froid plutôt que par tabassage. La mort par noyade plutôt que la taule mortifère.
Son comparse, nous indique-t-on, a été "sauvé in extremis de la noyade par un gendarme" : "un premier drame a été évité". On n’a pas donné la parole à l’intéressé, disparu lui aussi pour la société, sûrement oublié quelque part dans les geôles d’une maison d’arrêt.
Fin novembre, trois semaine après la disparition de Daniel, sa famille lançait un appel à l’aide : "Je ne comprends pas pourquoi on ne le recherche plus", explique [sa mère] en roumain." La dépèche donne immédiatement la réponse : "Les conditions de la disparition de l’adolescent, dans la Garonne à Toulouse, sont très particulières. Il avait plongé dans le fleuve à l’issue d’une course-poursuite avec les gendarmes entre Muret et le quartier d’Empalot à Toulouse." Roumain. Délinquant. Pas de recherches.
La dépeche retiendra donc le courage des militaires, nous nous souviendrons que la police a encore une fois tué sous nos yeux et dans l’indifférence générale.
Ni oubli ni pardon.
ACAB
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